Une goutte lors d’une frénétique averse
Inonde de sa petitesse tout un monde,
Celui de l’âme que sans crier gare elle traverse
Un mince souffle semblable au tir d’une fronde.
Volatile et fugace souvent elle s’évapore
Laissant alors l’esprit triste aride et vain.
Tout être désireux de la goûter encore
Devra en oublier jusqu'à soif et faim.
Tenter en vain de toucher du doigt un instant
Ce zeste d’absolu grâce à quelque alcaloïde.
Mais ces substances n’auront nul autre incident
Que de laisser le cœur tourmenté et vide.
L’absence irritante et le désir insatiable
Fécondent par l’analogie innocente
Celui ayant cessé de chercher l’introuvable.
C’est alors que peuvent germer les prémices
D’une pensée suréminente et complexe
Prouvant que même la faiblesse est créatrice.