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La Caisse d'Emballage, Georges Braque

La caisse d’emballage est une œuvre peinte par Georges Braque en 1947 dans un format de 92 x 92 cm. Peinte avec de l’huile sur toile, elle est conservé en Suisse et fait partie de la Nahmad collection.

Georges Braque est un peintre parisien né en 1882 et mort en 1963 à Paris. Même si Cézanne est vu comme le père du cubisme, c'est Braque et Picasso qui ont créé ce mouvement en 1908, il y a un débat là-dessus. Braque est un jeune homme audacieux et réduira les objets à leurs formes les plus simples, en recomposant le réel, jusqu'à frôler l'abstraction. Au cours du temps et de divers expérimentations, il fera évoluer le cubisme vers le cubisme analytique, puis le cubisme synthétique, respectivement en 1910 et 1912. Parmi ses œuvres, il a aussi peint Sacré-cœur, La musicienne et L'homme à la guitare.

Il a peint la caisse d’emballage à la sortie de la seconde guerre mondiale. Elle ne semble rien représenter par rapport à elle, mais on y reviendra plus tard.

Le terme cubisme provient initialement du peintre français Matisse. Braque peindra essentiellement des paysages, jusqu'en 1910, où il inclura des figures humaines, des natures mortes et des instruments de musiques à ses œuvres. L'objet ira jusque presque disparaître, il va se fragmenter. Les créateurs de ce mouvement feront des recherches sur de nouveaux matériaux en plus du papier collé, dans le but de trouver et de faire évoluer leurs langages picturaux. En 1912, Braque va faire des trompes l’œil, en insérant des mots dans ses toiles, ce que l’on verra dans cette peinture. La peinture utilisée sera plus grasse et ses œuvres gagneront en matière et en consistance.

A quelle forme du cubisme cette peinture provient-elle ?

Dans cette peinture, il y a un mélange de trompe l’œil de motif presque abstrait représentant du bois. On y voit un caisse avec dessus posé un aquarium et un vase de fleur. Sur cette caisse en bois, il y a écrit « bas » à l’envers (vers le bas). On voit divers textures de  bois, et les murs du modèle, s’il y a un modèle, peuvent être repeints. Il y a deux poissons bleu dans l’aquarium et plusieurs sortes de plantes dans le vase. Le bois et la caisse de bois son bien représentés dans cette peinture, on y voit même quelques perspectives sur la caisse. Dessus l’auteur y a mis sa signature en rouge : « G Braque », soulignée. 

Le cubisme se pratique en une seule surface plane donc il n’y a pas de plan dans ce tableau, malgré la perspective de la caisse en bois. Il n’y a pas de lumières non plus, les traits ont été grossis et il est impossible de savoir si l’auteur a pris quelque chose de semblable et réel dans sa peinture comme modèle.

Il y a une prédominance de marrons dans cette peinture, avec du beige, du rouge, du bleu, et du vert répartis pour créer des effets de contraste.

Il y a des lignes de forces et elles sont diagonales. Cela représente une sorte de désordre dans la pièce dont le peintre en a représenté qu’un coin. Rappelons que les lignes de forces verticales favorise le dynamisme, les horizontales, le repos, et les diagonales, le déséquilibre, le trouble, et l’étrangeté. Ce qui ramène a une impression de désordre et cela a bien été choisis par l’auteur. Le bois était plus utilisé pour stocker divers objets par le passé, c’est cette impression de bois frais ou de cave ; de maison replié quelque part dans un coin perdu que je ressens en voyant cette oeuvre. Il n’est pas question de nourriture dans ce tableau mais on ressent bien la fraîcheur de la pièce.

Cela pourrait être un logement de l’auteur durant la seconde guerre mondiale, ou une réserve de vivres pendant ou après celle-ci. Les traits ont été grossis et cela donne une plus ample profondeur au sujet dont l’auteur fait ce qu’il veut et de ce qu’il veut nous faire voir.

Cette œuvre, pour répondre à la problématique fait partie de l’aboutissement du cubisme par Braque : c’est-à-dire, le cubisme synthétique. L’œuvre n’est pas si abstraite que ça, mais il y a bien des réductions de couleurs et de formes géométriques. L’auteur a bien cherché à représenter quelque chose de sa vie ou une émotion en peignant ce tableau et l’on peut s’en imprégner. On reconnait aussi la période du mouvement propre, à l’écriture « bas », insérée au pinceau dans le tableau en noir. Le bois en est aussi un trompe l’œil de par sa peinture et la peinture utilisée paraît effectivement plus grasse. Au vu de la date, cela me fait penser à la guerre. Mais en y regardant de plus près, à une nature morte ou un petit coin de campagne.

Je trouve que les couleurs se marient très bien et donnent un bon ensemble à la peinture. Ainsi que les formes, elles, qui paraissent irréalistes en tant que peinture figurative, mais dont le sujet reste décelable. J’aime bien ce tableau de Braque et je trouve qu’il a bien été choisi.