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"Noces" - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... ""Noces"" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Benadel"..

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"Noces"

 

       Lorsque le mariage devient un maquillage social plaqué sous les couleurs d’une tradition où la passion pour l’autre dans le déni se vautre, il arrive qu’il s’abandonne dans les mains d’une personne félonne. Le film « Noces » réalisé par Stephan Streker nous narre cette éventualité.

      Zahira (Lina El Arabi), une jeune française issue d’une famille musulmane pratiquante, cherche à s’affranchir du carcan pesant des convenances qui entravent sa liberté. Enceinte d’un enfant conçu en dehors des sentiers balisés de la conduite religieuse, elle a maille à partir avec son milieu de sang. Aussi non seulement tangue-t-elle sur les vagues conflictuelles soufflées par la puissance parentale désirant balayer le fruit de sa concupiscence, mais aussi doit-elle trouver chaussure à son pied sous la férule de ses géniteurs. Se réfugiant dans la magie d’un homme providentiel, elle paiera le prix de son insoumission dans les bras d’un autre homme.

      Le film nous montre avec gravité, avec acuité, l’incompréhension de deux mondes : celui des cerveaux formatés aux bien-pensances religieuses et celui des esprits rebelles à l’ordre démiurgique. Il pointe éperdument le doigt sur l’insensibilité des parents, Mansoor (Babak Karimi) et Yelda (Nina Kulkarni) pour lesquels seule compte l’opinion de leur communauté au dam des sentiments de leur fille. Le film a aussi le mérite de nuancer le parti-pris contre les mariages arrangés. Si, effectivement, on a du mal à concevoir une union fondée sur des considérations matérielles ou sur la froide sympathie qui naît d’une photo présentée, l’amour peut pourtant voir le jour et grandir lors de l’apprentissage de la vie conjugale, comme le laisse si bien entendre la sœur de l’héroïne, Hina (Aurora Marion). Rendons grâce au réalisateur d’avoir rendu dérisoire la foi aveugle. L’amour pour son prochain, représenté sous les traits d’Aurore (Alice de Lencquesaing), l’amie de Zahira, relègue dans les bas-fonds du ridicule le rejet d’une enfant. Bien de tendres regards et bien de réconfortantes paroles enveloppent le désarroi de celle-ci comme dans un cocon de tendresse. Et savons gré au cinéaste de nous démontrer que la réticence morale de Zahira à avorter, se manifestant sous formes de questions naïves et de craintes empreintes de sensibilité adressées à la doctoresse, met sous l’éteignoir la morale hypocrite et égoïste des parents.

     En conclusion, j’ai été totalement saisi par le ballottement des sentiments d’une jeune fille déchirée entre sa famille, notamment son frère Amir (Sebastien Houbani), et une passion hors norme. J’en rends hommage à Lina El Arabi et à toute l’équipe.

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Benadel

26-04-2017

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"Noces" appartient au recueil I - Chroniques

 

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