Toni Erdmann - Critique de Film, Théatre, série...

Toni Erdmann

Maren Ade, en réunissant dans son film intitulé « Toni Erdmann » Peter Simonischek et Sandra Hüller, parvient à incarner à merveille les contrastes saillants entre un père et sa fille. Le mélange détonant entre eux aboutira au dénouement empli de sensibilité émotionnelle. L’un en personnage extravaguant exprime la dérision envers une société cupide et égoïste. L’autre en soldate fidèle au service des coûts de gestion d’une entreprise, éclaire le cynisme d’un capitalisme outrancier et sans frontières. La réalisatrice a eu l’idée géniale de jouer sur l’intrusion inattendue d’un papa dans l’existence de son enfant pour asseoir le ridicule d’un monde clinquant, hypocrite. Je ne vais pas énumérer les gags de Winfried Conradi / Toni Erdmann , le farceur émérite, ni vous détailler les attitudes saugrenues et pince de mademoiselle Inès, car cela risquerait d’altérer la charge sentimentale et l’effet comique visuel produits par des situations délicieusement espiègles. Tout au plus vous ferais-je part du chavirement qui m’a saisi lorsque la fille, dans un élan filial, ouvre sa bouche à la prothèse paternelle. Cette touchante conclusion relègue largement dans l’oubli l’ennui engendré par l’étirement de certaines scènes.