Connexion : supprimer Ou

Le noeud de vipères - Chronique

Chronique "Le noeud de vipères" est une chronique littéraire mise en ligne par "Apolline".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

Venez publier une chronique littéraire ! / Protéger une chronique littéraire

Le nœud de vipères

François Mauriac

le noeud de vipères francois mauriac

Présentation de l’éditeur

Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans une sorte de confession qu’il destine à sa femme : elle le précède dans la mort. Dépossédé de sa haine et détaché de ses biens, cet anticlérical sera touché par la lumière in articulo mortis.

Chronique d’une famille bordelaise entre l’affaire Dreyfus et le krach de Wall Street, Le Nœud de vipères offre les coups de théâtre, les surprises d’un vrai roman. La satire et la poésie y coexistent miraculeusement. C’est le chef-d’œuvre de Mauriac, et l’un des grands romans du xxe siècle.

 

De la haine, de la colère, de l'aigreur : voilà tout le fiel dont dégouline le coeur du vieil homme qui meurt, et qui décrit celui-ci comme un "noeud de vipères [...] saturé de leur venin". Vingt-trois ans de haine silencieuse qui éclate dans la lettre qu'il laisse à sa famille : l'heure est venue de régler les comptes. D'accuser et de punir : vingt-trois ans plus tôt donc, il avait cru faire un mariage d'amour avec Isa, demoiselle Fondaudège, en même temps qu'il accédait enfin à la reconnaissance sociale. Mais très vite, Isa l'avait détrompé : elle avait épousé l'argent, et non l'homme. De là était née une haine permanente et indélébile : toute sa vie, il avait abominé chacun des membres de cette famille, jusqu'à ses propres enfants, qui le lui avaient bien rendu. Et à présent, il allait leur faire payer toutes ces années, en les privant de l'héritage sans lequel ils ne pourraient pas vivre. Récit d'une vengeance, récit d'une âme noire : Mauriac nous livre une fascinante autopsie du coeur humain. --Karla Manuele 

 

Avis

 

''Ne croyez-vous pas que votre père eût été un autre homme

si nous-mêmes avions été différents ?''

 

Au terme de son introspection et au seuil de sa mort, Louis nous livre une confession sans concession ni complaisance avec une sincérité glaciale. Des intrigues, des mensonges, des non-dits. Ce magnifique roman sous la brillante plume de Mauriac, nous dépeint, jusqu’aux tréfonds de son âme, un homme chargé de haine et de rancœur qui pourtant, malgré les apparences, est un homme désespéré, seulet malheureux :

''c'étaient eux les monstres et moi la victime.''

Louis éprouve le besoin de rompre le silence. A l’issu de cette confession, il découvre enfin le vrai bonheur dans le pardon ; « le nœud de vipère était enfin tranché ».

Un récit noir et d’une saisissante profondeur.

Ce roman à découvrir, se lit d’une seule traite.

 

Extraits :

 

 « Demain, il se peut que je renie ce que je te confie ici, comme j'ai renié, cette nuit, mes dernières volontés d'il y a trente ans. J'ai paru haïr d'une inexplicable haine tout ce que tu professais, et je n'en continue pas moins de haïr ceux qui se réclament du nom chrétien; mais n'est-ce pas que beaucoup rapetissent une espérance, qu'ils défigurent un visage, ce Visage, cette trace? De quel droit les juger, me diras-tu, moi qui suis abominable? Isa, n'y-a-t-il pas dans ma turpitude je ne sais quoi qui ressemble, plus que ne fait leur vertu, au Signe que tu adores? Ce que j'écris est sans doute, à tes yeux, un absurde blasphème. Il faudrait me le prouver. Pourquoi ne me parles-tu pas? Pourquoi ne m'as tu jamais parlé? Peut-être existe-t-il une parole de toi qui me fendrait le cœur? Cette nuit, il me semble que ce ne serait pas trop tard pour recommencer notre vie. Si je n'attendais pas ma mort, pour te livrer ces pages? Si je t'adjurais, au nom de ton Dieu, de les lire jusqu'au bout? Si je guettais le moment où tu aurais achevé la lecture? Si je te voyais rentrer dans ma chambre, le visage baigné de larmes? Si tu m'ouvrais les bras? Si je te demandais pardon? Si nous tombions aux genoux l'un de l'autre? »

*   *   *

« Comme parfois tu me regardais à la dérobée, le souvenir de ces messes demeure lié à cette merveilleuse découverte que je faisais: être capable d'intéresser, de plaire, d'émouvoir. L'amour que j'éprouvais se confondait avec celui que j'inspirais, que je croyais inspirer. Mes propres sentiments n'avaient rien de réel. Ce qui comptait, c'était ma foi en l'amour que tu avais pour moi. Je me reflétais dans un autre être et mon image ainsi reflétée n'offrait rien de repoussant. Dans une détente délicieuse, je m'épanouissais. Je me rappelle ce dégel de tout mon être sous ton regard, ces émotions jaillissantes, ces sources délivrées. Les gestes les plus ordinaires de tendresse, une main serrée, une fleur gardée dans un livre, tout m'était nouveau, tout m'enchantait. »

Partager

Partager Facebook

Auteur

Blog

Apolline

04-01-2017

Auteur public

François Mauriac

Couverture

"Soyez un lecteur actif et participatif en commentant les textes que vous aimez. À chaque commentaire laissé, votre logo s’affiche et votre profil peut-être visité et lu."
Lire/Ecrire Commentaires Commentaire
Le noeud de vipères n'appartient à aucun recueil

 

Chronique terminée ! Merci à Apolline.

Tous les Textes publiés sur DPP : http://www.de-plume-en-plume.fr/ sont la propriété exclusive de leurs Auteurs. Aucune copie n’est autorisée sans leur consentement écrit. Toute personne qui reconnaitrait l’un de ses écrits est priée de contacter l’administration du site. Les publications sont archivées et datées avec l’identifiant de chaque membre.