Gustave Le Bon
1841-1931
BIOGRAPHIE
Né en 1841 à Nogent-le-Rotrou, où son père était conservateur des hypothèques, il fit ses études au lycée de Tours, puis à la faculté de médecine de Paris, où il obtient le titre de docteur en médecine5 en 1866.
Il parcourut l’Europe, l'Asie et l'Afrique du Nord entre les années 1860 et 18805. Il écrivit des récits de voyage, des ouvrages d’archéologie et d’anthropologie sur les civilisations de l’Orient5 et participa au comité d'organisation des expositions universelles.
En 1879, il fit une entrée remarquée au sein de la Société d'anthropologie de Paris qui lui décerna l’année suivante le prix Godard pour son mémoire Recherches anatomiques et mathématiques sur les lois de variation du volume du cerveau et sur leur relation avec l’intelligence6. En 1888, il démissionne et rompt tout contact avec cette société peu ouverte aux approches psycho-sociologiques novatrices de Le Bon pour lequel « il n'y a pas de races pures dans les pays civilisés » (L'homme et les sociétés, 1881) et qui entend le terme de « race », à l'instar de Taine ou Renan, comme un synonyme de « peuple », c'est-à-dire « un agrégat d'hommes appartenant au même milieu et partageant la même culture (langue, tradition, religion, histoire, coutumes vestimentaires, alimentaires, etc.) ». « Les classifications uniquement fondées sur la couleur de la peau ou sur la couleur des cheveux n'ont guère plus de valeur que celles qui consisteraient à classer les chiens d'après la couleur ou la forme des poils, divisant, par exemple, ces derniers en chiens noirs, chiens blancs, chiens rouges, chiens frisés, etc. » (L'homme et les sociétés).
Au chapitre de la colonisation, Le Bon partage avec l’anthropologue Louis Armand de Quatrefages de Bréau une position hétérodoxe : le rôle de la puissance colonisatrice devait se borner à maintenir la paix et la stabilité, à prélever un tribut, à nouer ou à développer des relations commerciales, mais en aucun cas ne doit s’arroger le droit d’imposer sa civilisation à des populations réticentes.
Son premier grand succès de librairie en sciences sociales est la publication en 1894 des Lois psychologiques de l'évolution des peuples, ouvrage qui se réfère aux lois de l'évolution darwinienne en les étendant de la physiologie à la psycho-sociologie. L'année suivante, il écrit Psychologie des Foules, pour lequel il fut félicité par Mussolini (lettres conservées par l’Association des Amis de Gustave le Bon).
Le Bon participe par la suite activement à la vie intellectuelle française. En 1902, il crée la Bibliothèque de philosophie scientifique chez Flammarion, qui est un vrai succès avec plus de 220 titres publiés et plus de deux millions de livres vendus à la mort de Le Bon en 1931. À partir de 1902 il organise une série de « déjeuners du mercredi » auxquels sont conviées des personnalités telles que Henri et Raymond Poincaré, Paul Valéry, Émile Picard, Camille Saint-Saëns, Marie Bonaparte, Aristide Briand, Henri Bergson, etc. Il convie également à ces déjeuners la comtesse Greffulhe, icône de la Belle-Epoque et inspiratrice de Proust pour À la recherche du temps perdu, avec qui il entretient une correspondance aussi abondante que familière.
Quelques-unes de ses oeuvres :
1866 - De la mort apparente et des inhumations prématurées
1874 - La vie, physiologie humaine appliquée à l'hygiène et à la médecine
1881 - L'homme et les sociétés
1884 - La civilisation des Arabes
1886 - Voyage au Népal
1887 - Les civilisations de l'Inde
1888 - Les levers photographiques et la photographie en voyage
1889 - Les premières civilisations
1892 - L'équitation actuelle et ses principes
1893 - Les monuments de l'Inde
1894 - Lois psychologiques de l'évolution des peuples
1895 - Psychologie des foules
1898 - sychologie du socialisme
1902 - Psychologie de l'éducation
1905 - L'évolution de la matière
1907 - L'évolution des forces
1908 - Naissance et évanouissement de la matière
1910 - La psychologie politique et la défense sociale
1911 - Opinions et croyances
1912 - La Révolution Française et la psychologie des révolutions
1913 - Aphorismes du temps présent
1914 - La vie des vérités
1915 - Enseignements psychologiques de la guerre européenne
1916 - Premières conséquences de la guerre
1918 - Hier & demain. Pensées brèves.
1920 - Psychologie des temps nouveaux
1923 - Le déséquilibre du monde
1923 - Les incertitudes de l'heure présente
1927 - L'évolution actuelle du monde, illusions et réalités
1931 - Bases scientifiques d'une philosophie de l'histoire
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Le_Bon
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ARTICLE PERTINENT écrit par Alain Duhamel et publié dans Le Point : "Gustave Le Bon, visionnaire méconnu"