Connexion : supprimer Ou
Vous devez vous inscrire pour voir l'intégralité de ce profil

Biographie de Corinna

Navigation : > Auteurs publics > Corinna > Fiche Auteur
Corinna

Statistiques

Proposé par

Elea Laureen

Biographie

Grèce | | Femme

Corinne ou Corinna

(en grec ancien Κόριννα / Kórinna)

Poétesse de la Grèce ancienne, située habituellement au VIe siècle av. J.-C.

Selon les sources de l'Antiquité, comme Plutarque ou Pausanias, elle est née à Tanagra, en Béotie, où elle rivalise avec le célèbre poète thébain Pindare. Elle est ajoutée par Tzétzès au canon des dix lyriques. Elle est dans le canon des neuf poétesses antiques d'Antipater de Thessalonique (Anthologie grecque, IX 26).

Corinne écrit de la poésie lyrique chorale en dialecte béotien. 

Corinne est une poétesse très connue dans l'Antiquité. Il nous reste un nombre assez conséquent de fragments. Elle est célèbre pour avoir vaincu Pindare lors de concours de poésie (de une à cinq fois, selon les sources).

À l'époque moderne, elle est encore plus réputée, en partie par confusion avec la Corinne d'Ovide. Elle devient un double de Sappho dans les listes des traités philogynes mais aussi, plus largement, dans les textes qui font appel à Sapphô (poèmes d'hommage à une femme de lettres, notices...).

Au début du chant XX du Roland Furieux, elle est le symbole de la poétesse immortelle aux côtés de Sapphô. Ce motif est repérable dans bon nombre d'écrits du XVIe siècle. Par ailleurs, on peut préférer Corinne à Sapphô parce que la Béotienne semble plus respectable que la Lesbienne.

Elle se concentre sur les mythes locaux et établit des parallèles entre le monde mythique et les comportements humains ordinaires.

Elle finit cependant par être victime de sa proximité avec Sapphô : vers la fin du XVIe siècle, dans un nombre non négligeable de textes, elle est décriée à l'instar de Sapphô pour ses mœurs supposées. Et comment expliquer autrement sa condamnation, puisque sa poésie n'est guère érotique et que les sources ne mentionnent aucune de ses éventuelles histoires d'amour ; la seule raison pourrait être que, selon Pausanias, elle aurait remporté les concours poétiques sur Pindare grâce à sa grande beauté notamment. C'est donc sa proximité avec Sapphô qui la classe dans la catégorie des lascives et l'exclut des listes de modèles acceptables. En outre, elle tend à laisser la place à Erinna.

Les textes de Corinne connaissent une fortune très différente de celle du personnage. Seuls les savants les connaissent. En effet, elle utilise le dialecte béotien, qui est difficile à comprendre et qui semble bizarre dès l'Antiquité. Des fragments sont cités principalement dans des ouvrages portant sur des difficultés et des bizarreries lexicales, évidemment peu prisés du grand public. Néanmoins, elle réussit à exciter l'enthousiasme de ceux qui, comme Saumaise (c. 1643), redécouvrent sa voix au détour d'un traité sur les pronoms, et s'étonnent de ce qu'elle blâme Myrtis d'avoir osé s'attaquer à Pindare, alors qu'elle était une femme (frag. 664 de l'éd. Loeb).

Source ; http://siefar.org/dictionnaire/fr/Corinne