Franz Kafka
(1883-1924)
L'écrivain de "l'inquiétante étrangeté"...
« Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous ; voilà ce que je crois »
Franz Kafka est né en 1883 à Prague. Il écrit en Allemand et est de confession juive. Il mène une enfance difficile, tiraillé entre autorité paternelle et cadre intellectuel donné par la famille de sa mère. Adolescent, il intègre la prestigieuse Université Charles, à Prague, au sein de laquelle il étudie avec acharnement. Il fréquente de nombreux cercles littéraires et devient très proche de Max Brod, Ugo Bergmann ou encore Oskar Baum, respectivement philosophe, sioniste et pianiste. Toutefois, malgré sa passion pour la littérature, il ne peut en faire son métier et travaille dans plusieurs compagnies d'assurance. C'est pourquoi il décide d'écrire la nuit, une fois sa journée de travail achevée, activité qu'il garde secrète (il s'enfermait dans son bureau...).
Il a plusieurs relations amoureuses, mais qui ne durent pas. Hypocondriaque, dépressif et extrêmement stressé, il souffre de phobie sociale qui l'empêche de fonder un foyer, malgré plusieurs tentatives (le naturel revient au galop !).
De santé fragile, il se sait atteint de tuberculose dès 1917. La maladie empire progressivement, jusqu'à entraîner sa mort, en 1924. Il est alors âgé de 40 ans et reste pratiquement inconnu dans le domaine littéraire, n'ayant publié que quelques récits courts dans la presse, citons entre autres les célèbres nouvelles Le Verdict et La Métamorphose, publiées respectivement en 1913 et 1915.
Avant de mourir, il ordonne à son ami Max Brod de détruire tous ses manuscrits, mais ce dernier ne peut s'y résoudre. Kafka avait lui-même détruit une grande partie de ses écrits ; de plus, en 1933, plusieurs sont brûlés par la Gestapo qui envahit l'appartement d'une des anciennes maîtresses de l'écrivain, vivant en Allemagne et conservant plusieurs lettres, romans et manuscrits. On n'en retrouvera jamais la trace.
Max Brod réussit toutefois à sauver certains écrits, souvent inachevés, comme les romans Le Procès, L'Amérique ou Le Château. Il entreprend alors de remettre les chapitres en ordre (Kafka ne les ayant pas numérotés) et d'ajuster la ponctuation de certains passages tout en supprimant les parties inachevées des œuvres. Il obtient ainsi plusieurs récits qu'il parvient à faire publier et qui connaissent progressivement le succès, en Autriche-Hongrie d'abord, puis dans les pays voisins.
À travers ses œuvres, on constate que les thèmes sont récurrants : on a souvent affaire à une révolte du personnage principal (masculin) contre son père, des protestations contre le pouvoir bureaucratique et la religion, le tout mélangé à un humour noir très caractéristique. Tellement caractéristique que l'écrivain est qualifié d'inventeur de «l'inquiétante étrangeté», ou de l'«atmosphère kafkaïenne», style d'écriture dépouillé, très réaliste mais aussi parfois artificiel, basé sur des situations étranges, presque fantastiques (voire complètement, comme dans La Métamorphose). Ses personnages sont toujours seuls, isolés des autres, et se confondent avec le narrateur (Karl Rossmann dans L'Amérique, Gregor dans La Métamorphose, Joseph K. dans Le Procès...).
Il ne veut pas faire passer de message à ses lecteurs, mais les faire réfléchir, en particulier sur la condition de l'homme et sur sa petitesse. Quand on voit les nombreuses analyses et débats qu'ont suscité ses œuvres, il est évident que son pari est réussi ! (je vous renvoie à La Métamorphose, qualifiée par certains de conte sexuel symbolique... A voir...)
Si j'avais à qualifier Kafka, je dirais que c'est un tordu. Mais un tordu génial. En fait, ses œuvres sont le reflet de sa vie : sombres, tourmentées, absurdes parfois, c'est tout un univers. C'est kafkaïen, tout simplement ! ;)
Mes sources : mes cours d'Allemand et de Français (mes valeurs sûres à moi ! Merci, mesdames K-L et K !)