Sarah Bernhardt
Actrice française (Paris 1844-Paris 1923).
Surnommée par Victor Hugo (1802-1885) «la Voix d'or», mais aussi par d'autres «la Divine », Sarah Bernhardt est considérée par beaucoup comme une des plus grandes tragédiennes du XIXème siècle. Jean Cocteau (1889-1963) inventant pour elle l'expression de «monstre sacré».
Si Sarah Bernhardt est bien connue en tant qu'actrice ou en tant qu’icône photographiée par Paul Nadar (1856-1939) et représentée par Jean-Léon Gérôme (1824-1904), ses talents pour l'écriture, la peinture et surtout la sculpture sont moins connus. Alors qu'elle est une comédienne reconnue, Sarah Bernhardt s’initie à la peinture et au modelage auprès de Mathieu Meunier.
Elle expose au Salon entre 1874 et 1897 où elle obtient un succès de curiosité, puis d’estime, notamment de la part d’Émile Zola (1840-1902). Des quarante œuvres répertoriées, certaines ont disparues. Les collections des musées de France conservent quelques autoportraits (Toulouse, Fondation Bemberg) et des portraits de ses amis artistes, parmi eux un marbre de Louise Abbéma (Paris, musée d'Orsay) et un petit buste du journaliste et homme politique Émile de Girardin (Paris, musée d'Orsay).
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Comédienne française très réputée et une grande tragédienne. Elle est la première actrice à avoir fait des tournées sur les 5 continents.
Elle a multiplié les talents artistiques : elle dessine ses tenues, participe à la création de mises en scène, écrit des pièces, essais et romans, sculpte et peint. Jeune fille, elle a appris le piano et le dessin selon la volonté de sa mère. Elle réalise ses premières œuvres peintes et sculptées dans les années 1860 (Les Champs-Élysées en hiver, Buste de femme) et suit ensuite les enseignements des sculpteurs Mathieu-Meusnier (1824-1896) et Jules Franceschi (1825-1893) dans les années 1870. En peinture, domaine où elle se distingue moins, elle suit les cours d’Alfred Stevens (1823-1906), qui réalise lui-même au moins cinq portraits d’elle, dont un tondo la présentant en train de peindre. D’abord formée au Conservatoire, à Paris, elle entre une première fois à la Comédie-Française en 1863, et la quitte tout aussi rapidement pour avoir giflé une sociétaire. Qu'importe. Elle va en Belgique et en revient enceinte du prince Henri Joseph de Ligne ; cela lui vaut d'être mise à la porte par sa mère. Après la naissance de Maurice, elle tâte de la carrière de courtisane avec succès !
En 1865, à vingt ans, la voilà au théâtre de l'Odéon. Elle côtoie George Sand et Alexandre Dumas, qui lui confie le premier rôle féminin de Kean (1868), tandis que Nadar d'elle tire son plus célèbre portrait. Tous admirent son timbre étonnant et un art de la pose unique. Elle sait surtout vivre totalement ses rôles. Après la chute de Napoléon III, Victor Hugo, de retour d'exil, lui donne le rôle de la Reine dans Ruy Blas. Elle devient « l'Élue du public » et acquiert bientôt un succès international.
Après s’être fait connaitre au Théâtre de l’Odéon, Sarah Bernhardt retourne jouer quelques années à la Comédie-Française et brille dans Phèdre (Racine) puis Hernani (Victor Hugo). En 1880, elle démissionne et crée sa propre compagnie, partant se produire à Londres, à Copenhague, aux États-Unis et en Russie. Elle n’hésite pas à interpréter des rôles d’hommes. Partout, elle rencontre le succès et l’enthousiasme du public. Elle est surnommée « La Voix d’or », « la Divine », « la Scandaleuse » ; Cocteau invente pour elle l’expression de « monstre sacré ». À partir de 1893, elle prend la direction du théâtre de la Renaissance puis du théâtre des Nations qu’elle renomme théâtre Sarah-Bernhardt. Elle écrit elle-même quelques pièces.
En 1900, Sarah devient actrice de cinéma en jouant dans le film Le Duel d’Hamlet. Elle tournera dans d’autres films, dont deux autobiographiques.
En 1914, Sarah Bernhardt reçoit la Légion d’honneur. En 1915, à 70 ans, elle est amputée de la jambe droite (en raison d’une tuberculose osseuse) mais continue à se produire assise et rend visite aux soldats, au front, en chaise à porteurs.
Elle meurt dans les bras de son fils Maurice le 26 mars 1923, laissant derrière elle la légende d’une actrice à la « Voix d’Or », du « monstre sacré » parcourant les 5 continents
Sources : https://awarewomenartists.com/artiste/sarah-bernhardt/
https://www.herodote.net/La_Divine_indomptable-synthese-1964.php
https://histoireparlesfemmes.com/2012/12/11/sarah-bernhardt-le-monstre-sacre/