Connexion : supprimer Ou

Ballade pour prier Notre Dame - Domaine Public

Domaine Public "Ballade pour prier Notre Dame" est un texte du domaine public mis en ligne par "François Villon".Vous voulez partager avec la communauté de DPP, un texte appartenant au domaine public. C’est ici !
Chacun peut ressentir l'envie de faire découvrir les œuvres de certains auteurs.
Alors n'hésitez pas à le faire, les auteurs et textes à découvrir seront mentionnés sur votre profil.

Venez publier un texte du domaine public ! / Protéger un texte du domaine public

 

 

Ballade pour prier Notre Dame

 

Dame du ciel, regente terrienne,

Emperiere des infernaux palus,

Recevez moi, votre humble chrestienne,

Que comprinse soie entre vos élus,

Ce non obstant qu'oncques rien ne valus.

Les biens de vous, ma Dame et ma Maîtresse,

Sont trop plus grands que ne suis pecheresse,

Sans lesquels biens ame ne peut merir

N'avoir les cieux. Je n'en suis jangleresse :

En cette foi je veuil vivre et mourir.

A votre Fils dites que je suis sienne ;

De lui soient mes pechés abolus ;

Pardonne moi a comme a l'Egyptienne,

Ou comme il fit au clerc Theophilus,

Lequel par vous fut quitte et absolus,

Combien qu'il eût au diable fait promesse.

Preservez moi que ne fasse jamais ce,

Vierge portant, sans rompure encourir,

Le sacrement qu'on celebre a la messe ;

En cette foi je veuil vivre et mourir.

Femme je suis pauvrette et ancienne,

Qui rien ne sais ; oncques lettres ne lus.

Au moutier vois, dont suis paroissienne,

Paradis peint ou sont harpes et luths,

Et un enfer ou damnés sont boullus :

L'un me fait pour, l'autre joie et liesse.

La joie avoir me fais, haute deesse,

A qui pecheurs doivent tous recourir,

Comblés de foi, sans feinte ne paresse :

En cette foi je veuil vivre et mourir.

Vous portâtes, digne Vierge, princesse,

Iesus regnant qui n'a ne fin ne cesse.

Le Tout  Puissant, prenant notre foiblesse,

Laissa les cieux et nous vint secourir,

Offrit a mort sa tres chere jeunesse ;

Notre Seigneur tel est, tel le confesse :

En cette foi je veuil vivre et mourir.

NOTA :

Le texte suivi est celui de l'édition des "Oeuvres "de François Villon

"publiées avec préface, gloses et notices syr tous les personnags cités

et sur les particularités du temps", par André Mary, aux éditions Garnier frères,

en 1957.  Edition précieuse, car le rejet de l'appareil critique,

hormis quelques notes de vocabulaire, en fin de volume

(au lieu d'utiliser la page de gauche en regard du texte de F. Villon)

autorise une lecture plus innocente et plus curieuse.

Cette ballade est un des rares dons non burlesques du Grand Testament,

et un don effectif de François Villon à sa mère, femme illettrée qui,

comme bien des fidèles catholiqus de cette époque (le quinzième siècle),

regardait, dans les églises, les murs et les vitraux enluminés

des vies des saints et de la Vierge & des interventions divines,

pour se figurer les récits et les croyances de sa foi chrétienne.

Ce portrait est la seule trace de la mère de F. Villon sur la terre.

--- Vocabulaire devenu difficile. Palus = marais. Merir =mériter.

Jangleresse = menteuse. Moutier = église.

Partager

Partager Facebook

Proposé par

Serge Hervé Dutoit

Auteur

Blog

François Villon

20-10-2016

Couverture

"Soyez un lecteur actif et participatif en commentant les textes que vous aimez. À chaque commentaire laissé, votre logo s’affiche et votre profil peut-être visité et lu."
Lire/Ecrire Commentaires Commentaire
Ballade pour prier Notre Dame n'appartient à aucun recueil

 

Domaine Public terminé ! Merci à Serge Hervé Dutoit.

Tous les Textes publiés sur DPP : http://www.de-plume-en-plume.fr/ sont la propriété exclusive de leurs Auteurs. Aucune copie n’est autorisée sans leur consentement écrit. Toute personne qui reconnaitrait l’un de ses écrits est priée de contacter l’administration du site. Les publications sont archivées et datées avec l’identifiant de chaque membre.