Loin par nature, près du coeur - Jeu de Plumes

 Jeu de plumes avec Espina de Rosa 

Loin par nature, près du coeur

Tout d'abord, ceci est donc un projet (terminé) de nouvelle épistolaire poétique co-créé par Espina de rosa et moi-même (Katell19) !

Chaque poème est à lire comme une "lettre" d'un des deux personnages, en réponse à la lettre précédente de l'autre personnage... Espina de rosa s'est chargée de l'écriture d'une lettre sur deux, et moi des autres, à chacune son personnage (même si nous nous sommes évidement entraidées  ^^).
Vous l'aurez compris, il y a donc un fil conducteur reliant les poèmes de cette œuvre, et une fin.

Enfin, pour ce qui est des personnages, vous les découvrirez indirectement, à travers leurs mots - un peu comme chaque utilisateur de DPP fait connaissance avec un autre d'ailleurs - car nul besoin de présenter quelqu'un qui parle avec son cœur, et c'est bien la première chose que nous pouvons vous promettre pour nos protagonistes !

Katell19 et Espina de rosa

- - -

*A mon pilier

Inexorablement je te vois t’éloigner
Et un jour je perdrai celui que j’ai aimé ;
Je sais que tu veux partir
Mais dois-tu en mourir?

Chaque jour, tu me regardes
Tu me parles, me rassures
Mais la vérité, tu la gardes
Devoir te perdre est bien trop dur

Moi je reste attachée
À cette terre qui m’a vue naître
Je ne peux rien faire, je suis piégée
De mon destin, je ne suis plus maître

Mais jamais je ne cesserai
De t’aimer, toi qui es si pur
Ton coeur, encore la guerre le censure...
Après tout ça, te retrouverai-je ?

**A ma fleur bleue

Si loin est le jour de ton arrivée
Que le souvenir est devenu rêve,
Mais depuis, partir nous n'avons pas pu
Tu te sais trop fragile et bien trop brève

Et en ces temps si impatients
Le jour est proche - je me fais vieux -
Où je rejoindrai les cieux
De ce monde injuste et violent.

Mais quand bien même un jour je partirais,
Ma chère fleur je veux que tu me croies
Entre nous jamais aucun mur n'irait
Depuis le jour où mon coeur est à toi.

Mais aussi à nos terres lié
Je ne peux les abandonner,
Alors je veux prendre ma part
Dans cet actuel et vrai combat

Avant que ces terres ne se fassent trop rares
Nous menant directement au trépas…
Pour ce grand espoir, je ferais le pire
Car c'est ce seul espoir qui est notre avenir.

P.S : Jamais tu ne me perdras. Mais comprends-tu mon combat ?

***A mon pilier

Trop de mes amies se voient arracher leurs robes...
Chaque jour, je les vois un peu plus se faner
Tant ici le bonheur à nous tous se dérobe
...Et par centaines sont arrachées à leurs terres sans pitié.

Mon coeur est brisé
Tu es absent, et tu le sais

Ils nous envahissent et fauchent tout dans leur sillage
Trop fragiles pour résister, nous on se cache
Tout ce qu’on a, ils nous le gâchent
Si tu regardais, après leur passage

Mon âme est partie avec la tienne
Tu le sais, mais tu ne reviens pas.

Maintenant je le comprends
Tu veux lutter contre ces infamies
Contre ce tout qui dépasse l’entendement
Et qui n'a de cesse de raccourcir nos vies.

Où que tu sois
Je suis avec toi.

Et nos rêves d’avant sont toujours aussi grands...
Mais tu sais notre bateau tangue
Et parfois j’ai peur du temps
...Auprès de moi ils t’attendent.

****A ma fleur bleue

Leurs fumées dans notre air,
Leur poison dans la terre.
Nul ne sait ce qui pourrait advenir
De nous J'ai pitié de notre avenir.

Innocents mais sanctionnés
Nos vies juste coupées ;
Pacifiques persécutés,
Nos âmes ignorées...

Trop de nos attaquants, aveugles, nous oublient,
Et participent à cela sans même nous voir
Mais je crains qu'ils épuisent leur dernier espoir :
Jamais on ne devrait détruire ses amis...

Puisque tu sais que je dois agir
Promets-moi de ne plus m'attendre,
Bien que toi aussi ce mal tu le respires,
Promets-moi de rester ma tendre.

*****A mon pilier

Cent fois tes mots m'ont arraché
L'âme et le cœur, l'envie d'aimer
Pourtant je sais tu dois mourir ce soir
Pour laisser germer ces graines d'espoir

Mais l'amour me dit tout bas
Que bientôt je te retrouverai
Au-delà de ton trépas
Là où l'espoir renaît

Nous serons ensemble mon amour
Et plus tard nos héritiers
Seront fiers de leurs aînés
Qui auront tout donné jusqu'au dernier jour.

Ce n'est pas un Adieu
Ce n'est qu'un au revoir
Bientôt ta fleur bleue
Pourra te revoir.

******A ma fleur bleue, sans un au revoir

L'orage amènera mon billet dans une heure
Pour la mort, et l'espoir d'ailleurs,
Car je veux partir en emportant l'un des leurs
Et peut-être verront-ils enfin le miroir
Seule, unique réalité qui nous sépare.

Le temps fuit tu le sais et mon heure est ici,
Je ne te laisserai pas même un au revoir
Puisque mon âme est à toi et mon cœur aussi.
L'air gronde de nos échecs, mais j'ouvre les débats ce soir
Le ciel pleure pour nos pertes, mais on nous verra ce soir.

Déchirement dans les cieux
Une fenêtre qui s'ouvre
Pour briser la frontière,
Lumière éclatante, Il est là
Rêvant comme tous les jours
Pour la dernière fois, car je pars
Avec lui ce soir,
Bien évidement la guerre tue
D'abord les innocents.

Non loin de là...
Immobile témoin de ce drame en deux actes
Mon aimée ici-bas me regrette déjà,
Quiconque aurait voulu l'aurait pu remarquer,
Telle un posthume tract,
Mon bleuet qui se fane
Au pied d'un vieux tilleul couché par la tempête...
Et sous mon tronc, Tristan
Un garçon innocent.

- - - Fin - - -

Loin par nature, près du cœur
Espina de rosa (lettres "A mon pilier") et Katell19 (lettres "A ma fleur")
Du 30/11/20 au 02/01/21

Alors, qu'en pensez-vous, vous qui avez eu la motivation de lire cette nouvelle en entier ? Idée folle ou idée géniale ? Qu'avez-vous perçu de la fin ?