"La Confession d'un enfant du siècle" est une chronique littéraire mise en ligne par
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La Confession d’un enfant du siècle Alfred de Musset
« Hélas ! elle est douce, la vie, mais c’est à ceux qui ne la connaissent pas. »
La Confession d’un enfant du siècle est un roman d’Alfred de Musset, publié en 1836. L’auteur raconte la vie d’Octave, et particulièrement sa passion pour la femme qu’il aime.
Octave est un jeune homme de dix-neuf ans qui vient d’apprendre que sa maîtresse le trompe. Blessé, il commence à aller à de nombreuses fêtes et séduit les femmes sans les aimer. Mais cette vie ne lui convient pas. À la mort de son père, il arrête ses fantaisies et fait la connaissance de l’amour passionnel lorsqu’il rencontre Brigitte Pierson, « Les paysans l’appellent Brigitte-la-Rose.», une jeune veuve de la région.
Le roman commence avec un dîner auquel Octave et sa maîtresse sont invités. En se penchant pour ramasser sa fourchette tombée, il voit sous la table que « leurs jambes [sa maîtresse et un homme du dîner] étaient croisées et entrelacées, et ils les resserraient doucement de temps en temps. » Le personnage principal veut d’abord lui pardonner : « Permettez-moi de revenir, et souffrons quelquefois ensemble. » Mais la voyant presque indifférente, et en apprenant quelques temps après qu’elle trompe aussi le rival, il décide de l’oublier définitivement. « (…) c’est une fille des rues. Ma maîtresse ne vaut pas mieux. Voilà ce qu’on trouve au fond du verre où on a bu le nectar des dieux ; voilà le cadavre de l’amour. »
Les deux premiers chapitres parlent de la période napoléonienne, avec laquelle Alfred de Musset met en lien l’histoire d’Octave et le 19ème siècle. Cette référence historique correspondrait aux sentiments du personnage, étant donné que nous sommes ici en pleine époque romantique. Dans son roman, Alfred de Musset parle au nom d’une génération, et il compare la période révolutionnaire à l’amour, que ce soit celui pour Brigitte ou pour la maîtresse du début. La perte des illusions sentimentales du personnage se rapporte à la perte de la liberté du peuple. « Ah Dieu ! m’écriai-je tout à coup, ma pauvre maîtresse, je vous perds, et je n’ai pas su vous aimer ! » Les guerres de l’Empire ont été une période douloureuse pour les Français, et l’auteur cherche peut-être à montrer que la souffrance d’un seul homme -Octave en l’occurrence- pourrait être, en quelque sorte, équivalente à la douleur de tout un peuple. « (…) il n’en était pas un qui, en rentrant chez lui, ne sentît amèrement le vide de son existence et la pauvreté de ses mains. »
En pleine période de romantisme, La Confession est un roman qui porte sur le rêve, la passion et les émotions. En commençant par parler de la période révolutionnaire, Alfred de Musset souhaite montrer la confrontation à la réalité, comme un enfant qui quitte l’enfance, ou un homme qui voit sa compagne le tromper... Mais en rencontrant Brigitte, c’est la passion amoureuse qui guide la vie d’Octave : « Quand la passion emporte l’homme, la raison le suit en pleurant et en l’avertissant du danger ; mais dès que l’homme s’est arrêté à la voix de la raison, dès qu’il s’est dit : C’est vrai, je suis un fou ; où allais-je ? la passion lui crie : Et moi, je vais donc mourir ? » Brigitte est un idéal pour Octave, bien qu’elle soit son aînée de dix ans. Dès la première fois qu’il la voit, il semble charmé par cette femme. « Mais ce qui la distinguait par-dessus tout, c’était une gaieté qui, sans aller jusqu’à la joie, était inaltérable ; on eût dit qu’elle était née fleur, et que son parfum était la gaieté. » Pourtant, le lecteur ressent des doutes dans leur liaison. Brigitte tente de refuser d’aimer Octave, ne voulant pas gâcher sa jeunesse, mais elle ne peut résister à la passion qui s’empare d’eux. « Est-ce que vous croyez que j’ai des secrets ? demanda-t-elle en m’embrassant. - Non, lui dis-je, je ne crois rien, sinon que tu es belle, et que je veux mourir en t’aimant. » Par la suite, c’est Octave qui doutera de Brigitte, l’accusera de tout et de rien ; semblant avoir perdu la raison, et entièrement sous l’effet de l’amour passionnel qu’il lui porte. « Octave, Octave, pourquoi m’as-tu aimée, si tout devait finir ainsi ? »
Le lecteur connaît chaque sentiment du personnage principal, d’autant plus que le roman est écrit à la première personne. On ressent presque avec douleur la trahison de sa maîtresse, on devient festif avec Octave et passionné quand il rencontre le grand amour. « Il y eut entre nous un moment de silence. L’horloge sonna ; je pensai tout à coup qu’il y avait juste un an qu’à pareil jour, pareille heure, j’avais découvert que ma maîtresse me trompait. –Monsieur, je viens vous avertir que votre père se meurt. » La mort de son père met fin à sa vie festive ; Octave retourne dans son village natal. C’est là qu’il fait la connaissance de Brigitte. Le décès de son père le fait grandir un peu plus et il devient plus adulte, bien qu’il soit poursuivi par un mal-être qui semble persistant et qui le rend mélancolique.
Au début du livre, la trahison de la maîtresse d’Octave représente la perte des illusions sentimentales, comme la perte de l’espoir révolutionnaire, et Brigitte représenterait George Sand, le grand amour d’Alfred de Musset. « Madame Pierson fixa sur moi ses yeux humides ; j’y vis le bonheur de ma vie venir à moi dans un éclair. » L’auteur parle de la différence d’âge, qui, selon les correspondances entre Sand et de Musset, s’était fait parfois ressentir. Mais surtout, il transcrit l’amour passionnel qu’il portait à sa compagne à travers le récit d’Octave.
J’ai lu ce livre par curiosité ; je ne connaissais pas du tout Alfred de Musset et peu le romantisme. La Confession est une belle histoire sur la passion amoureuse, et est particulièrement intéressante, car on sent à travers les lignes que l’auteur parle vraiment de la relation entre lui et sa compagne. Je vous recommande ce livre, particulièrement à ceux qui, comme moi, ne connaissent pas bien le romantisme et souhaitent connaître Alfred de Musset sous forme de prose.
« Elle jouait un de ces anciens airs où elle mettait tant d’expression et qui m’avaient été si chers. Je m’arrêtai dans l’antichambre près de la porte, qui était ouverte ; chaque note m’entrait dans l’âme ; jamais elle n’avait chanté si tristement et si saintement. »
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La Confession d'un enfant du siècle
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