"La pelle et le râteau" est une fable mise en ligne par
"Guy Favregros"..
|
|
|
|
La pelle et le râteau.
Si d’aventure vous vous posez la question De l’utilité d’une union contre nature Rappelez-vous la mésaventure Qu’advint un jour aux deux héros de notre histoire. Qui se ressemble s’assemble, dit-on, Mais ajoutons en outre, qui s'apprécie s'associe. Car la complémentarité est une force Comme nous l’allons voir ici. Un râteau, se retrouva un jour, bien malgré lui, Emmêlé dans un entrelacs d’herbage. Ses dents d’habitude si efficientes, Devinrent son talon d’Achille. Tout effort ne parvint qu'à augmenter l'entrave. La dense végétation avait pris sa revanche Sur l’outil bien trop imprudent. Appelant à l’aide ses semblables qui ne pouvaient Que se concerter et débattre sur le péril, Aucun ne voulant disputer la faveur de secourir le malheureux Et finir à son tour immobilisé, paralysé. « À quoi bon ajouter un trophée au taillis ? » Dit le plus lâche. « J’ai une cour entière à ratisser. » Dit le plus téméraire. Après la débâcle, le râteau lança un nouvel appel Qui parvint difficilement jusqu'à la pelle. Cette dernière, à la vue du tableau, ricana et s'exclama : « Voilà un objet fort peu utile, suffisamment décoratif Pour avoir sa place dans un râtelier, Trônant parmi tous les emmanchés d’une cabane de jardin. Mais d’où il ne faut sortir sous aucun prétexte ! Moi, je suis à l’œuvre sur tous les fronts. Je déplace la terre, je sculpte des montagnes, Pendant que vous… n’en grattouillez que la surface ! C’est mon jour de bonté ; je vais vous dépêtrer. » En quelques coups bien assurés, La lame affûtée fit une découpe plus rapide qu’une cisaille. Libérant l’otage fort déconcerté par la facilité. Le râteau, penaud, partit dans la remise Pendant que la pelle se remit à l’ouvrage. Mais, se sentant invincible par l’épreuve arrivée, La pelle, dans un élan démesuré, Alla s’enfoncer profondément dans le sol dur Et se trouva prisonnière de la roche, telle Excalibur. Elle dut se résoudre à solliciter de l’aide. Les autres pelles firent la sourde oreille Car c’est de la folie de vouloir entailler la roche Dont la dureté rebuterait la plus robuste pioche. Seul, le râteau se donna la peine d’accourir. Il s’attaqua à la croûte terrestre lentement mais sûrement. Les premières rainures laissèrent place à des sillons. Si bien qu’au final, la roche se transforma en sable D’où la pelle put s’extraire non sans mal. Les deux amis se congratulèrent en déclarant Qu’une amitié est née pour durer longtemps et Que ne pas y voir un signe du destin. Était l'apanage des sots. |
|
"Soyez un lecteur actif et participatif en commentant les textes que vous aimez. À chaque commentaire laissé, votre logo s’affiche et votre profil peut-être visité et lu."
La pelle et le râteau
appartient au recueil Fables
Lire/Ecrire Commentaires |
|
  | |
Fable terminée ! Merci à Guy Favregros. |
Tous les Textes publiés sur DPP : http://www.de-plume-en-plume.fr/ sont la propriété exclusive de leurs Auteurs. Aucune copie n’est autorisée sans leur consentement écrit. Toute personne qui reconnaitrait l’un de ses écrits est priée de contacter l’administration du site. Les publications sont archivées et datées avec l’identifiant de chaque membre.