Cosmétique de l'ennemi - Chronique

Cosmétique de l'ennemi

Résumé (quatrième de couverture)

"Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait: personne ne m'avait vu venir, à part la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté."

C'est dans un hall d'aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance.

Il lui a suffit de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé.

De toute façon, le hasard n'existe pas.

Un peu plus sur le livre...

Tout commence de la façon la plus banale qui soit... Un aéroport, un retard d'avion à durée indéterminée... Jérôme Angust fulmine et tente de se plonger dans la lecture pour oublier ses déboires. Mais cela n’est rien en comparaison de ce qui l’attend. Ainsi surgit inopinément Textor Texel, un homme aussi embarrassant que son patronyme l’annonce. Un bavard dont les babillages sont sans fin et à priori sans intérêt, et qui n’affiche aucuns scrupules à déblatérer cela même alors que Jérôme lui souligne la gêne occasionnée. Le cadre est planté, et Jérôme referme son livre résigné… Prêt à écouter le babillage en attendant son vol puisqu’il n’a pas le choix… semble-t-il et que se boucher les oreilles occasionne très vite d’atroces crampes. Obliger de subir cet homme qui se prétend assassin par le seul fait d’avoir prié pour la mort d’un camarade enfant, et qui culpabilise plus d’avoir piqué la tambouille des chats de ses grands-parents, pour s’en bâfrer que d’avoir violé une femme dans un cimetière. Et si ce compagnon de fortune non désiré ne devait rien à un croisement du hasard…

Mon avis:

Un roman tout en dialogue, dans un style absolument décalé et où l'on va de suprise en surprise...Et ce  jusqu'aux toutes dernières lignes. Le tout piqué d'un humour noir et complètement déjanté et qui pourtant trace un portrait qui pourrait être celui de la folie même. Une histoire vraiment originale qui prend au dépourvut et dont on arrive au dénouement sans avoir vu passer le temps.

Extrait:

"....

_ Textor Texel...Avec le temps, quand on s'est habitué à prononcer ces sons sans complexes, on cesse de les trouver discordants. Il ya même, en fin de compte, une certaine beauté phonétique à ce nom singulier: Textor Texel, Textor Texel, Textor ...

_ Vous allez encore vous gargariser longtemps?

_ De toute façon comme l'écrit le linguiste Gustave Guillaume:" Les choses qui plaisent à 'loreille sont celles qui plaisent à l'esprit."

_ Que peut-on faire contre les gens de votre espèce? S'enfermer aux toilettes?

_ Cela ne servirait à rien, cher monsieur. Nous sommes dans un aéroport: les toilettes ne sont pas isolées phoniquement. Je vous accompagnerais en ces lieux et continuerais à vous parler derrière la porte.

_ Pourquoi faites-vous ça?

_Parce que j'en ai envie.Je fais toujours ce dont j'ai envie.

_ Moi, j'ai envie de vous casser la gueule.

_ Pas de chance pour vous : ce n'est pas légal. Moi, ce que j'aime dans la vie, ce sont les nuisances autorisées. Elles sont d'autant plus amusantes que les victimes n'ont pas le droit de se défendre."

" _ Si vous aviez tant besoin de mourir pour expier, pourquoi ne vous suicidiez-vous pas ?
- Quel est ce charabia romantique ? D'abord, je n'avais pas besoin de mourir, j'avais besoin d'être tué.
- Cela revient au même.
- La prochaine fois que vous aurez envie de faire l'amour, on devrait vous dire : " Masturbez-vous. Cela revient au même. "

"- Que me demandez-vous, au juste ?
- De m’écouter.
- Il y a des psy, pour ça.
- Pourquoi irais-je chez un psy quand il y a des aéroports pleins de gens désœuvrés tout disposés à m’écouter ? "