Columbo - Poème

Columbo

Alors que j’étais malade dans mon lit, alitée

Je me suis mis à regarder toute une série télévisée

 Il s’agit de « Columbo », héros de ma jeunesse avisée

Plus malin qu’un renard et que ma tête embrumée

Avec lui, pas de souci, les méchants sont arrêtés

Les criminels n’ont qu’à bien se tenir ou s’en aller

Quant à moi, je dois suivre l’enquête si bien menée

Dans les méandres de son esprit policier

La jeune apprentie meurtrière se trouve dévoilée

Par son propre mensonge en vain dissimulé

L’amant transi qui voulait le pognon

En a pour ses frais, le voilà démasqué !

J’essaie de comprendre le processus intellectuel

De mon policier plus alerte que mon esprit rebelle

Avec lui, j’épluche les agendas, les flingues, toutes les ficelles  

Mais rien à faire, je reste au bord, sans solution nouvelle  

La fille qui a volé le fric du père qu’elle vient de trucider

Voulait toucher l’héritage mais ne pouvait deviner

Qu’avec Columbo, le plus petit détail est questionné

Et, qu’importe le temps, la justice doit passer.

La veuve éplorée peut continuer de jouer la comédie

Rien ne marche, la minutieuse enquête se poursuit

Par ce génie obstiné alors que je n’ai rien suivi !

Il continue de deviner tandis que je n’ai rien compris !

Oh mon Dieu ce qu’il m’agace avec sa femme invisible

Ses supérieurs, son chien trop con, son imper, sa coiffure !

Et son bras lever et son cigare et son allure !

Sans compter sa bagnole, une épave, et moi qui devient irascible !

Ah, ne me dérangez pas, je vais trouver comment il réussit

A débusquer les solutions, les papiers, les preuves irréfutables

C’est pas possible ! je n’en peux plus ! Sans m’attendre il a fini

Moi qui croyais l’aider, le voilà qui déjà emmène le coupable !

Bon, faudra bien consentir à cette dure réalité

Je n’ai pas son talent ni son esprit turbo

C’est pourquoi, quand passe le film, avec célérité

J’aime à crier, sans rancune, ses quelques mots :  

« C’est Columbo ! »