A genoux ! - Poème

A genoux !

A genoux, sur la terre, moi, petite créature

Devant Toi l’Eternel aux yeux très purs

Je t’adore émerveillée dans ton ciel bleu azur

Sûre de ton regard, le seul, qui me rassure

Je prie comme on prie lorsqu’on est en confiance

Toute encerclée par tes deux bras immenses

Comme écrasée par le poids du silence

Placée, au creux de toi, comme un trésor intense

Je reste là silencieuse, comblée de transcendance

J’oublie la terre, le bruit des mots trompeurs

C’est l’heure de la Rencontre pour nos cœurs

Je me repose enfin, comblée par ta présence

Rien de plus grand que d’être là, aimante,

Cachée dans l’invisible où tu demeures

Je reste, là, nourrie de pesanteur

Un poids d’amour sans mot, une humble orante.

Je n’ai rien décidé, c’est lui, d’un amour fou

Qui m’a ensevelie, toute plongée, mise à genoux

Je reste là, greffée dans son cœur, j’y ai pris goût

Il m’a prise rien que pour lui, choyée par mon époux.

Je suis sans repère dans ce lieu comme engloutie

Emportée dans sa danse bien que sans atours

Je me perds de vue, c’est Lui qui m’a saisie,

Perdue dans son ciel, toute abîmée dans son amour.

Chut ! Je me tais. Qu’il est doux de ne plus rien comprendre

Qu’il est suave de se quitter, moi, la terre et tous mes encombrants

Rien d’autre n’existe. Il est. Je ne suis pas. Fini les méandres.

Je t’adore, je me réjouis, Tu es la Vie, l’enfance et l’Innocent.

Je me tais. L’Amour chasse le bruit, et sans encombre

En son intimité sans lumière et pourtant sans pénombre

Je suis dans ses bras pour le temps qu’il voudra

Silence ! L’Amour toujours avance, je reconnais ses pas.

Deux chemins mettent un homme à genoux :

La peur ou l’Amour.

Je vous laisse deviner quel fut le mien…