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Noureev, le Corbeau Blanc - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Noureev, le Corbeau Blanc" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Paulette Pairoy-Dupré"..

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« NOUREEV, LE CORBEAU BLANC »

Un film de Ralph Fiennes interprété brillamment par Oleg Ivenko, premier danseur au Théâtre tatar Moussa Djalil en Russie, et dont c’est le premier rôle au cinéma.

Le réalisateur relate trois semaines d’une tournée du Ballet du Kirov à Paris au printemps 1961 à l’issue de laquelle, Rudolph Noureev demandera l’asile politique à la France.

Le film s’ouvre sur l’arrivée à Paris en autocar depuis l’aéroport du Bourget après confiscation des passeports, et l’installation à l’Hôtel Moderne Place de la République. Un gros plan sur la statue de la République, œuvre de Léopold Morice, avec ses trois statues de pierre, allégories de la liberté, de la fraternité et de l’égalité sur lesquelles le regard du jeune danseur s’attarde longuement donne le ton.

Le film est ponctué de flash-back en noir et blanc retraçant la vie du jeune et talentueux danseur.

Dès sa naissance sa vie sera pleine d’embûches qui façonneront sa personnalité.

Il naît en mars 1938 dans de piètres conditions dans un wagon de troisième classe du Transsibérien, le long des rives du lac Baïkal, en route vers Vladivostok. Elevé par sa mère et ses trois sœurs, il avait huit ans lorsqu’il vit son père pour la première fois. Celui-ci était militaire et enseignait aux autres soldats l’histoire de la Russie, de la Révolution et du Parti communiste.

Il vécut dans la misère et la crainte constante de la famine. Enfant solitaire, rejeté par ses camarades de classe en raison de sa pauvreté et de son extrême sensibilité, il s’intéressa très tôt à la musique qui lui permit d’oublier son quotidien. Le 1er janvier 1945 la famille réussit à entrer à l’Opéra d’Oufa avec un seul billet pour cinq. C’est là qu’il fit la découverte du ballet qui allait enrichir toute sa vie. Les dix années qui suivront seront une lutte sans fin pour déjouer les obstacles se dressant entre lui et la danse.

Le film très proche de son autobiographie écrite à Londres en 1962, nous éclaire sur cet individualiste, insoumis, arrogant, capable d’une grande violence verbale, ayant une grande soif de justice et contre toute entrave à sa liberté. Il entretint des relations conflictuelles avec son père qui s’opposa à son désir de danser, mais aussi avec les écoles de chorégraphie qui prônaient la technique au détriment de la créativité, enfin contre les représentants de la société. Il refusa toujours d’entrer dans le « collectif » mais clamera que c’est au nom de sa liberté de danseur et sa peur d’être éliminé par le KGB, et non contre le régime qu’il décida de passer à l’Ouest.

Curieux de tout, fasciné par la peinture, la sculpture, utilisant le peu de temps qu’il avait entre deux répétitions pour arpenter les musées, assister à des concerts ou à des ballets, ce fut un travailleur acharné qui devra sa célébrité à son talent et à sa volonté et à sa grande résistance, et comme il le dira : « Je suis un « plouc » de l’URSS. Je dois montrer au monde que je suis le meilleur. »

On pourra regretter que les moments de ballets ne soient pas assez fréquents.

Sur fond de guerre froide, c’est un hymne à l’art et à la liberté.

 

A déguster en Russe !

 

CR/PPD Août 2019

 

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Auteur

Blog

Paulette Pairoy-Dupré

07-08-2019

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Noureev, le Corbeau Blanc appartient au recueil I-Chroniques

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Paulette Pairoy-Dupré.

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