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La guêpe, les mouches et le pot ... - Fable

Fable "La guêpe, les mouches et le pot de miel" est une fable mise en ligne par "Guy Favregros"..

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La guêpe, les mouches et le pot de miel

Sur une table de jardin trônait en son centre un pot de miel.

Ce trésor ostensible attira rapidement la curiosité des mouches alentour.

Celles-ci tournoyèrent, goûtèrent puis se pourléchèrent du divin nectar.

Malheureusement, le festin promis fut interrompu par le plus désagréable des importuns.

– Écartez-vous, manants ! Cria la guêpe. Je ne saurais accepter une si méprisable compagnie !

Une mouche audacieuse se risqua à l'apostropher.

– Quelle mouche vous pique, si je puis me permettre ? En quoi notre présence vous déplaît-elle à ce point ? Nous saurons être discrètes et ne perturberons point votre repas.

– Il suffit ! Non seulement votre aspect me rebute mais je ne tolérerai plus aucun prélèvement à l'instant même où je vous parle. Ce butin est le mien dans son intégralité et qu'importe la quantité !

– Sans vouloir vous manquer de respect, reprit la mouche, le pot est démesurément grand pour votre gracieuse silhouette. Je spécule peut-être mais votre vie entière ne suffira pas à absorber le millionième de ce trésor.

La guêpe se mit en courroux.

– Assez de flatteries et de convoitises ! Ce pot est ma propriété et si vous ne me croyez pas, mes mandibules seront des arguments suffisants. Je ne vous parle même pas de mon dard que je réserve pour les grandes occasions, pour des adversaires plus redoutables et moins insignifiants que vous autres. Débarrassez-moi le plancher dare-dare afin que je puisse prendre mon pied panard... euh peinarde !

Les mouches s'envolèrent dépitées par tant d'injustice émanant d'un être si peu partageur. Cette logique, éloignée de leur rationalité, leur étant jusque là inconnue.

De son côté, la guêpe débarrassée enfin de ses gêneuses, se gava, s'enivra et – oh stupeur ! – surprise par son excès soudain de poids, tomba à la renverse dans l'océan de miel ! Engluée, elle ne put se dépêtrer seule et, trop fière pour appeler au secours, se noya dans son trésor trop facilement acquis.

Quelques temps après, les mouches revinrent sur les lieux pour constater le drame. La guêpe était semblable à s'y méprendre à ses congénères fossilisées dans de l'ambre.

– Voyez, dit notre mouche, la part était bien trop conséquente pour un être, somme toute, de fort peu d'importance ! L'appétit est un conseiller mal avisé. Ce trophée nous démontre qu''il est vain de rechercher l'accumulation de richesses et cette aberration déplaît fortement à la nature. Quiconque s'approprie des biens dont une vie entière ne suffira pas à en faire l'inventaire, se met dans une situation extrême qui n'obéit à aucune logique.

Moralité : qui trop amasse, entasse, termine à la ramasse et boit la tasse.

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Auteur

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Guy Favregros

11-09-2018

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La guêpe, les mouches et le pot de miel appartient au recueil Fables

 

Fable terminée ! Merci à Guy Favregros.

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