Les délices de Tokyo - Critique de Film, Théatre, série...

Les délices de Tokyo

« Les délices de Tokyo », est un film japonais réalisé par Naomi KAWASE, adapté d’un roman de Durian SUKEGAWA et interprété par Kirin KIKI (TOKUE), Masatoshi  NAGASE (Sentarô) et Kyara UCHIDA (Wakana).

Les  « dorayakis », ce sont des pâtisseries  traditionnelles japonaises, crêpes fourrées à la pâte de haricots rouges confits.

Dans son échoppe, Sentarô les fabrique chaque matin pour les vendre à une clientèle étudiante sur le chemin du lycée.

Wakana est une de ses fidèles clientes.

Un jour,  Tokue, se présente à la boutique, répondant à l’annonce en vitrine. Après maintes hésitations, compte tenu de son âge avancé, et sur les conseils de Wakana, Sentarô accepte de l’embaucher.

Grâce à son  savoir faire,  la clientèle va affluer, le petit commerce prospérer et la vie de Sentarô en sera  transformée.

C’est un film sur la cuisine, qui  a un goût de conte de fée.

Tokue nous livre sa recette des haricots confits et l’on  en partage la confection  avec tout le bonheur que la vieille femme retire de chacune des étapes.

C’est l’histoire d’une amitié profonde qui se tisse peu à peu entre les trois esseulés que la vie n’a pas gâté :

- Sentarô,  l’ancien « mauvais garçon » qui avait tué un homme dans un bar et écopé de plusieurs années de prison,

 - Tokue frappée dans son enfance par la lèpre, dont elle a guéri mais qui l’a mise au ban de la société toute sa vie durant,

- Wakana, étudiante en situation précaire et n’ayant pour seul compagnon que son canari.

Le film est  rythmé par le lever et le coucher du soleil et les heures d’ouverture de l’échoppe.

En décor, un petit jardin public où en cette saison les cerisiers sont en fleurs : des photos magnifiques !

Un poème tout en douceur, en silence parfois,  avec beaucoup d’émotions dans les regards des protagonistes…

« Les délices de Tokyo », c’est un conte enchanteur sur  la recette du bonheur, une fable sur la transmission du savoir faire, sur la tolérance et l’intolérance.

Laissons à Tokue, avec toute sa poésie et sa sagesse, la morale de l’histoire :

« Nous sommes nés pour regarder et écouter ce monde. Alors même sans réussir sa vie, on peut y trouver un sens. »

PPD 5 mars 2016