Biographie de Gustave Flaubert

Gustave Flaubert

(1821/ 1880)

Isabelle Huppert dans Madame Bovary de C. Chabrol

Gustave Flaubert est un écrivain français né à Rouen le 12 décembre 1821 et mort à Canteleu, en Seine Maritime, le 8 mai 1880.

Enfance et jeunesse

Gustave est le fils d’Achille Flaubert, chirurgien chef à l’hôpital de Rouen, et de Justine Caroline Fleuriot. Il a un frère ainé, Achille, brillant élève au profit duquel il sera souvent délaissé. Il passe une enfance sans joie, adoucie par l’affection qu’il porte à sa sœur Caroline, de trois ans sa cadette.

Adolescent, il est déjà attiré par l’écriture, au cours d’une scolarité vécue sans enthousiasme. Au lycée de Rouen, il rencontre Ernest Chevalier avec qui il fonde en 1834 Art et Progrès, un journal manuscrit dans lequel il fait paraitre son premier texte. En 1839, il est renvoyé pour indiscipline et passe son baccalauréat seul en 1840. Le premier évènement notable de sa jeunesse est sa rencontre avec Elisa Schlésinger en 1836, à Trouville sur mer, qui le marquera jusqu’à la fin de ses jours. Il transposera d’ailleurs cette passion muette, ainsi que la charge émotionnelle qu’elle a provoquée, dans L’Education sentimentale, en particulier dans la célèbre page de l’ « apparition » de Madame Arnoux au jeune Frédéric.

Dispensé de service militaire grâce à un tirage au sort favorable, Flaubert entreprend sans conviction des études de droit à Paris en 1841, ses parents souhaitant qu’il devienne avocat. Il y mène une vie de bohême agitée, consacrée à l’écriture et rencontre des personnalités comme Maxime Du Camp et Victor Hugo. Après sa première crise d’épilepsie sévère en 1844, il abandonne le droit qu’il abhorre, et revient s’installer du côté de Rouen. Il y rédige quelques nouvelles et une première version de l’Education sentimentale. En 1846, son père meurt, suivie par sa jeune sœur, peu après son accouchement (Gustave prendra la charge de sa nièce, Caroline). Grâce à l’héritage de son père, il peut désormais vivre de ses rentes et se consacrer à l’écriture. C’est également cette année que démarre sa liaison houleuse et intermittente, qui s’étirera sur une dizaine d’années, avec la poétesse Louise Colet. Il entretiendra avec elle une correspondance considérable dans laquelle il développe son point de vue sur le travail de l’écrivain, les subtilités de la langue française, les rapports hommes/femmes. Il pratique également la natation, l’escrime, l’équitation…

Voyageur, écrivain, mondain

Flaubert poursuit ses tentatives littéraires, reprenant en 1848 une première version de La Tentation saint Antoine. Puis il organise avec son ami Maxime Du Camp un long voyage en Orient qui se réalise entre 1849 et 1852, au cours duquel il tient un carnet de voyage. Cette expérience nourrira ses récits ultérieurs.

En 1851, encouragé par ses amis Du Camp et Bouilhet, il commence la rédaction de Madame Bovary, inspiré d’un fait divers normand. Il achève son roman réaliste et psychologique en 1856. Pendant ce temps, il fréquente les salons parisiens les plus influents du Second Empire, notamment celui de Madame de Loynes dont il est très amoureux. Madame Bovary parait en 1857 et fait l’objet d’un procès retentissant pour atteinte aux bonnes mœurs. Grâce à ses relations, Flaubert est acquitté (Baudelaire, poursuivi la même année pour Les Fleurs du mal, est condamné). Flaubert fréquente les milieux littéraires et côtoie les frères Goncourt, Sainte Beuve, Baudelaire, Théophile Gautier.

En 1857, il commence à rédiger Salammbô, roman historique qui évoque Carthage en révolte au troisième siècle avant JC. Pour cela, il voyage en Tunisie en 1858, pour se documenter. Le roman parait après une longue maturation en 1862. Deux ans plus tard, il entreprend la version définitive de L’Education sentimentale, roman de formation marqué par l’échec, avec des éléments autobiographiques comme la première passion amoureuse ou les débordements révolutionnaires de 1848. Publié en 1869, le roman est mal accueilli et ne se vend qu’à quelques centaines d’exemplaires. Il continue sa vie mondaine, rencontre l’empereur, resserre ses liens avec George Sand, et est très proche du jeune Maupassant qui le considère comme un père spirituel.

Fin de vie et mort

En 1870, pendant l’occupation prussienne, Flaubert se réfugie à Rouen chez sa nièce Caroline. A cette époque, il a des difficultés financières, et sa santé devient délicate. Il achève et publie toutefois la version définitive de La Tentation de Saint Antoine, en 1874, puis continue sa production littéraire avec Les Trois Contes, qui comporte Un cœur simple, inspiré par sa nourrice puis domestique Julie. Ses dernières années sont assombries par la disparition de ses amis, ses problèmes d’argent et de santé. Il meurt subitement le 8 mai 1880, foudroyé par une hémorragie cérébrale. De nombreux écrivains qui le reconnaissent comme leur maitre sont présents à son enterrement, comme Zola, Daudet, Edmond de Goncourt, Maupassant.

Son œuvre

Flaubert occupe une position charnière dans la littérature du XIXème siècle. A la fois contesté pour des raisons morales e admiré pour sa force littéraire, il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands romanciers de son siècle avec en particulier Madame Bovary, roman qui fonde le bovarysme, puis L’Education sentimentale. Il se place entre le roman psychologique (Stendhal) et le mouvement naturalise, représenté par Zola et Maupassant qu’il a fortement influencé. Lui-même  profondément marqué par l’œuvre de Balzac, il en reprend les thèmes sous une forme très personnelle et s’inscrit dans la lignée du roman réaliste. On a souvent souligné sa volonté de s’opposer au roman-feuilleton en écrivant un « roman de la lenteur ».

source: wikipedia.fr