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Biographie de Marguerite Duras

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Marguerite Duras

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Briséis

Biographie

France | | Femme

Marguerite Duras

(1914/1996)

Marguerite Duras

Marguerite Duras, née Marguerite Donnadieu, est une écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice française, née le 4 avril 1914 à Saigon, alors en Indochine française, et morte le 3 mars 1996 à Paris. La diversité et la modernité de son œuvre, qui renouvelle le genre romanesque et bouscule les conventions théâtrales et cinématographiques, font d’elles un des auteurs les plus importants de la deuxième moitié du XXème siècle.

Elle est révélée en 1950 par un roman d’inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique. Associée dans un premier temps au mouvement du Nouveau Roman, elle publie ensuite régulièrement des romans qui font connaitre sa voix particulière avec la déstructuration des phrases, des personnages, de l’action et du temps, et ses thèmes comme l’attente, l’amour, la sensualité féminine, l’alcool. Elle rencontre un immense succès public en 1984 avec L’Amant, qui sera Prix Goncourt. Elle écrit également pour le théâtre et pour le cinéma.

Enfance

Ses parents se sont portés volontaires pour travailler dans les colonies de Cochinchine. Son père, Henri Donnadieu, est directeur de l’école de Saigon, et sa mère Marie y est institutrice. Marguerite a deux frères, Pierre et Paul.

Après la mort d’Henri en 1921, le reste de la famille rentre en métropole et s’installe à Duras, dans le Lot-et-Garonne. Ils repartent en 1924, au Cambodge, puis à Sadec, et à Saigon.

En 1928, Marie veut rompre avec cette vie de nomade et décide d’acheter une de ces terres que l’administration coloniale pousse à posséder. Mais trompée dans son acquisition et ruinée, elle reprend l’enseignement. Marguerite est fortement marquée par cette expérience qui influencera certaines de ses œuvres. Elle entre en pension à Saigon en 1930, puis poursuit ses études en France après l’obtention de son baccalauréat.

L’écriture et la guerre

A Paris, elle s’inscrit à la faculté de droit. Elle rencontre Robert Antelme en 1936. Après avoir obtenu son diplôme, elle trouve un emploi de secrétaire au ministère des Colonies, en 1938. Robert et Marguerite se marient l’année suivante.

En 1940, elle cosigne un livre de propagande commandé par le ministre Georges Mandel dans lequel elle compare les races. Ne se reconnaissant pas dans cet ouvrage, elle démissionne. Peu de temps après, elle accouche d’un garçon mort-né dont elle ne fera jamais le deuil. En 1942, elle trouve un emploi au Comité d’organisation du livre, ou elle fait la connaissance de Dionys Mascolo, qui devient son amant.

En 1943, l’appartement du couple devient un lieu de rencontre d’intellectuels où l’on discute littérature et politique : le groupe de la rue Saint Benoit. Marguerite se met à écrire et publie son premier roman, Les Impudents, sous le nom de Duras. Elle rejoint la Résistance avec Robert et Dionys, dans le réseau dirigé par Mitterrand. Le 1er juin 1944, leur groupe tombe dans un guet-apens : Robert est arrêté par la Gestapo ; Marguerite, secourue par Mitterrand, parvient à s’échapper. Elle apprend que son mari a été emmené dans les camps de concentration. En 1945, Dionys va chercher Robert, moribond, au camp de Dachau. Marguerite le soigne, mais ils divorcent en 1947. Elle vit alors avec Dionys, dont elle aura un fils, Jean, cette même année.

Inscrite au PCF depuis 1944, Duras en est exclue en 1950, car elle aurait critiqué des membres du parti, notamment Louis Aragon. Dès lors, les rumeurs se multiplient contre elle, on cherche à lui donner une image sulfureuse. La même année, elle connait le succès avec Un barrage contre le Pacifique, qui manque de peu le Prix Goncourt. En 1953, elle publie Les Petits Chevaux de Tarquinia.

Le cinéma, le théâtre, les engagements

Séparée de Mascolo en 1956, elle recontre Gérard Jarlot, journaliste, en 1957. Ensemble, ils travaillent pour diverses adaptations cinématographiques et théâtrales, notamment son roman Un barrage contre le Pacifique. Elle travaille pour des cinéastes, en écrivant le scénario de Hiroshima mon amour avec Alain Resnais, en 1958. La même année, parait son roman Moderato Cantabile. En 1960, elle milite activement contre la guerre d’Algérie. Elle se sépare de Jarlot en 1961.

Ses talents multiples la font maintenant reconnaitre dans les trois domaines de la littérature, du théâtre et du cinéma. Dans la fin des années 60, fatiguée par l’alcool, elle fait une cure et s’arrête de boire. En 1968, elle est en première ligne avec les étudiants contestataires. En 1971, elle signe le manifeste des 343, réclamant l’abolition de la loi contre l’avortement.

Elle se consacre activement au cinéma dès 1966, en tournant des films qui sont, comme dans sa production théâtrale, des œuvres expérimentales.

L’alcool et le succès

Duras vit alors seule dans sa maison de Neauphle-le-Château. Depuis 1975, elle a renoué avec l’alcool. Elle est hospitalisée pendant cinq semaines en 1980. A sa sortie, elle écrit à un jeune admirateur rencontré cinq ans plus tôt : elle l’héberge, en fait son compagnon et le baptise Yann Andréa. En 1981, elle tourne L’Homme Atlantique, avec Yann comme acteur, puis lui dicte  La Maladie de la Mort, parce qu’elle tremble trop. Elle accepte de faire une cure de désintoxication en 1982.

En 1984, l’Amant est publié et obtient le Prix Goncourt. C’est un succès mondial qui fait d’elle l’un des écrivains vivants les plus lus. En 1985, elle soulève l’hostilité et déclenche la polémique en prenant parti dans l’affaire du petit Grégory, déclarant que la mère est la coupable. De nouveau prisonnière de l’alcool, elle tente de donner une explication à son alcoolisme dans La Vie matérielle, paru en 1987. Elle devient éditrice aux éditions P.O.L, aidant à la publication d’une dizaine d’œuvres dont celles de Couderc ou Ceton. L’expérience cesse en raison de désaccords littéraires entre elle et la maison d’édition.

Fin de vie et postérité

A la demande de Claude Berri, elle s’attelle à l’écriture du scénario de L’Amant, bientôt interrompu par une nouvelle hospitalisation en octobre 1988. Elle est plongée dans un coma artificiel dont elle ne se réveillera que cinq mois plus tard. Pendant cette période, Jean Jacques Annaud reprend l’adaptation. Marguerite Duras le rencontre à sa sortie de l’hôpital, mais la collaboration tourne court et le film se fait sans elle. Se sentant dépossédée de son histoire, elle s’empresse de la réécrire : L’Amant de la Chine du Nord parait en 1991, juste avant la sortie du film. Elle a désormais des difficultés physiques pour écrire et dicte ses dernières œuvres, Yann Andrea Steiner, Ecrire.

Le 3 mars 1996, à huit heures, elle meurt Rue Saint Benoit, à l’aube de ses quatre  vingt deux ans. Elle reste aujourd’hui l’un des auteurs les plus étudiés au lycée. Certains de ses textes dont traduits dans plus de 35 langues. L’Amant s’est vendu à plus de 2 millions d’exemplaires. Marguerite Duras a fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade en 2011. Un prix portant son nom a été créé en 2001 par le Conseil Général du Lot et Garonne, récompensant alternativement un livre, une pièce de théâtre ou une œuvre cinématographique.  De nombreux écrivains évoquent l’influence de Duras sur leurs œuvres : Christine Angot, Guillaume Dustan, Camille Laurens.

 

 

 source: wikipedia.fr