Paul Valéry
1871 - 1945
Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry est un écrivain, poète et philosophefrançais, né à Sète (Hérault) le 30 octobre1871 et mort à Paris le 20 juillet1945.
Né d'un père d'origine corse et d'une mère génoise, Paul Valéry entame ses études à Sète (alors orthographiée Cette) chez les dominicains, puis au collège de Sète et enfin au lycée de Montpellier. Il commence en 1889 des études de droit. Cette même année, il publie ses premiers vers dans la Revue maritime de Marseille. Sa poésie de cette époque s'inscrit dans la mouvance symboliste. En 1890, sa rencontre avec Pierre Louÿs sera déterminante pour l'orientation de sa vie de poète. Ce dernier lui présentera André Gide et l'introduira dans le cercle étroit de Stéphane Mallarmé. Paul Valéry lui restera fidèle jusqu'à sa mort solitaire.
En 1917, sous l'influence de Gide notamment, il revient à la poésie avec La Jeune Parque, publiée chez Gallimard. Il brise un 'long silence' avec ce poème de 500 vers auquel il a consacré quelque quatre années. Initialement, il devait écrire - à la demande de son éditeur Gallimard et de son ami André Gide - une préface poétique d'une trentaine de lignes pour accompagner une réédition de ses premiers poèmes. Mais il fut dépassé par le projet initial et écrivit alors ce que d'aucuns considèrent comme son chef-d'œuvre : le monologue intérieur d'une jeune femme en proie à un combat entre le corps et l'esprit, écrit dans un formalisme digne de son maître Mallarmé.
Un autre grand poème suit quelques années plus tard : Le Cimetière marin (1920), puis un recueil, Charmes (1922). Toujours influencé par Stéphane Mallarmé, Paul Valéry privilégia toujours dans sa poésie la maîtrise formelle sur le sens et l'inspiration : « Mes vers ont le sens qu'on leur prête ». En particulier dans le tercet de la page 96 :
Cette main, sur mes traits qu'elle rêve effleurer
Distraitement docile à quelque fin profonde,
Attend de ma faiblesse une larme qui fonde
existe une controverse sur le fait que le verbe utilisé soit fondre ou fonder.
Après la Première Guerre mondiale, Paul Valéry devient une sorte de « poète officiel », immensément célèbre — peu dupe, il s'en amuse — et comblé d'honneurs. En 1924, il devient président du Pen Club français, puis est élu membre de l'Académie française l'année suivante. Dans le discours de réception qu'il prononce le 23 juin 1927, Paul Valéry fait l’éloge d'Anatole France, son prédécesseur, sans prononcer son nom une seule fois2. En effet il ne pardonnait pas à Anatole France de s'être autrefois opposé à la publication de poèmes de Mallarmé.
En 1931, il est promu au grade de commandeur de la Légion d'honneur ; en 1932, il entre au conseil des musées nationaux ; en 1933, il est nommé administrateur du Centre universitaire méditerranéen de Nice ; en 1936, il est nommé président de la Commission de synthèse de la coopération culturelle pour l'exposition universelle ; en 1937, on crée pour lui la chaire de poétique au Collège de France ; en 1938, il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur ; en 1939, enfin, il devient président d'honneur de la SACEM. Il fut par ailleurs membre du Comité d'honneur de l'Association du Foyer de l’Abbaye de Royaumont.
Son œuvre véritable, pendant ce temps, continue toujours dans l'ombre. La profondeur des réflexions qu'il a émises dans des ouvrages exigeants (Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, La Soirée avec monsieur Teste), ses réflexions sur le devenir de la civilisation (Regards sur le monde actuel) et sa vive curiosité intellectuelle en ont fait un interlocuteur de Raymond Poincaré, Louis de Broglie, Henri Bergson et Albert Einstein.
Les essais de Valéry traduisent ses inquiétudes sur la pérennité de la civilisation (« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles »), l'avenir des « droits de l'esprit », le rôle de la littérature dans la formation, et la rétroaction du progrès sur l'homme.
Sa série « Variété » (I, II, III, IV, V) se compose d'un autre type d'écrits : ceux qui lui ont été commandés et qu'il n'eût sans doute, de son aveu, jamais écrits de lui-même. Ils n'en témoignent pas moins d'une profondeur d'analyse impressionnante que l'on retrouve aussi dans la série de courts essais sur divers sujets d'actualité du XXe siècle publiée sous le titre : Regards sur le monde actuel (Voir par exemple « Notre destin et les lettres »).
Sa correspondance avec André Gide a été plusieurs fois publiée à la NRF, la dernière édition à ce jour (2013) datant de 2009. On y découvre tant un Gide impressionné par la puissance intellectuelle de Valéry, que des aspects humains peu connus du second (dont un flirt "poussé"), et surtout un témoignage sur la façon dont ces deux écrivains assistaient inquiets à la montée des périls des années 1930.
On retrouve dans ses Cahiers des passages de Tel quel ainsi que des indications probablement destinées à faciliter leur regroupement en un seul ouvrage ou en des ouvrages ultérieurs : Nombres plus subtils, Robinson, etc.
Il a aussi publié L'Idée fixe.
Paul Valéry est également connu comme traducteur en vers (Les Bucoliques de Virgile) et apprécié pour ses préfaces critiques ("Lucien Leuwen" de Stendhal, "Les Chimères" de Nerval).
Posthumes :
source: wikipedia