Eldorado bar blues - Chanson & Slam ♪

Eldorado bar blues

Un soir j’avais rancard à l’Eldorado bar

Un coin peinard devant lequel on pouvait voir,

Revoir ou pêcher au hasard

Avant de passer au comptoir.

Pour ma part j’grimpai au premier illico

Suivi par l’œil mi-clos d’un drôle d’oiseau

Qui martyrisait un piano

Égrenant son lamento.

Dans la p’tite piaule, les sens aux abois

Nerveusement j’attendais entr’un chaud et froid

Ma belle de nuit au soutif à pois.

Ne m’demande jamais pourquoi ?

Pour elle je n’existais que le temps de la passe

Ou plutôt jusqu’à son « tu paies et je m’casse ! »

Tout un poème sa dédicace

Jusqu’au prochain face à face.

Selon ses dires j’étais son casse dalle fétiche

Et jouait avec plaisir le rôle de pouliche.

Pour le reste, elle s’en contrefiche !

Déclarant n’être qu’une potiche.

Je prenais son discours comme un enduit d’façade,

Qu’un jour où l’autre elle cess’ra ses dérobades

Mais voilà ! En dernière parade,

Elle finit par m’laisser en rade.

Longtemps j’ai cherché du coté des tocarts

Aussi chez les richards, vu même les clochards.

J’ai avalé tous les bobards,

J’étais toujours dans le brouillard.

Et puis, pas plus tard qu’hier, sur les coups de midi

Je la vis passer fière au bras d’un dandy.

Elle se la jouait sans doute Lady

Pour moi elle reste…ma belle de nuit.