"C'est le moment de me marier, chère mère" est un texte du domaine public mis en ligne par
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NdL : À l’âge de 26 ans, Jules Verne, aîné d’une famille de cinq enfants, considère que le moment est venu de convoler en justes noces. Amoureux éconduit par de nombreuses jeunes-filles, il en est affecté. Finalement, c’est le 10 janvier 1857 qu’il décide de renoncer à sa vie de bohème en épousant Honorine du Fraysne de Viane, 26 ans, veuve et mère de deux fillettes. Elle lui donnera un fils en 1861 : Michel. Michel Verne qui prendra en charge un grand nombre des derniers manuscrits de son père dont certains seraient de sa plume. Cette lettre est l’une parmi les nombreuses écrites à sa mère, je dépose cet extrait sur ce site, il vous arrachera peut-être un sourire. L'avenir en sera bien autre. Séléné
JULES VERNE
C'est le vrai moment de me marier, ma chère mère
Le 7 avril 1854
[…] Je me porte admirablement bien ; décidément la santé m’est tout à fait revenue ; c’est le vrai moment de me marier, ma chère mère, si bien que je t’engage à te mettre en campagne ; munis-toi de tout ce qu’il faut pour me présenter comme un garçon très conjugal, parfaitement assaisonné et cuit à point ; en un mot, fais l’article fils à marier, et place-moi entre les mains d’une jeune fille bien élevée, et bien riche, s’il le faut, j’irai vivre à Mortagne ; jamais de la vie je n’avais autant songé à cette cité vendéenne, et elle m’apparaît sous des couleurs roses ; j’aperçois mes propriétés grassement étendues au soleil, mes fermes en plein rapport, mes champs en pleine moisson ; le beau-père est un homme encore âgé avec des idées assez stupides sur les choses de ce monde ; mais c’est un brave homme au fond, ayant juste ce qu’il faut sur le ventre pour qu’on tape dessus sans le déranger ; la belle-mère fait des conserves, cueille ses poules, élève ses confitures, et se livre à tous ces soins d’un ménage campagnard qui caractérisent esprits étroits ; quant à leur fille (ma phâme), elle n’est ni bien, ni mal, ni bête, ni fine, ni amusante, ni désagréable, elle me donne régulièrement un fils ou une fille tous les neuf mois, ce qui me rend aussi heureux que la fin d’un conte de fées, où le prince et la princesse vivent très heureux et ont beaucoup d’enfants ! N’est-ce pas là mon avenir ? Si vraiment le bonheur, en ce monde, consiste à avoir le cerveau atrophié, et à exister de l’existence des canards au milieu d’une mare, seulement tâchons d’avoir la mare la plus propre possible. J’espère que me voici rangé, ne va pas croire que je me moque et que je plaisante sur un sujet aussi grave ! […] |
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C'est le moment de me marier, chère mère
n'appartient à aucun recueil
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