Pas un son. Pas un bruit ! Je me réveille, 3 heures du matin. Pas un son, pas un bruit. Tout est calme. Mon petit chien dort près de moi. Je n’entends à cette heure que le rythme de mon cœur. Le noir de l’obscurité envahit tout décor. Je ne vois rien. Rien d’autre que des formes autour de moi. Pas un son. Pas un bruit. Pas même un pas, pas un murmure, pas d’agitations, rien. Dans ce désert de la nuit, j’entends le chant du silence à jamais vierge de toute souillure. J’écoute la mélodie de mes...
Je le voulais tout blanc Pourquoi avoir choisi un chien tout blanc ? Parce qu'il est blanc justement. Couleur de la pureté. Celle de la neige, celle de l'hiver. C'est si bon la pluie du silence quand les flocons tombent du ciel ! Quand tout est recouvert puis scintille sous le soleil ! Quoi de plus lumineux que ces diamants venus d’en haut à vous brûler les yeux ? Blanc, je le voulais tout blanc. C’est la couleur de la virginité, de l'inviolé. Celle du coeur quand rien encore n'est venu le br...
Une psy bien comme il faut J’arrivais dans son bureau plus de 25 ans après la première rencontre avec une autre psychologue devenue entretemps ma mère adoptive. Celle-ci était bien différente. D’origine étrangère, d’une tout autre culture que moi, j’avais fait exprès de porter mon choix sur elle. Justement à cause de nos différences incontestables. Je désirais avancer à cette étape de ma vie où le sentiment d’être de plus en plus perdue m’étreignait presque à chaque instant. J’avais l’impress...
Une psy pas comme les autres (En ce week-end pascal, je vous partage le récit d'une résurrection dans ma petite vie) C’est l’histoire d’une jeune femme de 34 ans qui arrivait pour la première fois dans le bureau d’une psychologue. Cette dernière avait sans doute beaucoup d’expérience au vu de son âge avancé mais aussi parce qu’elle exerçait ce métier d’accompagnement depuis de nombreuses années. La jeune femme, quant à elle, entrait pour la première fois ou presque dans le local d’une spécial...
L’échelle A quelques mètres de la rue où j’habite, il y a des travaux sur le toit d’un bâtiment. Les ouvriers ont installé des échafaudages mais aussi une grande échelle non loin de là. 10 heures : Je dois passer sous l’échelle pour promener mon chien. Pas le choix. Je passe, pas très rassurée vu qu’un des ouvriers est dessus, beaucoup plus haut. Mais je passe. 10 h 30 : Je reviens. Je vois une personne, puis deux, puis trois, juste avant moi qui avancent. Toutes les trois ont observé l’échel...
Chorale Un groupe d’enfant chantait chaque semaine dans une petite chorale créée par Monsieur Gourlais. Je ne me rappelle plus du visage de cet homme ni des autres enfants. Le vendredi soir était sacré. Les répétitions étaient pour moi ma bouffée d’air frais. J’y allais heureuse de ce répit offert alors que la vie familiale m’oppressait. Je restais debout au milieu des autres de mon âge. On ne me remarquait pas. J’étais comme cachée parmi tous ceux-là dont j’ignorais presque tout. Très timide...
Mon père était un poète, un peintre et un rêveur. Jusqu’à mes 10 ans, il tenait comme il pouvait son rôle de père. Autant qu’il pouvait. Je me souviens que tout le monde disait de lui qu’il était un artiste merveilleux et un poète sensible. J’étais fier de lui. Cela tombait bien moi je voulais être danseuse classique, chanteuse et écrivain. Je voyais en lui quelque chose qui me faisait envie.
Ma mère "Le visage d'une mère est pour l'enfant son premier livre d'images" (Christian Bobin) (Préalable : C'est l'histoire d'une mère pas ordinaire. Si peu que je préfère que le début de ce récit très intime ne paraisse pas trop vite sur l'écran. D'où ce préalable. Je désire que ce commencement soit lu sur ma page de profil. Par discrétion, autant que faire se peut. Par pudeur. Ma mère est le plus grand mystère de ma vie...Je vous remercie de votre compréhension...La suite est à lire un peu ...
Ongles Hier, j’étais dans une grande surface près de chez moi. Un fois arrivée à la caisse pour payer mes achats, la jeune fille qui se tenait là fut l’objet de mes questionnements. Elle avait des ongles immenses avec deux couleurs peintes sur chacun d’eux. Moi qui ai appris à taper sur les anciennes machines à écrire, je me disais que cela ne devait pas être facile de taper sur son écran pourvu d’une telle longueur à chaque extrémité. Plus j’observais sa dextérité plus je me disais qu’elle é...
Le pied marin J’avais 8 ans peut être. Je ne sais plus bien. Nous sommes allés en « classe de mer ». Le but : Nous sortir de la région parisienne et découvrir d'autres horizons. Le tout dans le cadre de l’école publique. Je crois d’ailleurs que par la suite, les « classes de mer » n’ont plus existé, seulement les « classes de neige ». En ce qui me concerne, j’ai vécu les deux. Je ne me souviens plus de l’impression qu’avait dû avoir sur moi la découverte de l’océan. Je ne saurai même pas dire...
Une rencontre Jacqueline aimait les fleurs, les arbres à l’automne et les coquelicots de l’été. Jacqueline aimait la vie, elle aimait aussi les gens et les bébés. Jacqueline avait un faible pour les hortensias de son jardin. Roses foncés, magnifiques. Jacqueline aimait par-dessus tout rire avec les enfants, le chocolat noir et les papillons. Enfin, elle aimait aussi le chant grégorien. Elle avait été bénédictine pendant quelques années dans une vie contemplative cloîtrée. C’est au cours d’une...
J’aime la vie ! J’ai bientôt fini de lire un livre intitulé : « J’ai pas les codes ». Depuis que j’ai appris que mon « câblage neurologique » était différent des autres personnes, j’ai le désir de m’informer sans retard. J’avais entendu parler de ce titre, alors j’ai acheté bien vite cet ouvrage. Je pensais mieux comprendre le monde qui m’entoure avec les connexions amicales qui se lient entre les personnes. J’espérais aussi mieux appréhender la réalité des relations humaines, devenir plus ap...
Câblage neurologique Je suis allée voir la psychiatre en charge de m’aider à accepter mon diagnostic. Si ce dernier m’a permis de mieux me connaître, j’en ai même fait un roman, je cherche encore à en comprendre tous les contours. La séance d’aujourd’hui m’a laissé un goût amer. Je posais des questions sur les difficultés que j’ai à créer des relations et à les conserver. Je lui donnais des exemples de ma vie passée, les déceptions et les atouts de ma vie relationnelle. Elle m’écoutait attent...
Les forces J’ai plus la force de me lever à 3 heures du matin, ni de sortir au lever du jour, ni même de cuisiner quand les insomnies sont trop lourdes. J’ai plus la force de discuter des heures durant du pourquoi du comment tu n’as pas été là, du pourquoi ni du comment tu voudrais cela plutôt qu’autre chose. J’ai plus la force d’aller au combat pour convaincre à coups de joutes verbales et de réparties bien ciselées : « du tac au tac » comme on dit. J’ai plus la force de courir pour rattrape...
Jules C’est un petit garçon charmant. 3 ans à peine. De grands yeux bleus qui lui mangent le visage. Un sourire à fendre toutes les armures. Des cheveux presque blonds comme les champs de blé en ce moment. Le temps des bottes de paille, le temps des fourrages à engranger. Le temps des oiseaux opérettes qui chantent écrasés de chaleur. C’est un petit garçon au temps de l’innocence. Il me montre ses dents bien blanches. Elles sont toutes là. Pas une ne manque à l’appel. La souris n’est pas enco...
Câlin Sylvie aimait son petit chien. Après son déménagement, elle sentait si fort la solitude qu’elle avait fini par céder à son envie d’avoir un petit compagnon à quatre pattes. Elle s’en souvenait encore, c’était il y a une bonne dizaine d’années. Elle avait décidé d’analyser sa situation. Pour ce faire, elle avait tracé sur un papier deux colonnes : celle des avantages, celle des inconvénients. Une fois terminée, elle avait compris qu’il y avait autant de points positifs que négatifs pour ...
Les autres Chaque jour je me promène avec mon voisin de palier, il est handicapé. Lorsque je suis arrivée dans l’immeuble, j’avais remarqué sa solitude. Alors, j’ai commencé par une première petite invitation à boire le thé, puis, avec le temps, petit à petit, une amitié est née. Nous nous entraidons un peu pour tout : les courses, les rendez-vous. Vous savez ce que j’ai appris hier ? Vous n’allez pas me croire : les gens pensent qu’on couche ensemble, qu’on est un couple. Impossible pour eux...