En 2015, le CNL a confié à Ipsos la mise en œuvre d’un baromètre bisannuel portant sur un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française des 15 ans et plus, interrogé par téléphone.
Ce baromètre mesure "le sentiment" des Français par rapport à la lecture et aux livres. Considèrent-ils qu'ils sont de gros lecteurs ou non ? L' étude essaie de comprendre pourquoi les Français lisent ou pas, car l'objectif du CNL est d'amener à la lecture ceux qui ne la pratiquent pas, ou très peu.
Les champions de la lecture : les femmes et les inactifs
Le nombre de livres lus (papier + numérique) a sensiblement augmenté passant de 16 à 20 livres entre 2015 et 2017. Cette forte augmentation s’explique, d’une part, par un plus grand nombre de livres lus au format papier par les grands lecteurs, et, d’autre part, par un plus grand nombre de lecteurs de livres numériques.
Les femmes et les inactifs dépassent cette moyenne avec 22 ou 21 livres lus par an. Dans la tranche d'âge des 15-44 ans la moyenne est de 17, mais de 23 pour les + de 45 ans.
La poussée du livre numérique
L’augmentation du nombre de livres lus s’explique par des grands lecteurs qui lisent encore plus de livres au format papier qu’en 2015 et par une progression de la lecture du livre numérique.
Sur les 1000 personnes sondées, Ipsos a compté 24% de lecteurs de livres numériques en 2017 contre 19% en 2015, soit trois livres lus au format numérique en 2017 en moyenne (au lieu de deux il y a 2 ans). 32% des utilisateurs du format numérique appartiennent à la tranche d'âge des 15-44 ans. La progression concerne surtout les femmes et les plus de 65 ans. Les jeunes et grands lecteurs étaient déjà acquis à l'achat de livres dématérialisés.
Les professionnels scrutent au fond des études les signes du développement de la "lecture 2.0".
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30% des acheteurs n’achètent pas en librairie.
L’achat de livres neufs reste stable par rapport à 2015 mais les circuits alternatifs (livres d'occasion notamment) affichent une forte augmentation. La vente en ligne a très nettement progressé au détriment des librairies.
La fréquentation des grandes surfaces culturelles et les lieux d’achat spécialisés dans l’occasion s'est également développée. Les acheteurs de livres expliquent toujours leur non-fréquentation des librairies par le fait qu’il n’y en a pas près de chez eux, mais également parce qu'ils pensent que les livres y sont plus chers.
La fréquentation des bibliothèques et médiathèques est restée stable par rapport à 2015, mais 70% des gens préfèrent posséder leurs livres plutôt que des les emprunter.
Les Français manquent de temps pour lire plus. S’ils avaient plus de temps, près des ¾ des Français disent qu'ils liraient plus.
Source ►
https://www.franceinter.fr/culture/lecture-francais-etude-exclusivite-livres-librairies
26-07-2017