Le brio - Critique de Film, Théatre, série...

« Le brio », un film de Yvan Attal

Tout les oppose. Ils sont de milieux sociaux aux antipodes, de culture différente. Lui fait partie des nantis du Quartier Latin, elle évolue dans un HLM de la  banlieue Est. L’un arrive à la fin de sa carrière, l’autre débute ses études. Il est seul, elle a des amis. Il agresse, elle est agressée. On pourrait encore décliner beaucoup de points qui opposent Pierre Mazard, professeur en chaire à la Faculté d’Assas et Neila Salah, étudiante en première année de Droit.

Provocateur et d’un cynisme pervers, cabotin et réactionnaire, Pierre invective une étudiante arrivée quelques minutes en retard à son cours, dérapant sur des propos racistes qui suscitent la colère de l’amphithéâtre, des plaintes au Recteur et sa convocation à un conseil de discipline. En l’attente de celui-ci et pour alléger sa peine, ainsi que pour redorer le blason de l’université  qualifiée de fasciste, le président de l’université lui propose de faire amende honorable en préparant l’étudiante au prestigieux concours d’éloquence des avocats.

Les deux qui se détestent vont devoir s’apprivoiser,  l’une pour tenter de mener à bien ses études et l’autre conserver son poste.

 Yvan Attal nous fait pénétrer dans l’univers somptueux et impitoyable de la première université juridique de France où les enfants de notables,  « bien pensants » sont pléthores.

Il pointe le doigt sur les difficultés d’intégration, l’élévation dans l’échelle sociale des moins nantis, les conflits de génération, tout en nous faisant découvrir ou redécouvrir Schopenhauer et  l'art de la controverse ou « dialectique éristique », l’art d’avoir toujours raison.

Le film est intéressant, drôle parfois. Daniel Auteuil et Camelia Jordana y jouent avec brio.

A voir !

27 novembre 2017 PPD