Gratitude - Pause-Café

Gratitude

On dit souvent qu’il faut perdre quelque chose pour en réaliser la valeur. Halte-là Lisette, je ne mange pas de ce pain-là. Je marche à la gratitude. Gratitude à tous les étages. Chaque fois que je lance une impression par exemple : il faut attendre quelques secondes, l’imprimante émet un petit signal sonore, cela signifie qu’elle a bien reçu l’information et que la page va s’imprimer. Pas si courant avec les imprimantes domestiques et l’obsolescence industrielle programmée qui va avec. Gratitude quand je prends ma vieille voiture : d’abord pas de rétros explosés, puis pas de pneus à plat (j'habite une cité), puis elle démarre et les clignos marchent. Gratitude. J’allume mon ordi, ma télé, cela fonctionne, gratitude. La connexion fonctionne, chouette, merci la connexion. Gratitude chaque fois que je sors mon magnifique jeu d’échecs. Tapis en mousse imitation bois, pièces de buis et d’acacia, toujours aussi beau, invitant au jeu. J’ai bien fait de me l’offrir celui-là. Mon téléphone se recharge, gratitude. J’allume mon zippo, il fonctionne, gratitude. Et puis dans un autre registre, immense gratitude d‘être sorti de la dépression, après des années et des années, après des décennies. Toutes ces années où j’étais perdu dans la dépression. Aujourd’hui chaque jour, chaque instant est un nouveau miracle. Qu’est-ce que vous pensez de ça ! Et bien sûr gratitude d’avoir le nécessaire pour ma vie quotidienne. D’aucuns me trouveront peut-être un peu misérabiliste de voir les choses sous cet angle, qu'ils en pensent ce qui leur chante. Gratitude envers qui ? pourriez-vous demander. Envers mon Créateur devant Lequel je devrais ramper nu comme un vers et me flagellant tout en Le suppplant de pardonner mon incommensurable orgueil selon certains de mes amis ? Ah non, désolé pour eux et Lui, je ne suis pas croyant, et si je l'étais je Lui reprocherais fermement d'avoir laissé la terre aux mains de Satan. Alors gratitude nvers le ciel bleu vert et gris et la vie alors peut-être ? Oui, peut-être. Quoi d’autre ? Merci moi aussi peut-être ? Oui, non, je ne sais pas, peut-être. Mais en tout cas non, je n’ai pas besoin de perdre les choses pour être reconnaissant de leur existence. Et ce sentiment permanent m’enrichit et me permet de voir la vie en vert émeraude, lucidité comprise.