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La Terre - Réflexion

Réflexion "La Terre" est une réflexion mise en ligne par "Cathou inafrica"..

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 La Terre

 

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A mon âge, il me semble qu’une vie sur terre ne suffirait pas à traiter dans sa totalité le thème de la Terre. Elle incarne le paysan (j’emploierai ce mot au sens noble de sa définition : Personne de la campagne qui vit de la culture du sol et de l'élevage des animaux) et, elle est par extension un des symboles de l’Homme.

 

Tant sur un plan physique que symbolique, elle n’est pas facile à saisir.

 

J’ai donc eu l’idée de la questionner et d’entretenir un homme dont je sais qu’elle coule dans ses veines.

 

De leurs réponses naissent des réflexions en cascade qui m’amèneront à être probablement hors sujet. Mais j’assume et abuse donc du privilège du scripteur libre devant la page blanche.

 

 Tu m'as donné la terre

Non pas ce petit astre bleu

Peuplé de fous heureux

Qui l'espace d'un souffle

S'y prennent pour des dieux. 

 

 

Terre, que veut dire ton nom ?

 

Il signifie que je suis de la matière plus ou moins dure extraite de la terre, par exemple d’une montagne, d’une mine ou d’une carrière.

Je n’ai pas été travaillée et nul n’a décidé de ma forme et de ma couleur. Il signifie également que mon existence n’est due à aucune intelligence, à aucune intervention humaine, voire extérieure.

 

Non, bien plus que cela, comment pourrais-je dire ?

Cette terre mystique et si simple à la fois,

Cette glaise docile à modeler des rois

Selon un plan parfait qu'un esprit créateur

A lissée de ses doigts.

 

 

Terre, d’où viens-tu ?

 

Je viens de l’univers.

Celui qui veut me voir me trouve en se penchant pour ramasser une poignée de moi-même.

Il reçoit ensuite la Lumière et est Homme.

 

Le fond de la Terre est associé à l’intérieur de l’être humain. Il peut l’être également à l’Univers puisque notre terre est composée de matières qui ont voyagé à travers l’Univers avant de s’assembler, de se transformer et de se mettre en mouvement.

La Terre a donc suivi un parcours initiatique.

Comme la terre, l’homme voyage, est transformé et se met en mouvement. Il se met donc à agir et à être utile. Ses mouvements et ses actions le font évoluer et le transforment.

 

Tu m'as guidé vers elle

Au travers de regards ou de quelques silences,

Simplement, lentement, et toujours en confiance,

Non pour la posséder, mais seulement l'aimer.

Oh, ces valeurs là échappent à la science.

 

 

Moi, Terre, je suis donc un lien entre le passé et le futur, entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, entre l’Homme et ce qu’il connaît de lui-même et notre Univers.

 

Si, au sein de la Terre, l’humain a une partie de son histoire et une trace du parcours qui l’a amené à être ce qu’il est à cette heure, cela symbolise que certaines connaissances ne se transmettent pas, mais qu’il appartient à chacun de s’introspecter pour aller découvrir.

 

 

Terre, quelle est ta place ?

 

J'ai senti son parfum sous un soleil brulant.

Sous une pluie d'été elle a su m'enivrer.

J'ai couru, le corps nu par delà de grands prés

Pour tenter d'en saisir chaque subtil effluve

Et me suis écroulé, haletant et vaincu… je recommencerai.

 

Sous les pas de tous et sous les yeux de celui qui veut me voir. Dans les veines de celui qui m’a trouvée.

 

 

Terre, pourquoi es-tu placée ainsi ?

 

Je symbolise le paysan qui vient me travailler, l’homme qui vient travailler sur lui-même pour atteindre la paix.

Je suis donc face à ceux dont l’une des missions est de surveiller que je sois et reste le sang.

Par ailleurs, dans la plupart des cultures, le fils, l’élu ou celui auquel la connaissance et le pouvoir seront transmis est assis à la droite du Chef ou de Dieu.

Je suis sous les pas de tous.

Je suis placée où l’homme peut me voir, pour qu’il se souvienne d’où il vient.

Je suis sur le chemin qui mène au Graal, pour que tous ceux qui y sont appelés, quelle que soit leur qualité, se souviennent qu’ils sont avant tout cette Terre et que, quelle que soit l’avancée de leur quête, ils resteront, au fond d’eux, cette Terre.

 

Je l'ai entendue geindre sous mes sabots de bois.

Je l'ai vue se coller sur le soc aiguisé

Faisant peiner les bœufs fiévreux et harassés.

Je te revois jurant, suant, ta chemise entr'ouverte

Mais bon sang qu'elle est basse! Allez! Avancez!

 

 

Autre réflexion, nous nous déplaçons sur la terre et la force centrifuge nous entraîne vers l’extérieur.

L’Homme venant du fond de la terre, la place de la Terre peut être considérée comme le point de départ d’un parcours.

 

 

Terre, quelle est ta forme et pourquoi es-tu ainsi ?

 

Ma forme est matériellement indéfinissable pour symboliser le côté immatériel de l’être humain.

Je suis probablement le seul symbole qui ne peut quasiment jamais être reproduit à l’identique.

Je ne peux être décrite précisément de manière orale.

D’autres modes d’expression que la parole existent, et le symbolisme est l’un de ces modes d’expression.

 

 

Terre, ta forme évolue-t-elle ?

 

Je suis la terre sur laquelle le paysan vient effectuer son travail.

A chaque fois que la Terre accueille un nouveau membre, celui-ci laisse sa trace sur moi.

En me transformant, en me rendant « moins brute » (car travaillée), il marque sa trace et symbolise le fait que la terre est vivante. A chaque fois que celle-ci se développe, elle se transforme et s’améliore.

L’homme participe à l’amélioration de l’Humanité. La Terre symbolise que, dès sa naissance, l’Homme s’intègre à la terre, se met au travail, participe et prend sa place après, parmi et avant les autres.

Chacun est unique.

La Terre est unique.

 

Le soleil du matin a tout fait oublier.

Ecartant de nos doigts quelques mottes humides

Le miracle accompli a effacé nos rides

Le germe de la vie promet des lendemains

De bonheur, de douceur, sans souvenir acide.

 

 

Terre, as-tu une âme ?

 

La Terre que je suis se le demande.

Je viens du fond de la terre après un long voyage à travers l’Univers et le temps. Je suis composée de matières qui ont été assemblées et transformées. Je peux même être composée de matières qui ont, pendant une période plus ou moins longue, connu la Vie.

Je ne suis donc pas réellement sauvage au niveau de ma consistance.

Alors ai-je une âme ?

Pendant des siècles les hommes ont donné comme explication au phénomène du siphon : « la Nature n’aime pas le vide ». Aujourd’hui c’est un phénomène physique bien connu et maîtrisé.

J’en viens donc à me demander si tout n’a pas une explication et si le hasard existe.

La Terre est un symbole paradoxal car, parmi ses significations, il y a l’interrogation de l’existence de son âme. A-t-elle une âme ou accorde-t-elle une âme à celui dans les veines de qui elle coule ?

 

En sport, la progression est souvent synonyme d’effort poussé à l’extrême, prix du dépassement de soi.

La Terre invite à aller au-delà des apparences. Elle apprend à se poser toutes les questions, y compris celle de l’existence de  l’objet.

 

Chaque travail nous enrichit et nous fait évoluer pour que le prochain soit encore meilleur.

Dans le rapport entre la Terre et le paysan, on peut se demander qui fait le plus évoluer l’autre. Le paysan n’est-il pas plus transformé par son travail que ne l’est la Terre qu’il travaille ?

L’une de mes publicités préférées date des années 80 et assurait la promotion d’une association d’aide aux handicapés. On y voyait un téléviseur et, en arrière-plan, son dépanneur dans un fauteuil roulant. Le slogan était : « you’re watching a television repairing a man » (vous regardez un téléviseur réparant un homme).

Qui apprend de l’autre ?

Et, pour aller au bout du raisonnement sans aucun tabou, la quête de l’Homme n’est-elle pas en fait avant tout la direction de son travail personnel et donc de sa vie ?

 

La Terre nous invite à ne pas travailler sur nous-mêmes en faisant semblant de le faire.

 

Elle interdit aussi à chacun de se reposer sur ce qu’il a acquis et de considérer pour acquis ce qu’est sa vérité du moment.

 

La Terre symbolise les questions fondamentales que se posent depuis toujours les hommes : d’où viennent-ils et où vont-ils ?

Mais cela n’a pas, à mes yeux, beaucoup d’importance. Le voyage est souvent plus beau que la destination.

La Terre est là, vivante, différente de ce qu’elle était et de ce qu’elle sera.

Elle dit que le voyage et l’Aventure de l’Esprit continuent et c’est ça l’essentiel et le merveilleux.

 

Que la joie soit dans les cœurs.

 

Une tige demain, ici même, montera vers le ciel

Nos yeux seront portés en recherchant le fruit,

Vers les cieux, vers les astres ou vers un infini.

Nos corps se déploieront en nouvelle genèse.

Ô terre, grâce à toi, tout sera accompli.

Illustration :Ch. Guerry                        

Texte : Prose : Ca. N. Valmalette        

   Poème : Ch. Guerry                

Je remercie Christian Guerry, Harris Guerry et Marcel Coste,

pour avoir fait de moi celle que je suis sur ces lignes. C.N.V

 

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Cathou inafrica

14-12-2015

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La Terre appartient au recueil Chéri, oui, pour deux mille ans et plus

 

Réflexion terminée ! Merci à Cathou inafrica.

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