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Marie-Antoinette - Chronique

Chronique "Marie-Antoinette" est une chronique littéraire mise en ligne par "Mireille Masson".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

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Marie-Antoinette

Mes quelques lignes vont s'ajouter aux flots considérables, grondants, des mots qui ont dressé le portrait de cette femme.

Grondants, abondants, fougueux et autres qualificatifs qui se sont enroulés autour de nombreuses plumes, griffant sa mémoire, la noyant, souvent, dans des torrents boueux.

Mais qui était Marie-Antoinette ?

Si on s'en réfère à certaines œuvres partielles tout autant que partiales, on n'apprendra que peu de choses, seulement certains faits et juste ce que l'on voudra bien nous dire, écrits souvent tronqués, galvaudés.

Si la curiosité poussent certains à aborder la personnalité de cette reine avec un œil neuf, impartial, alors ouvrir ce livre est primordial,

Princesse à sa naissance, elle ne fut reine que par son union avec le roi,Louis XVI, mais elle fut reine, totalement, dans son âme, son cœur, sa chair, dans ses derniers instants.

Stefan Zweig n'est plus à présenter. Son talent, ses qualités d'écrivain sont évidentes et éclatent, ici, dans cette biographie remarquable.

Tout âme ayant le désir de se confronter à la vérité peut s'arrêter, ici, et rencontrer Marie-Antoinette, sous la plume parfaite du grand Stefan Zweig.

 

 

 


Marie-Antoinette

Ses quatorze printemps fléchissent son destin,

Celui de son union à Louis seize, Dauphin .

Ils seront les monarques du royaume de France,

Louis seizième et maria Antonia, piètre alliance :

Jeune reine gracieuse, la démarche légère,

liée au protocole de cette cour sévère :

Etiquettes et usages, règles à respecter,

Dans un monde précieux, tente de s'échapper,

En compagnie restreinte, au Petit Trianon,

Loin de son rôle de Reine et de ses soumissions,

Où sa nature enjouée peut enfin s'exprimer.

Dans ce refuge intime, elle fait instaurer

Féériques merveilles, un temple de l'amour,

Une grotte discrète où l'eau déferle et court :

Un havre délicieux, abri de réjouissances,

Réceptions fastueuses, bal et musique et danse.

Au hameau de la reine, son village charmant,

Elle vit de joies simples, vêtue modestement :

Robe de linon blanc ; sur ses cheveux poudrés,

Un chapeau fait de paille, elle est ainsi parée,

Prête à interpréter les rôles ingénus

De fermière, bergère, ses plaisirs incongrus.

La reine est amoureuse ; mais ses tendres pensées

N'atteignent pas le roi ; douces, vont effleurer

La raison de son trouble, le cœur d'un beau Suédois,

Un Comte qui l'émeut, au bal de l'Opéra :

Hans Axel de Fersen, au charme ravageur,

De Marie-Antoinette a capturé le cœur.

Des rendez-vous secrets embrasent le foyer

Brûlant de leur amour ; c'est l'âme déchirée

Qu'elle assiste, impuissante, aux départs répétés,

de l'élégant Fersen, pour rallier l'armée.

Des lettres passionnées apaisent les tourments

De la séparation, cruel déchirement.

Mais pourquoi tous ces cris, ces vociférations ?

Et que font tous ces gens hurlant sous son balcon ?

Son front charmant est ceint du diadème de reine,

Pourquoi s'appliquent-ils à scander « l'Autrichienne » ?

Pauvre reine insoucieuse, oublierais-tu les guerres,

qui meurtrirent l'Autriche et la France, naguère ?

Loin du luxe et du faste, ce matin, se réveille,

Plus rien de ses trésors, plus rien de ses merveilles,

Qui égayaient ses yeux, dans ses appartements !

A la conciergerie, en total dénuement,

Cette prison lugubre est sa désespérance ;

Son corps usé, flétri, n'est qu'angoisse et souffrances.

Pour l'ultime voyage, une immonde charrette

la mène à l'échafaud et la foule est muette.

Ses cheveux blancs, coupés, ses poignets entravés,

Extrême humiliation qu'il faut lui infliger.

En traversant Paris, pour son dernier adieu,

Le peuple offre un respect ému, silencieux.

Une lame aiguisée a tranché cette flamme

Qui exaltait le cœur de cette noble dame.

                                         Mireille Masson

 

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Auteur

Blog

Mireille Masson

09-06-2018

Auteur public

Stefan Zweig

Couverture

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Marie-Antoinette n'appartient à aucun recueil

 

Chronique terminée ! Merci à Mireille Masson.

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