Conneries gratuites 3 - Pause-Café

Conneries gratuites 3

Estrapack 7

Tout va bien les amis ? Je suppose que vous avez pas perdu de vue qu'on est en pleines conneries gratuites. Je continue ? Nan, z'en avez marre ! Ok, on va arrêter. Ah mais ! on sonne ! Scusez. Oui, c'est quoi que c'est ?

Monsieur Géo Fourre-Tout ?

C'est bien moi.

Bonjour Monsieur Fourre-Tout, je suis Gérard Troudé, du département Hygiène Sûreté, et voici mon collègue Georges Azalées.

Enchanté Georges. Et que puis-je pour vous Messieurs ?

Bon. C'est un peu embarrassant... enfin voilà, les gens du voisinage nous ont fait savoir que vous opériez dans les conneries gratuites.

Exact. Et alors ?

Et euh... vous faîtes juste comme ça, de temps ou temps, ou alors plus sérieusement ?

Ah ça mais ?!! Cette question traduirait-elle votre ignorance, car je n'imagine pas que vous soyez venus jusqu'ici dans l'objectif de m'insulter ! Apprenez Messieurs que les conneries gratuites se cultivent, s'arrosent et se cueillent chaque jour ou jamais. La terminologie Juste comme ça, de temps en temps n'a aucun sens en ces lieux.

Ben justement on est bien d'accord avec Georges, et c'est ce qui nous intéresse. Et dîtes, vous feriez pas aussi provider des fois ?

On se comprend bien ? vous voulez dire provider de conneries gratuites ?

C'est ça.

Et bien ça m'arrive mais c'est plutôt pour rendre service. Et puis là, justement j'allais fermer.

Ecoutez, on roule pas non plus sur l'or avec Georges. Et du coup on s' demandait si y' aurait pas moyen de dealer un truc avec vous, genre abonnement avec dégroupage total voyez. C'est que, Georges et moi, plus on vieillit plus on est révoltés par le prix à payer pour les conneries gratuites. En plus qu'on se rend bien compte à quel point ça nous use. C'est pour ça qu'on a pris la décision d'en finir une bonne fois avec les opérateurs historiques et de rechercher de nouvelles solutions avec des gens comme vous.

C'est très flatteur les gars mais je suis un ardent individualiste.

Ça aussi on le sait, on a potassé votre dossier pensez ! mais on se disait, enfin on espérait, qu'on pourrait vous en prendre un peu, de vos conneries sur le tapis, qu'au point où vous en êtes ça vous manquerait pas.

Qui sait ! mais dîtes-moi, qu'est-ce qui peut bien vous faire croire que je vais traiter avec vous ?

Ben Georges et moi, on développe à nos instants de liberté un logiciel particulièrement pointu sur les études de personnalité. Bref on a rentré votre profil dans notre programme et ça nous a dit que 1 / vous étiez pas vache, 2 / vous vous étiez pas bien entendu avec Estrapack, et 3 / vous vous en foutiez complètement, que vous aviez jamais trop compté et que maintenant vous aviez même complètement arrêté.

Bien vu. Bon c'est d'accord, vous prenez ce que vous voulez.

Sympa ! Alors vrai, on y va ?

Faîtes ! vous dis-je.

Super ! Bon on cherche la brouette dans la camionnette et on revient ! Surtout touchez à rien !

Estrapack 8

Je touche à rien. Je prépare du café en les regardant s'affairer. Je vois bien qu'ils s'y prennent sans réelle méthode mais y' a déjà quelques courts siècles que j'ai choisi l'indulgence. Comment aimer sinon ?! Et puis il est vrai que ce secteur Conneries gratuites est aussi vaste qu'arbitraire et qu'ici plus qu'ailleurs l'essentiel c'est de faire. Je dispose tasses et soucoupes sur un plateau représentant Notre-Dame de la Circonspection en noir et blanc, pose le tout sur la table basse du salon de chasse, active le foyer et place quelques nouvelles bûches de noyer dans la cheminée. Je m'installe sur le canapé et sirote mon breuvage, encourageant du regard Georges et Gérard dans leur ouvrage. Courbés en 2 sur le tapis, ils ramassent à pleine brassée, jettent dans la brouette, remplissent leur break, lequel est rapidement bourré à craquer. Et maintenant on voit bien qu'ils sont déçus de ne pouvoir en embarquer encore plus, à leur façon de lancer des regards éperdus sur les monticules d'inepties débordant toujours des murs et des tapis. Au lieu de se réjouir de ce qu'ils ont déjà vécu, les voilà tout maussades à avaler sans y penser leur tasse de café. Et c'est là que Georges a une idée.

- Dis, ça te ferait pas chier de rentrer à pieds ? lance-t-il soudain à son collègue.

- De quoi ? répond l'autre qu'habite à 137 kms.

- Ben comme ça on pourrait en mettre sur le siège passager.

- Pas con ! C'est d'accord ! Et lesquelles on prend ?

- Ben je pensais à :

1 / Pourquoi tous ces chiens punks ? parce que c'est plus compliqué pour les flics d'embarquer.

2 / Ça vous gêne pas d'être des cartouches de mecs à taper des cartouches de clopes les mecs ?!

3 / Des bottes lourdes et puissantes ou des tennis aériennes et légères ? les 4.

4 / Et aussi : L'amour à l'avance, l'argent de la peur (?)

- Ouais, bon choix ! approuve André, et il en reste parterres ?

Vous n'aurez pas ma fleur, celle qui me pousse à l'intérieur, fleur cérébrale et fleur de cœur ma fleur (12 pts)

Et enfin : Un jour qu'elle se penchait, pour écouter chuchoter un groupe de touristes anglais, la Tour de Pise, est tombée dans la Tamise. (Celle-ci je l'ai un jour envoyée à un concours du poème le plus court sur internet. J'ai jamais eu de réponse, d'une part parce que j'en attendais pas, d'une autre parce que c'était pas court du tout).

Plus tard dans l'après-midi.

Ça va comme vous voulez les amis ? Un café Georges ?!

Non je vous remercie Monsieur Fourre-Tout. Et dîtes, là j'en ai une un peu douteuse. Je peux la prendre quand même ?

Un peu douteuse ah ah ! Dîtes-moi au moins de quoi il s'agit Georges !

Bon sang vous avez raison Monsieur. Pardonnez-moi mais je crois que je suis un peu troublé par votre collec. Pour être franc, j'ai jamais vu un capharnaüm pareil !

Vous n'avez pas tort Georges, et j'apprécie que vous l'ayez noté.

Un peu que j'ai noté Monsieur, et je dirais que ce qui me frappe le plus, c'est la diversité d'époques et d'origines.

Je confirme que vous vous y connaissez, et j'ai le même sentiment en ce qui concerne votre collègue André. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de vous faire confiance à tous les 2.

André ?

André ! votre collègue voyons !

Ah ?! Georges vous voulez dire ?!

Georges ?

C'est ça, son nom c'est Georges.

Vous me surprenez mon ami ! ainsi vous êtes 2 Georges travaillant en binôme sur le terrain ?

Pas exactement Monsieur. Moi je suis Gérard.

Gérard ? Très bien, va pour Gérard. Et maintenant, que vouliez-vous me demander Gérard ?

Ben c'est celle-là...

Laquelle celle-là ?

Celle-là, la rousse et noire, celle qui dit : J'ai décédé dans mon jardin. On peut la prendre aussi ?!

Allez-y les gars, j'ai pas besoin, j'ai pas de jardin.

Estrapack 9

PS :

Dring dring.

Quoi encore ?

Excusez-nous encore Monsieur Fourre-Tout mais juste comme on allait partir, on en a vu une bien conne qui nous plaît trop. On peut la prendre aussi ?

Et merde Georges ! soyez précis cette fois, elles sont toutes bien connes !

Excusez-moi ! Je parle de La Famille Conjugal.

Ah ouais, celle-là ! Entendu, débarrassez-moi le plancher de cette horreur.

La famille Conjugal (heureusement très court métrage illustratif)

Ma femme me dit:

" Chéri, il y a une chose que j'ai faite aujourd'hui. Tu dois deviner !

- Hmm voyons... Quelque chose que tu as fait à la maison ?

- Oui. Je t'aide : quelque chose qui ne se voit pas.

- Voyons... Nettoyer l'intérieur des placards ?

- Nettoyer c'est bon, l'intérieur c'est bon, mais c'est pas les placards ! Un autre

indice : c'est quelque chose qu'on fait à peu près une fois par mois...

- Euh...

- Je t'aide encore : on utilise un produit spécial, le Jêêê...

- Jêêê...?

- Le Jêêê...

- Jêêê...?

- ...êêêxxx !! Le Jex !

- ???

- T'es nul ou quoi ! Le Jex ! Pour nettoyer un truc où il fait noir !

- Noir ?

- Allez tu sais bien, on dit "il fait noir comme dans un ...? Comme dans un ...?"

- Comme dans un cul ! Noir comme dans un cul ! Tu t'es lavé le cul, c'est formidable ma chérie !"

Pensez si j'étais content ! On en a causé toute la nuit !

- Putain elle est vraiment lourde celle-là ! Tu tiens toujours Gérard ?

- C'est bon mais j'ai l'impression qu'on est bon pour installer la galerie sur la caisse. On pourra jamais la caser sinon.

- Je crains que t'aies raison. D'un autre côté on pouvait pas la laisser, t'es d'accord avec moi ?

- Gaffe putain ! elle a failli me glisser des mains !

Bon, c'est fini oui ? Oui. Ouf !