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Romain Gary et La Promesse de l'... - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Romain Gary et La Promesse de l'Aube" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Paulette Pairoy-Dupré"..

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Romain Gary et La Promesse de l'Aube

 

« La Promesse de l’Aube » est un film d’Eric Barbier inspiré du roman autobiographique de Romain Gary (1914-1980), né Roman Kacew, romancier, aviateur, résistant, ambassadeur.

Le roman paru en 1960 est un hommage à sa mère qui façonna sa carrière et qui sans doute lui servit de psychothérapie pour se débarrasser  d’un fardeau lourd à porter.

D’origine russe de par ses deux parents, Roman Kacew vécut seul avec sa mère, actrice sans succès, émigrée en Pologne, puis en France,  dans un contexte matériel et politique difficile, dans une relation fusionnelle, un amour à la fois constructeur mais aussi destructeur. De cet amour démesuré, étouffant, il ne sortira pas indemne et grandira  dans l’angoisse et la culpabilité.

Le film qui reste très proche du livre raconte en trois parties l’aube de sa vie : son enfance en Pologne, son adolescence à Nice, ses débuts littéraires et son engagement militaire pendant la seconde guerre mondiale.

La promesse c’est celle que cette femme, malmenée par la vie, s’est faite de mener son fils à un avenir brillant, d’en faire un génie, un  artiste reconnu, un homme adulé par la gent féminine, un héros, l’ambassadeur de France. Mais c’est aussi la promesse de Roman de ne pas décevoir sa mère et de lui rendre cet amour en réalisant les rêves qu’elle avait pour lui. *

Trois acteurs se partagent le rôle de Roman Kacew, le passage de l’un à l’autre se faisant dans des fondus subtils.  Pawel Puchalcki est   l’enfant, Nemo Schiffman, l’adolescent et Pierre Niney l’adulte. Le jeune Pawel du haut de ses neuf ans est impressionnant et joue dans une émotion qui nous tire souvent la larme. La performance de Nemo est moindre. Quant à Pierre Niney si son jeu est toujours aussi professionnel, l’énergie exceptionnelle, extravagante, déployée par Charlotte Gainsbourg tout au long du film, le fait passer au second plan et peut être est- il moins convaincant que d’en d’autres réalisations cinématographiques. Charlotte Gainsbourg excelle dans le rôle de la maman béate devant sa progéniture, possessive et surprotectrice, parfois « maman gâteau » mais aussi « maman Folcoche ». A  noter que la maquilleuse  a su la vieillir progressivement de manière remarquable.

Didier Bourdon et Jean Pierre Daroussin font une brève apparition mais pâles figures à leurs côtés.

Si le film commence en  noir et blanc ajoutant au sordide des conditions de vie en Pologne à l’époque, l’écran retrouve bientôt des couleurs vives et chatoyantes dans le beau pays niçois et les prises de vue en Afrique sont éblouissantes.

Des scènes tendres, drôles, parfois coquines, une reconstitution historique intéressante, des images d’archives que l’on avait oubliées… Le pilotage à la voix et l’atterrissage de l’avion par un pilote rendu aveugle par un obus font frémir mais l’ensemble reste spectaculaire même si à l’époque et de nos jours encore, certains professionnels de l’aviation restent sceptiques quant à sa véracité.

«La Promesse de l'aube» a  remporté quatre nominations, notamment pour Charlotte Gainsbourg dans la catégorie meilleure actrice.

Deux heures de pellicule intenses, un film à voir !

*Romain Gary tint sa promesse. Ce fut un écrivain prolifique, célèbre sous maints pseudonymes. Il obtint deux prix Goncourt dont l’un  pour « La vie devant soi » sous le nom d'Emile Ajar. Il s’illustra brillamment dans la vie militaire et diplomatique.

Mais il eut une vie sentimentale  trépidante et  malheureuse. La première femme de sa vie de petit homme influença de manière désastreuse et destructrice sa vie d’adulte.  «J'ai connu tant de femmes, dans ma vie, que j'ai pour ainsi dire toujours été seul. » écrira t- il  dans « Clair de Femme ». Une autre confession qui résonne dans le film « Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. » atteste d’une vie de  séducteur qui n’arriva jamais à aimer.  Il se suicida d’une balle de revolver.

 

CR/PPD 31/01/2018

 

 

 

 

 

               

               

 

 

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Auteur

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Paulette Pairoy-Dupré

31-01-2018

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Romain Gary et La Promesse de l'Aube appartient au recueil I-Chroniques

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Paulette Pairoy-Dupré.

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