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Le modèle de Pickman - Domaine Public

Domaine Public "Le modèle de Pickman" est un texte du domaine public mis en ligne par "Howard Philips Lovecraft".Vous voulez partager avec la communauté de DPP, un texte appartenant au domaine public. C’est ici !
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Nous prîmes à gauche et quittâmes cette ruelle mal éclairée pour déboucher dans une venelle toute aussi silencieuse et plus étroite encore, dans laquelle pas une lumière ne brillait ; un instant plus tard, nous tournâmes vers la droite dans les ténèbres. Pickman finit par allumer une lampe de poche pour révéler une ancienne porte à dix panneaux, qui semblait complètement vermoulue. Il l’ouvrit et me fit entrer dans un couloir totalement vide, sculpté de splendides boiseries en chêne sombre. Les motifs étaient simples, bien entendu, mais évoquaient puissamment l’époque d’Andros, de Phipps, et des chasses aux sorcières. Il me fit ensuite franchir une porte sur la gauche, alluma une lampe à huile et me dit de prendre mes aises.

Eliot, je pense être ce qu’on appelle un « dur à cuire », mais je dois admettre que ce que je vis sur les murs me mit très mal à l’aise. Y étaient affichés les dessins. Vous savez, ceux qu’il ne pouvait peindre ni même montrer à Newbury Street. « Je n’ai pas de limites, là-bas », avait-il dit. Il avait raison. Tenez, reprenez donc un verre ! En tout cas, moi, il m’en faut un autre !

Je n’essayerai pas de décrire ces œuvres : l’atrocité, l’horreur blasphématoire, une incroyable abhorrence et l’abomination morale émanaient de touches subtiles, que les mots seraient impuissants à décrire. Il n’y avait là nulle ressemblance avec les techniques saisissantes de Sidney Sime ou les étendues trans-saturniennes, les thallophytes lunaires qui glacent le sang dans les toiles de Clark Ashton Smith. Les paysages ne représentaient que des cimetières, des forêts, des falaises de bord de mer, des tunnels de briques, des pièces lambrissées ou de simples caveaux de pierre. Le cimetière de Copp’s Hill, tout proche, était le panorama le plus représenté.

L’aberration et l’atrocité provenait des sujets peints au premier plan, car Pickman, dans son art morbide, se concentrait avant tout sur les portraits. Ces créatures étaient rarement complètement humaines, mais, la plupart du temps s’en rapprochait plus ou moins. La majorité des individus se tenaient sur leurs deux jambes mais voûtés, et arboraient une expression vaguement canine. La peau avait un aspect plus ou moins caoutchouteux. Ah ! Quand j’y repense ! Ce qu’ils faisaient… Je préfère ne pas trop entrer dans les détails. La plupart du temps, ils mangeaient, ne me demandez pas quoi. Ils étaient parfois représentés en groupes dans des cimetières ou des souterrains et semblaient lutter pour s’adjuger leur proie, ou plutôt leur butin. Et Pickman avait représenté ces trophées humains, dépourvus de regard, avec une telle éloquence ! En d’autres occasions, on voyait ces choses se glisser par des fenêtres ouvertes, la nuit, ou s’accroupir sur la poitrine des dormeurs pour les saisir à la gorge. L’une des toiles les représentait, ululant devant une sorcière pendue sur Gallow Hills, et dont le visage mort affichait une forte ressemblance avec leur faciès.

Mais ne croyez pas que ce sont ces immondes créatures ou le choix du décor qui me frappa à ce point. Je ne suis plus un gosse, et j’en ai vu d’autres. C’était leurs visages Eliot, ces maudits visages qui semblaient lorgner hors du cadre en bavant, comme animés d’une vie propre ! Bon sang, mon vieux, j’avais vraiment l’impression qu’ils étaient vivants ! Pour animer ce cauchemar, cet infect sorcier avait étalé sur sa palette les feux de l’enfer et employé un bâton de sorcier comme pinceau. Passez-moi la carafe Eliot !

Il y avait ce tableau, « La leçon », pourquoi au nom du ciel ai-je posé les yeux là-dessus ? Écoutez-moi : essayez d’imaginer ces monstruosités canines accroupies en cercle dans un cimetière, en train d’apprendre à un enfant à se nourrir comme elles. La victime d’un changelin, je suppose : vous connaissez cet ancien mythe selon lequel des créatures surnaturelles échangent leur progéniture avec des bébés humains ? Pickman montrait ce qu’il arrive à ces enfants, la façon dont ils sont éduqués. C’est alors que je commençais à distinguer une hideuse parenté entre les visages humains et ceux des monstres. Cette morbide métamorphose d’homme en créature déchue était une parodie goguenarde de l’évolution. Ces êtres descendaient de l’Homme !

Et dès que je me fus demandé ce qu’il advenait de leurs propres rejetons, abandonné dans les foyers humains, mon regard se posa sur un tableau qui m’apporta la réponse. Il représentait un intérieur puritain d’époque, une pièce brillamment éclairée par des fenêtres à croisillons, meublée de sièges et de ce disgracieux mobilier du dix-septième siècle. Une famille y était installée, le père leur lisait la Bible. Tous les visages exprimaient le recueillement à l’exception d’un seul, qui affichait une dérision infernale. C’était un jeune homme, sans doute considéré comme le fils de la famille, mais en réalité engendré par ces choses maudites. C’était le changelin et, comble de l’ironie, Pickman l’avait représenté avec des traits extrêmement semblables aux siens.

Pendant ce temps, le peintre avait allumé une lampe dans la pièce voisine dont il tenait courtoisement la porte. Il me demanda si je voulais voir ses « études modernes ». Je ne parvenais pas à exprimer un avis – la terreur et le dégoût m’en empêchaient – mais je pense qu’il comprit parfaitement ma pensée et la prit pour un éloge. Eliot, je veux que vous compreniez : je ne suis pas de ces avortons qui se mette à crier devant quelque chose d’un peu inattendu. J’ai un certain âge, de l’éducation et lorsque nous étions en France, vous m’avez assez vu pour savoir que je ne m’effraie pas facilement. Rappelez-vous également que j’avais repris ma contenance, et commençais à m’habituer à la vision de ces dessins atroces, qui faisaient de la Nouvelle-Angleterre coloniale une annexe de l’enfer. Eh bien malgré tout cela, je poussai un cri en entrant dans la pièce suivante, et dus m’accrocher au linteau de la porte pour ne pas défaillir. Dans la salle précédente, goules et sorcières envahissaient le monde du passé, mais dans celle-ci, l’horreur déferlait sur notre quotidien !

Par dieu, cet homme a du talent ! Il y avait cette étude intitulée « Accident dans le métro » dans laquelle une nuée de ces affreuses créatures se hissaient depuis des catacombes inconnues à travers une faille dans le sol de la station Boylston Street et attaquaient les passagers sur la plateforme. Une autre œuvre les montrait dansant parmi les tombes de Copp’s Hill, dans un paysage contemporain. Et puis il y avait plusieurs dessins de caves, dans lesquels les monstres s’introduisaient par des trous et des failles dans le mur, un rictus sur le visage tandis qu’ils s’accroupissaient derrière les caisses et les chaudières pour attendre que leurs victimes descendent les escaliers. Une toile particulièrement infecte représentait ce qui devait être un carrefour à Beacon Hill. Tels des fourmis, des légions de ces créatures méphitiques surgissaient par d’innombrables trouées souterraines. Il y avait également nombre de scènes de libations dans des cimetières ainsi qu’une autre œuvre qui, pour je ne sais quelle raison, me bouleversa plus encore que les autres : dans un caveau inconnu, les aberrations s’attroupaient en nombre autour de l’une d’entre elles qui tenait à la main un célèbre guide touristique de Boston dont elle faisait visiblement la lecture à haute voix. Les monstres pointaient du doigt un certain passage et le rire qui déformait leurs faciès semblait si frénétique et sonore qu’il me sembla presque en percevoir les échos démoniaques. La peinture s’intitulait « Holmes, Lowell et Longfellow sont enterrés au Mont Auburn. »

Petit à petit, je me ressaisis et parvint à m’adapter à l’aspect diabolique et morbide de cette seconde pièce. Je commençais à analyser certains aspects de mon extrême dégoût. Tout d’abord, je me dis que ces choses m’épouvantaient de par leur inhumanité et parce qu’elle révélait l’infecte cruauté de Pickman. Le peintre devait être un ennemi acharné de tout le genre humain pour éprouver un tel plaisir à torturer les esprits et les corps, à profaner ainsi les édifices des hommes. De plus, j’étais terrifié par le génie de leur exécution. Cet art parvenait à convaincre : voir ces toiles, c’était voir les démons eux-mêmes, c’était les craindre. Et le plus étrange dans tout cela était que Pickman était parvenu à ses fins sans recourir à l’onirisme ou l’étrangeté. Rien n’était flou, déformé ou stylisé ; les contours étaient nets, réalistes, les détails presque douloureusement précis. Et les visages !

Ce que j’avais sous les yeux n’était pas une vision d’artiste ; c’était l’enfer lui-même, représenté avec clarté et objectivité. Par le ciel, c’était l’enfer ! Pickman n’était pas un rêveur ni un romantique. Il ne cherchait pas même à le dissimuler derrière la tromperie éphémère et prismatique des rêves. Froidement, ironiquement, il exposait un monde de cauchemars stable, mathématique et parfaitement conçu qu’il avait vu dans son ensemble, avec une admirable lucidité et sans aucun doute possible. Dieu sait de quel monde il s’agit ou en quel lieu il a pu contempler ces formes impies qui courent, trébuchent et rampent. Mais quelle que soit sa source d’inspiration, une chose était certaines. Pickman était dans tous les sens du terme – dans ses idées comme dans son art – un réaliste. Méthodique, besogneux et presque scientifique.

Mon hôte me menait maintenant dans la cave, là où se trouvait son atelier et je me préparais aux chocs inhumains que la vue des œuvres inachevées produirait sur moi. Quand nous eûmes descendu les escaliers humides, il tourna sa lampe de poche dans un coin du vaste espace qui s’offrait à nous, révélant un cercle de pierres qui était de toute évidence un grand puits creusé dans le sol. Nous nous approchâmes et je constatai qu’il mesurait un mètre cinquante de diamètre. Ses murs épais s’élevaient de quinze bons centimètres au-dessus du sol. Sauf erreur de ma part, un bel ouvrage remontant au dix-septième siècle. Pickman m’expliqua que c’est ce dont il avait parlé, en évoquant le réseau de tunnels qui parcourait la colline. Je notais sans y accorder plus d’importance que le puits n’était pas condamné et qu’un lourd couvercle de bois le recouvrait. Je frissonnai légèrement en repensant aux lieux auxquels ce passage permettait l’accès, si les histoires extravagantes de Pickman n’étaient pas que divagations. Puis, je me retournai pour le suivre. Nous montâmes une marche puis passâmes à travers une porte étroite pour nous retrouver dans une pièce de taille respectable, couverte de parquet et aménagée en atelier. Un système d’éclairage à acétylène émettait assez de lumière pour permettre de travailler.

Les peintures inachevées posées sur des chevalets ou appuyées contre les murs étaient tout aussi terrifiantes que celles que j’avais vu en haut et témoignaient de la minutie de l’artiste. Les scènes étaient ébauchées avec un soin extrême et les lignes de fuite tracées au crayon indiquait que Pickman tenait à parfaitement respecter les perspectives comme les proportions. Pickman est un grand peintre. Je le dis aujourd’hui encore, même sachant ce que je sais. Je remarquai avec étonnement un appareil photo posé sur une table. Mon hôte m’expliqua qu’il l’utilisait pour prendre des photos de décors, de façon à pouvoir les peindre d’après les tirages dans son atelier, plutôt que de devoir transporter son matériel et s’offrir au regard de n’importe qui. Une photographie pouvait parfaitement se substituer à un décor véritable, ajouta-t-il et il utilisait fréquemment l’appareil.

Se trouver ainsi entouré de ces croquis blasphématoires et de ces monstruosités inachevées avait quelque chose de très dérangeant et lorsque Pickman dévoila soudain une gigantesque toile dissimulée dans l’obscurité, je ne pus m’empêcher de hurler, pour la seconde fois de la nuit. L’écho se répercuta encore et encore sous les voûtes obscures de ce caveau ancien et méphitique et, je dus lutter contre le choc en retour, qui risquait de se traduire par un éclat de rire hystérique. Dieu tout puissant ! Elliot, j’ignore la part de réel et la part de délire dans ce que j’ai vu. Je ne crois pas que le monde puisse enfanter un tel cauchemar.

C’était un blasphème, colossal et innommable, dont les yeux rouges luisaient et qui tenait entre ses griffes osseuses quelque chose qui devait avoir été un homme. La créature lui rongeait la tête comme un enfant ronge un sucre d’orge. Elle se tenait à demi-accroupie, et en la regardant, on avait l’impression qu’elle allait à tout moment abandonner sa proie actuelle et en chercher une plus fraîche. Mais, par le diable, cette panique irrésistible, absolue, n’était pas causée par la créature, ni par ses traits canins, ses oreilles pointues, ses yeux injectés de sang, son nez plat et ses lèvres baveuses. Ce n’était pas à cause des griffes écailleuses, du corps couvert de mycoses ni des pieds fourchus. Même si un seul de ces détails aurait pu conduire quelqu’un d’impressionnable à la folie, ce n’était pas à cause de cela.

C’était la technique, Eliot, cette technique maudite, impie, surnaturelle ! Que je meure sur le champ si j’ai jamais vu un jour tableau plus vivant. Le monstre était là, devant nous. Il nous regardait et rongeait, rongeait et nous regardait. Il avait fallu violer les lois de la Nature pour qu’un mortel puisse peindre une telle œuvre sans modèle, sans plonger son regard dans le néant distordu où aucun mortel n’a jamais pu pénétrer sans faire le sacrifice de son âme au Démon.

Un bout de papier grossièrement enroulé avait été punaisé dans un endroit encore vierge du tableau. Sans doute, pensais-je, une photographie à partir de laquelle Pickman peindrait un décor tout aussi cauchemardesque que l’atrocité qu’il cherchait à mettre en valeur. Je tendis la main pour la déplier quand, brusquement, je vis mon hôte sursauter, comme si on lui avait tiré dessus. Depuis que mon cri avait fait résonner d’inhabituels échos dans cette cave enténébrée, il avait tendu l’oreille avec une attention extrême et, à présent, semblait frappé d’une terreur qui, si elle n’atteignait pas la mienne en intensité, semblait beaucoup plus concrète. Il sortit un revolver et me fit signe de me taire avant de sortir de l’atelier et de fermer la porte derrière lui.

L’espace d’un instant, je ne pus bouger. Tout comme Pickman, je me mis à écouter, et il me sembla percevoir dans le lointain le bruit d’une cavalcade, ainsi qu’une série de couinements et de plaintes dans une direction que je ne parvenais pas à déterminer. Puis, il y eut un léger claquement qui, pour je ne sais quelle raison, me donna la chair de poule, un claquement rapide, hésitant, dont je ne puis exprimer la signification en mots. On aurait dit que du bois tombait sur de la pierre ou de la brique. Du bois sur de la pierre. Cela me rappelait quelque chose, mais quoi ?

Le bruit recommença, plus fort cette fois. Il y eut une vibration, comme si le bois était tombé de plus haut. Puis, ce furent des grattements aigus, un juron inarticulé poussé par Pickman, puis le bruit assourdissant de six balles de revolver tirées de façon théâtrale, un peu comme un dompteur de lions tire parfois en l’air. Un couinement ou un cri étouffé et un choc. À nouveau le bois tomba sur la pierre. Un silence. Puis la porte s’ouvrit et, je l’admets, je sursautai violemment. Pickman réapparut, son arme encore fumante, maudissant ces rats répugnants qui infestaient l’ancien puits.

« Le diable sait ce qu’ils mangent, Thurber » ricana-t-il « ces vieux tunnels mènent au cimetière, à des antres de sorcières et à la mer. Mais quoi que ce soit, ils doivent en manquer et ils avaient très envie de sortir. J’imagine que votre cri les a excités. Il faut faire attention dans ces vieilles constructions… Nos amis les rongeurs sont une nuisance même si, de temps en temps, je trouve qu’ils ajoutent à l’atmosphère du lieu. »

Et voilà Eliot, ainsi se termina notre équipée nocturne. Pickman avait promis de me montrer son atelier et, par le ciel, il a tenu parole. Il me conduisit hors du dédale des petites rues, par un autre chemin me semble-t-il car, quand nous arrivâmes en vu d’un réverbère, nous étions dans une avenue que je crus reconnaître, bordée de rangées monotones d’immeubles et de vieilles maisons. Il s’agissait de Charter Street, mais j’étais trop secoué pour me repérer. Le métro ne circulait plus et nous retournâmes en ville par Hanover Street. Je me souviens du trajet. Nous tournâmes sur Tremont puis Beacon, avant que Pickman me quitte au coin de Joy, où je rentrai chez moi. Je ne lui ai plus jamais reparlé.

Pourquoi ? Pas si vite. Attendez qu’on nous serve le café. Nous avons assez bu mais j’ai besoin de quelque chose de fort. Non, ce n’est pas à cause des peintures que j’ai vu là-bas, même si je vous jure qu’elles suffiraient à vous faire exclure de presque toutes les maisons et les clubs de Boston. Et je suppose que vous comprenez, à présent, pourquoi j’évite le métro et les caves.

Mais le lendemain, j’ai trouvé quelque chose dans mon manteau. Vous vous rappelez du papier accroché sur cet affreux portrait dans la cave ? Ce que je croyais être la photographie d’un décor quelconque qu’il voulait utiliser comme arrière-plan pour son monstre. Le dernier moment de terreur est advenu alors que je m’apprêtais à le dérouler et j’ai du le mettre dans ma poche sans y penser. Ah, voilà le café. Buvez-le noir Eliot, c’est un conseil.

Oui, c’est à cause de ce papier que j’ai rompu avec Pickman. Richard Upton Pickman, le plus grand artiste que j’ai jamais connu, et l’être le plus infect qui se soit jamais précipité du monde des vivants jusque dans l’abîme du mythe et de la démence. Eliot, ce vieux Reid a raison. Pickman n’était pas totalement humain. Peut-être est-il né au sein d’une ombre mystérieuse, ou peut-être est-il parvenu à ouvrir quelque passage interdit. Peu importe à présent, il a disparu. Disparu dans ces ténèbres absolues qu’il aimait tant explorer. Attendez, j’allume les bougies.

Ne me demandez pas d’expliquer ou même d’essayer de comprendre ce qu’il y avait sur ce papier que j’ai brûlé. Ne me demandez pas non plus ce que dissimulaient ces grattements d’animaux que Pickman tenait absolument à faire passer pour des rats. Certains secrets ont peut-être survécu depuis l’époque de Salem, et Cotton Mather a écrit choses bien plus étranges. Vous savez à quel point les portraits de Pickman étaient vivants. Nous nous sommes tous demandés comment il créait ces visages.

Eh bien… Cette photo n’était pas celle d’un paysage en fin de compte. Elle montrait uniquement l’atrocité que Pickman peignait sur cette horrible toile. Il s’agissait de son modèle, et le décor n’était rien d’autre que le mur de cette cave atelier, jusqu’au moindre détail. Mais par dieu Eliot, cette photographie représentait son modèle. En chair et en os.

 

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Auteur

Howard Philips Lovecraft

22-10-2017

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Le modèle de Pickman n'appartient à aucun recueil

 

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