Pour Rosalie qui est au ciel - Lettre Perdue

Pour Rosalie qui est au ciel

Je suis malheureuse.

J'avais une copine ici, Rosalie. Maman d'une petite fille de cinq ans et qui attendait un bébé pour cette semaine. Rosalie avait une petite épicerie près de cabrousse et c'était un vrai plaisir d'aller chez elle. Elle avait toujours un mot sympa et souriait ou riait comme seules les africaines savent le faire. Avec leur grand sourire sur leurs dents toutes bien blanches. Mardi, Rosalie est partie au dispensaire car elle sentait le bébé venir. Les femmes ont fait allonger Rosalie pour un bonheur au bout de quelques heures. Quelques heures ont passé et le bonheur n'a pas été au rendez-vous. Rosalie est morte mardi et son bébé n'a pas survécu parce qu'ici on ne sait pas faire ce qu'il faut dans ces cas là.

Je suis en colère.

J'avais une copine et elle n'est plus alors qu'à 500 mètres du cimetière, un club med' ouvre ses portes ce week end comme chaque année pour la saison, les toubabs dansent dans des lieux pour faire danser les toubabs. Et pourquoi on n'a pas construit des lieux pour faire accoucher les Rosalie ?

Il y a une petite fille de cinq ans qui n'a plus de maman ce soir. Il y a un bébé allongé dans la tombe de sa mère parce qu'elle n'a pas pu le mettre au monde dans le conditions qui  lui étaient dûes.

Je hais l'humanité ce soir. 

Rosalie, je vois ton étoile. Prends soin du petit que tu as gardé. Nous prendrons soin de la petite que tu nous as laissée. Rosalie, je te promets d'essayer de tout faire pour qu'à l'avenir cela ne se reproduise pas. 

Je t'aimais bien Rosalie. Tu étais une amie, une copine. Une maman. 

Des bisous ma Rosalie.

Ca. Valmalette