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Biographie de Léon Tolstoï

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Léon Tolstoï

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Biographie

Russie | | Homme

  Léon Tolstoï  

   1828 -1910

 

J. Law et K. Knightley dans Anna Karénine de J.Wright

 

 

Léon Tolstoï, (de son vrai nom Lev Nikolaîevitch Tolstoï), né le 9 septembre 1828 et mort le 20 novembre 1910, est un des écrivains majeurs de la littérature russe, connu pour ses  romans et ses nouvelles riches d'analyse psychologique et de réflexion morale et philosophique. Ainsi, l'une de ses grandes œuvres, Guerre et Paix (1869), est une reconstitution historique et réaliste des guerres napoléoniennes en Russie, mais c'est aussi une réflexion sur la violence inspirée par des conflits comme la guerre de Crimée (1853-1856) durant laquelle il a été mobilisé.

 

Par ailleurs, Tolstoï entame à partir des années 1870 une quête spirituelle et religieuse qui se reflète dans ses œuvres : il multiplie alors les considérations philosophiques qu'il mêle aux événements romanesques comme dans Anna Karénine, l'histoire d'une passion dramatique dont la publication finale date de 1877, et plus encore dans Résurrection (1899), où le héros en plein débat moral rencontre la figure du Christ.

 

 

Enfance

 

Tolstoï est le fils de la comtesse  Marie Sergueïevna Volkonskaïa et du comte Nicolas Illitch Tolstoï. Sa mère meurt lorsqu’il a dix huit mois.

Jusqu’à huit ans, Léon vit à la campagne entouré de sa famille, et apprend l’arithmétique ainsi que le français, l’allemand et le russe. Puis, sa famille déménage à Moscou, pour que les enfants Tolstoï puissent recevoir une éducation de qualité. A cette époque, il est surnommé Liova Riova, ce qui signifie Léon le pleurnicheur, du fait de sa grande sensibilité.

 

Après la mort de leur père en 1837, puis de leur grand mère, Léon et ses frères et sœurs sont envoyés chez leur tante, au bord de la Volga. A seize ans, il s’inscrit à la faculté (langues, puis droit). Il constate vite que l’enseignement qui lui est dispensé ne l’intéresse pas, et seules ses lectures personnelles (dont Rousseau et Voltaire) parviennent à éveiller sa curiosité.

 

Le jeune Léon tient un journal ainsi qu’un recueil de règles de conduite. On y découvre un jeune homme très attaché au principe de droiture, mais qui, frustré par un physique qu’il juge ingrat et un caractère qu’il décrit comme irritable et prétentieux, déclare privilégier la poursuite de la gloire à celle de la vertu.

A dix neuf ans, il quitte l’université pour mener une vie décousue, entre jeu et alcool.

 

 

Du soldat à l’écrivain

 

Jusqu’en 1855, Tolstoï est soldat, dans le Caucase, puis en Crimée. Il publie à cette époque ses premiers écrits, des nouvelles inspirées de son enfance et de son adolescence, qui connaissent un franc succès. Cependant, Léon n’est d’abord pas convaincu qu’il trouvera la gloire tant espérée par l’écriture, se voyant plutôt comme un homme d’action.

A partir de 1855, Tolstoï commence à fréquenter les milieux littéraires, puis voyage à travers toute l’Europe, effectuant des travaux d’inspection des écoles et des études de méthodes pédagogiques. Il côtoie Tourgueniev, Proudhon, Herzen.

 

Son attachement à la solitude, sa forte personnalité et sa forte personnalité font de Tolstoï un célibataire endurci, jusqu’à ce qu’il rencontre Sophie Behrs, de seize ans sa cadette, qu’il épouse en 1862. Le couple s’installe dans la campagne natale de Tolstoï, et ce sont des années de quiétude et de sérénité qui commencent pour l’écrivain, lui permettant de publier Les Cosaques, inspiré de ses souvenirs de guerre, et de débuter la rédaction de Guerre et Paix, qui achève en 1869.

 

Cette même année, un bouleversement moral se produit chez Tolstoï. Une brutale prise de conscience qu’il relate dans son journal en ces termes : « Brusquement, ma vie s'arrêta... Je n'avais plus de désirs. Je savais qu'il n'y avait rien à désirer. La vérité est que la vie est absurde. J'étais arrivé à l'abîme et je voyais que, devant moi, il n'y avait rien que la mort. Moi, homme bien portant et heureux, je sentais que je ne pouvais plus vivre »

 

Il se plonge alors dans la lecture d’œuvres philosophiques, en particulier celles de Schopenhauer. Cette effervescence cachait en réalité un profond vide causé par l'achèvement de son œuvre la Guerre et la Paix. Le talent de Tolstoï fut bientôt concentré sur un dessein, celui de rédiger un « roman sur la vie contemporaine et dont le sujet serait une femme infidèle ». La rédaction d’Anna Karénine alla pourtant lentement, ponctuée par de nombreux drames familaux (mort de deux de ses fils, de ses tantes maladie de sa femme,). Tolstoï en conçut un dégoût profond pour son œuvre, qu’il jugea « exécrable ». La critique l’accueillit pourtant très favorablement.

 

 

Son œuvre, sa pensée

 

Il est frappé dès son enfance par le sentiment de l'absurdité de la vie, et il refuse l'hypocrisie des relations sociales. Le sentiment moral est ce qu'il y a de véritablement divin : toute la morale de Tolstoï est fondée sur ce sentiment. Par ailleurs, Tolstoï rejette l'État et l'Église. Si certains ont pu rapprocher la pensée de Tolstoï d'un nihilisme fondé sur une morale personnelle, d'autres ont fait de l'écrivain russe un penseur important et influent de l'anarchisme chrétien: en effet, sa critique radicale de l'État, ses préoccupations envers les masses opprimées, l'importance de ses réalisations pédagogiques, sa recherche de cohérence sur le plan personnel, en ont fait un penseur proche de l'anarchisme. Par ailleurs, il conçoit l'art véritable comme étranger à la recherche du plaisir purement esthétique : l'art est un moyen de communication des émotions et d'union entre les hommes. Aussi critique-t-il l'art pour l'art, la beauté bourgeoise inaccessible aux gens simples.

 

En 1879, Tolstoï se retourne vers le christianisme qu'il évoque dans Ma confession et Ma religion (ouvrage censuré au départ), mais il est très critique par rapport à l'Église orthodoxe russe : son christianisme reste empreint de rationalisme, la religion étant toujours chez lui un sujet de violents débats internes, ce qui l'amènera à concevoir un christianisme détaché du matérialisme et surtout non-violent. Sa critique des institutions oppressives et sources de violence inspirera le Mahatma Gandhi, ainsi que Romain Rolland. Leur message sera ensuite repris par Martin Luther KingSteve BikoAung San Suu KyiNelson Mandela et bien d'autres. Gandhi lit Lettre à un Hindou de Tolstoï en 1908, où l'écrivain russe dénonce des actes de violence de nationalistes indiens en Afrique du Sud ; ceci amènera Gandhi et Tolstoï à correspondre jusqu'à la mort de Tolstoï. De même, Rolland publiera peu après le décès de Tolstoï sa biographie: Vie de Tolstoï.

 

À la fin de sa vie, Tolstoï part s'isoler, attrape froid et meurt d'une pneumonie dans la solitude, à la gare d'Astapovo, tout près de sa propriété d'Iasnaïa Poliana, incompris de sa famille, y compris de sa femme Sophie qu'il refusera de voir.

 

« En matière de sentiment, le manque de logique est la meilleure preuve de la sincérité.  »

L. Tolstoï

Sources : Wikipedia