"A la santé" est un texte du domaine public mis en ligne par
"Guillaume Apollinaire".Vous voulez partager avec la communauté de DPP, un texte appartenant au domaine public. C’est ici !
Chacun peut ressentir l'envie de faire découvrir les œuvres de certains auteurs. Alors n'hésitez pas à le faire, les auteurs et textes à découvrir seront mentionnés sur votre profil. Venez publier un texte du domaine public ! / Protéger un texte du domaine public |
|
|
|
Guillaume Apollinaire 1880-1918 Recueil Alcools 09.1911 A la Santé Avant d'entrer dans ma cellule Il a fallu me mettre nu Et quelle voix sinistre ulule Guillaume qu'es-tu devenu Le Lazare entrant dans la tombe Au lieu d'en sortir comme il fit Adieu adieu chantante ronde Ô mes années ô jeunes filles Non je ne me sens plus là Moi-même Je suis le quinze de la onzième Le soleil filtre à travers Les vitres Ses rayons font sur mes vers Les pitres Et dansent sur le papier J'écoute Quelqu'un qui frappe du pied La voûte Dans une fosse comme un ours Chaque matin je me promène Tournons tournons tournons toujours Le ciel est bleu comme une chaîne Dans une fosse comme un ours Chaque matin je me promène Dans la cellule d'à côté On y fait couler la fontaine Avec les clefs qu'il fait tinter Que le geôlier aille et revienne Dans la cellule d'à côté On y fait couler la fontaine Que je m'ennuie entre ces murs tout nus Et peints de couleurs pâles Une mouche sur le papier à pas menus Parcourt mes lignes inégales Que deviendrai-je ô Dieu qui connaît ma douleur Toi qui me l'as donnée Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur Le bruit de ma chaise enchaînée Et tous ces pauvres cœurs battant dans la prison L'amour qui m'accompagne Prends en pitié surtout ma débile raison Et ce désespoir qui me gagne Que lentement passent les heures Comme passe un enterrement Tu pleureras l'heure où tu pleures Qui passera trop vivement Comme passent toutes les heures J'écoute les bruits de la ville Et prisonnier sans horizon Je ne vois rien que le ciel hostile Et les murs nus de ma prison Le jour s'en va voici que brûle Une lampe de ma prison Nous sommes seuls dans ma cellule Belle clarté Chère raison. Au travers de ces lignes, le poète traduit la douloureuse expérience du temps qui s'étire durant la semaine d'incarcération pour raisons de soupçons de trafic d’œuvres d'art et du vol de la Joconde, avant d'être innocenté quelques mois plus tard. |
|
"Soyez un lecteur actif et participatif en commentant les textes que vous aimez. À chaque commentaire laissé, votre logo s’affiche et votre profil peut-être visité et lu."
A la santé
n'appartient à aucun recueil
Lire/Ecrire Commentaires |
|
  | |
Domaine Public terminé ! Merci à Deplume. |
Tous les Textes publiés sur DPP : http://www.de-plume-en-plume.fr/ sont la propriété exclusive de leurs Auteurs. Aucune copie n’est autorisée sans leur consentement écrit. Toute personne qui reconnaitrait l’un de ses écrits est priée de contacter l’administration du site. Les publications sont archivées et datées avec l’identifiant de chaque membre.