"Le portrait de Jennie" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par
"cesarius"..
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Le portrait de Jennie
Film de William Dieterle (Portrait of Jennie, 1947, USA) : une pure merveille ! Un bijou ! Mais introuvable Note perso : 19 ; note objective : 17 LM 90’ env. 4/3 ; mono ; parlant ; musical ; vitesse normale ; grand écran langue américaine (VOSTF) ; film très bavard ! N & B sauf fin (colorisme sépia) d'après éponyme le roman de Robert Nathan ; Production : Selznick
Musique : Dimitri Tiomkin : variations sur des thèmes de Debussy Bernard Herrmann : non crédité, mais remercié au générique final : introduction du thérémine NY, années 40 : Un peintre (Eben) s’interroge sur les questions du temps, de l’espace, de l’éternité ; la beauté est une valeur, éternelle, qui fait office de réponse, et c’est dans ce contexte qu’apparaît le portrait de Jennie, sa bien aimée. Elle est d‘abord enfant, disparaît, et il part à sa recherche ; premier retour de J., chez lui ; il entreprend de peindre son portrait, elle re-disparaît, de façon fantomatique ; nouvelle recherche, on la dit décédée ; il la retrouve en mer (leurs deux bateaux qui viennent s’échouer), près d’un phare, la vague l’emporte finalement. Thèmes : photo – portrait – tableau ; éternité ; temporalité ; beauté ; musée ; peinture ; ville ; NY ; espace ; gratte-ciel ; patinage ; parc ; central parc ; paysage ; phare ; vague ; tempête ; bateau ; conte ; surréalisme ; légende ; mythe ; miroir ; chambre ; intérieur ; Un music-long (ou partition continue) à quelques plages sonores près, 5 ou 6 music stops. Même la présence d‘une chanson : influence de la comédie musicale, années 40 = celles de la BOF naissante Même style que Laura ; thématisme musical, longue fresque romancée Importance des plans fixes : intérieur détaillé, richement meublé (petite bourgeoisie) – sorte de modelé, tableaux (pas encore de télés) ; des plans extérieurs : NY, le central parc, grattes-ciels, paysage, mer, montagnes, phare Cordes (coté conte romancé), doublées parfois par le thérémine (coté étrange et merveilleux) ; harpe ; cor anglais Romance, contes, surréalisme, plusieurs strates temporelles Pas de générique initial ; une longue première plage music-long (11’) ;
Commentaire personnel : Jennie ou Galatea En mêlant le thérémine à l’instrumentarium et à la composition de Tiomkin, Bernard Hermann pose les jalons de la musique de science-fiction, voire du fantastique : cet ajout de l’instrument électromécanique aux traditionnels cor anglais, harpe et cordes féeriques, permet au cliché de ne pas sombrer dans le stéréotype classé, par l’ajout d’une couleur « irréelle », « étrange » voire « fantastique ». Le merveilleux est entièrement rendu, conservé, dans ce film au scénario pourtant banal : le peintre réalise le portrait de sa belle, Pygmalion réalise sa Galatea, qu’il veut éternel(le). Mais elle tend à disparaître car seul le portrait compte, seul le portrait est éternel, seul le portrait assure la présence de Jenny : d’où la couleur du merveilleux, ces prises de vues étranges, ces contre-plongées sur les buildings de Manhattan (modernité, dans les années 40) qui alternent avec des paysages ruraux (montagne étrange, quelques années après Citizen Kane). Le tableau ne constitue pas l’œuvre à proprement parler : c’est l’acte pictural, acte d‘amour, qui fait de la « belle » une œuvre d’art. Galatea est née. Elle est aussi Venus (amour = beauté), Pandore ou Eva, et peut vagabonder au gré de l’intemporel entre fiction et réalité. Son tableau est à l’image de celui du film, on s’y projette tant il nous attire ... en cette période où je perds moi-même ma Galatée. JB – mai 2009 |
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Le portrait de Jennie
appartient au recueil mes ciné-textes
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