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Biographie de Eugène Ionesco

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Eugène Ionesco

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Biographie

France | | Homme

Eugène Ionesco

1909-1994

Eugène Ionesco, né Eugen Ionescu le 26 novembre 1909 à Slatina (Roumanie) et mort le 28 mars 1994 à Paris, est un dramaturge et écrivain roumain et français. Il passe la majeure partie de sa vie à voyager entre la France et la Roumanie. Représentant du théâtre de l'absurde, il écrit de nombreuses œuvres dont les plus connues sont La Cantatrice chauve, Les Chaises et Rhinocéros.

Une triple figure d'auteur

L'entrée « Eugène Ionesco » des encyclopédies retient et entérine la figure - synthétique et minimaliste - d'un dramaturge français d'origine roumaine, chef de file du théâtre de l'absurde aux côtés de Samuel Beckett. Il montrait à son égard de l’admiration, autant que de l’agacement d’être mis en concurrence avec l’auteur irlandais. « En disant que Beckett est le promoteur du théâtre de l’absurde, en cachant que c’était moi, les journalistes et les historiens littéraires amateurs commettent une désinformation dont je suis victime et qui est calculée. » Il insiste sur le fait que En attendant Godot est arrivé trois ans après La Cantatrice chauve, deux ans après la Leçon et un an après Les Chaises.

Dans son expression la plus simple, Ionesco est réduit à « l'auteur de La Cantatrice chauve ». Rien de plus réducteur : le roman, les contes, les nouvelles, les journaux intimes, les pamphlets, les essais politiques et esthétiques de Ionesco ont été trop souvent mésestimés, voire occultés, peut-être à cause de la difficulté à les relier directement à la dramaturgie avant-gardiste de leur auteur. Eugène Ionesco est certes l’auteur desChaises, de Rhinocéros et de La Soif et la faim (en) ; il est aussi l’auteur d’Antidotes, du Le Solitaire et de La Quête intermittente.

La particularité de celui auquel Jacques Mauclair a décerné le titre d’« enfant terrible de la littérature et de la vie parisienne » est certainement de résister farouchement à tout essai de démystification. Cependant, cette figure d'auteur relativement complexe semble s'articuler autour d'au moins trois images qui se superposent.

L'« anti-auteur »

En premier lieu, l’entrée de Ionesco dans l’espace littéraire de l’après-guerre, de La Cantatrice chauve à L'Impromptu de l'Alma. Ionesco devient auteur, ou plutôt un « anti-auteur » (selon ses propres mots), présentant au public des « anti-pièces » qui s’écartent de l’horizon d'attente de celui-ci. Ionesco est alors un personnage iconoclaste et avant-gardiste. Arrivé sur les planches par le truchement de circonstances inattendues, il côtoie les rangs du collège de Pataphysique, et déroute la critique parisienne par ses facéties et son esprit de contradiction.

Le « grand écrivain »

Ionesco est un de ces rares auteurs à avoir été reconnu de son vivant comme un « classique ». Il a ainsi connu une renommée internationale fulgurante, d’abord au Royaume-Uni, où il a suscité de nouvelles polémiques avec le critique dramatique Kenneth Tynan (en). Ses pièces ont en outre connu un succès populaire jamais démenti, qui les a conduites des petites salles du Quartier latin (les Noctambules, le Poche, la Huchette) où il a fait ses débuts, aux grandes scènes parisiennes (le théâtre de l'Odéon, le Studio des Champs-Élysées, la Comédie-Française). Ce succès public a été enfin confirmé par une reconnaissance institutionnelle : élection à l’Académie française, mais aussi prix T.S. Elliot-Ingersoll à Chicago. Dramaturge, essayiste, romancier, conférencier qui se fait remarquer par son engagement politique, Ionesco devient, avec Rhinocéros, Le roi se meurt, La Soif et la Faim (en), Jeux de massacre et Macbett, série de grandes pièces tragiques, un écrivain occupant une place essentielle dans la littérature mondiale.

Un « homme en question »

Enfin, le troisième versant de cette figure d’auteur apparaît dans son retrait de la scène littéraire. À Saint-Gall, en Suisse, Ionesco abandonne ainsi les mots pour une peinture naïve et chargée de symboles. Le dernier visage de Ionesco est celui du mystique épris de philosophie orientale, passionné par la Kabbale, dans le sillage de son ami Mircea Eliade. Les essais de cette époque, d’Antidotes à La Quête intermittente, en passant par Un homme en question, sont autant de monologues nostalgiques et métaphysiques, au travers desquels Ionesco s'oriente vers une écriture intimiste où il se cherche, s’analyse lui-même et se révèle.

La coexistence intermittente de ces trois figures ne fait aucun doute. En effet, l’introspection est déjà présente en 1952 dans Les Chaises et en 1956 dans Amédée ou Comment s'en débarrasser, de même que les journaux intimes, Journal en miettes et Présent passé. Passé présent, sont publiés dans les années 1960, soit à l’époque où il investit les grandes scènes aux côtés de Jean-Louis Barrault. À l’inverse, alors qu'Ionesco semble s’être retiré de la vie publique, alors même qu’il est hospitalisé à Bruxelles le 22 février 1989, il transmet, par l’intermédiaire de sa fille, un réquisitoire célèbre contre le génocide du régime roumain, renouant avec la figure de l’intellectuel engagé. Pour autant, le 7 mai de la même année, à l’occasion de la Troisième Nuit des Molières, la facétie de l’amuseur et du trublion n'ont pas disparu. Ionesco reste parfaitement inégal à lui-même.

Œuvre

Eugène Ionesco est considéré, avec l'Irlandais Samuel Beckett, comme le père du théâtre de l'absurde, pour lequel il faut « sur un texte burlesque un jeu dramatique ; sur un texte dramatique, un jeu burlesque ». Au-delà du ridicule des situations les plus banales, le théâtre de Ionesco représente de façon palpable la solitude de l'homme et l'insignifiance de son existence. Il refusait cependant lui-même la catégorisation de ses œuvres sous la dénomination de théâtre de l’Absurde. « Je préfère à l’expression absurde celle d’insolite. » Il voit dans ce dernier terme un caractère d’effroi et d’émerveillement face à l’étrangeté du monde alors que l’absurde serait synonyme de non-sens, d’incompréhension. « Ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas une chose qu’elle est absurde » résume son biographe André Le Gall.

Théâtre

  • La Cantatrice chauve (1950)
  • Les Salutations (1950)
  • La Leçon (1951)
  • Le Salon de l'automobile (1951)
  • Les Chaises (1952)
  • Le Maître (1953)
  • Victimes du devoir (1953)
  • La Jeune Fille à marier (1953)
  • Amédée ou Comment s'en débarrasser (1954)
  • Jacques ou la Soumission (1955)
  • Le Nouveau Locataire (1955)
  • Le Tableau (1955)
  • L'Impromptu de l'Alma (1956)
  • Tueur sans gages (1959)
  • Scène à quatre (1959)
  • Rhinocéros (1959)
  • Apprendre à marcher (1960)
  • L'Œuf dur (1961)
  • Délire à deux (1962)
  • L'avenir est dans les œufs (1962)
  • Le roi se meurt (1962)
  • La Photo du colonel (1962)
  • La Colère (1962)
  • Le Piéton de l'air (1963)
  • Exercices de conversation et de diction française pour étudiants américains (1964)
  • La Soif et la Faim (en) (1964)
  • Pour préparer un œuf dur (1965)
  • La Lacune (1966)
  • Jeux de massacre (1970)
  • Macbett (1972)
  • Ce formidable bordel ! (1973)
  • L'Homme aux valises (1975)
  • Voyage chez les morts (1980)
  • La Vase (19..)

source wikipédia