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L'homme qui court, Kasimir Malev... - Critique de Film, Théatre, série...

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L'homme qui court, Kasimir Malevitch

Le tableau à analyser s'intitule « L'homme qui court ».

Il a été peint par Kasmir Malevitch en 1930-1931.

Il a été peint avec de l’huile sur toile dans un format vertical de 79 x 65 cm.

Il est exposé au Centre Pompidou de Paris.

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 Kasimir Malevitch est un peintre avant-gardiste du 20ème siècle étant né en 1878 à Kiev en Ukraine et décédé en 1935 à Saint-Pétersbourg en URSS. Il va inspirer le futurisme en créant divers décors de spectacle toujours dans l'abstraction comme il a eu l'habitude de faire dans la peinture en ré-interprétant la réalité de l'objet, et en la simplifiant à de simples figures géométriques. En 1915, il va mettre en place l'exposition 0.10 qui aura pour but de mettre en avant ses nouvelles œuvres suprématistes, mouvement dont il est le fondateur. Ces peintures abstraites, dont l'esprit est libre de tout corps, ne plairont pas à Staline qui interdira au peintre d'exercer, ce qui le mettra dans la ruine. Plus tard, il reviendra avec une de ses œuvres les plus connus, « Carré blanc sur fond blanc ». Puis de nouveau dans la peinture figurative, dont l’œuvre ici étudiée avant de mourir quelques années après avoir peint son autoportrait et celui de sa femme.

 

« L'homme qui court » a été créé dans l'entre deux guerres et vers la fin de la vie de l'auteur. 

 

Cette œuvre fait partie du mouvement cubique, initié par Braque et Picasso en 1908, dont on ne sait pas qui en est l'exact fondateur. Eux deux vont alors exercer le cubisme dans leur carrière, et essayer de l'exploiter différemment en le faisant évoluer de différentes formes et manières avec le temps. Que ce soit par des papiers collés ou du trompe l’œil, Braque évoluera petit à petit dans un art plus abstrait où il sera plus difficile d’identifier le sujet mais où la quintessence de son art restera toujours perceptible même pour les yeux les moins entraînés. Ensemble ils reconstitueront le réel en en simplifiant les formes et les couleurs.

 

Comment Kasimir Malevitch exprime-t-il ici ses influences provenant du cubisme de Braque en nous délivrant les émotions d'un monde paysan ?

 

On voit dans ce tableau un homme qui court de droite à gauche sur une route de campagne. Il y a deux maisons et deux croix plantées au sol, plus grandes que les maisons. Le tout sous un ciel bleu avec quelques nuages.

 

Il y a trois plans dans ce tableau. Le premier est constitué uniquement du personnage principal (l'homme qui court) et dans le second plan, on voit le champ avec les maisons. Puis en arrière-plan, le ciel, composé de nuages donnés forme par de discrètes lignes blanches. On remarque que le choix de format vertical du tableau peut être associable aux lignes de forces verticales qui expriment l’action de courir du sujet, un mouvement. Les lignes de force horizontales, elles, par la route, sont effacées par la place que prend le personnage dans ce tableau. Cela donne une sensation d'incertitude par rapport au lieu où se trouve celui-ci et où il va. Au contraire, les croix, signe de religion, hautes, elles, prennent de la force et de l'ampleur. 

 

Le personnage principal dans ce tableau est vêtu d'un haut dans un style médiéval de l’apoque vert et d'un pantalon blanc, il est grand, et est est en train de courir. Il y a un mélange de couleurs chaudes et froides. Le bleu dans l’arrière-plan occupe une bonne partie du tableau. le jaune a été utilisé pour le champs et le rouge pour les croix, la route et les habitation en association avec du blanc et du noir. Le vert est aussi utilisé pour la route. Tout cela a été simplifié au strict minimum.

 

Il n'y a pas de lumière dans ce tableau. Cependant, il y a quand même certains effets de dégradé pour donner du réalisme et de la profondeur à la scène.

 

Tout cela donne une impression de rapidité, de stress ou d'angoisse. On saisit alors le caractère futuriste de la peinture de Malevitch. Il se peut que Malevitch représente un homme face à la mort et que cette œuvre marque le retour de la peinture figurative, et la fin de la peinture abstraite pour lui à la fin de sa carrière et de sa vie.

 

Le tableau lui-même, ou chaque élément ne représente pas la réalité telle qu'on la connaît, mais une réinterprétation de ce que voit l'artiste en la simplifiant sous formes géométriques simplifiées. Les couleurs sont elles aussi très peu contrastées et il n'y a pas de lumières. La réalisation de cette peinture tend à l'abstraction et l'artiste cherche à mettre en avant ce qu'il veut nous faire voir. De ce fait, ce n'est plus ni la beauté, ni la représentation du sujet qui est le plus important dans cette œuvre, mais  le tout et la façon dont la représentation du sujet a été abordé par la peinture, la transcription d’une émotion que l'auteur cherche à nous dire. En effet, dans le cubisme il n'y pas tant de couleurs, et l'artiste par de simples formes et perspectives réussit à nous transmettre sa vision. Cette œuvre délivre ici un message onirique justement grâce à l'invention du cubisme sur un monde paysan. Le champ vide et le peu de petites maisons en témoignent, l'homme est bien seul dans un endroit inconnu, l'air de fuir la mort ou bien un châtiment vécu divin. La transformation faite de ce qui est normalement des éoliennes dans un champ en des croix de l'église est par exemple un procédé de l'abstraction cubique, tout comme le reste qui créer l’atmosphère que dégage le tableau.

 

J'apprécie cette œuvre, la simplicité qui s'en dégage, mais au contraire, après l'avoir analysée, j'en comprends tout son sens et sa profondeur.

 

Cette œuvre me fait penser au bûcheron, aussi peint par Malevitch, en 1912. Bien que les procédés utilisés ont été ceux du tubisme avec le bûcheron, on retrouve dans cette toile la pauvreté du monde paysan exprimée grâce à une simplification des formes et des couleurs par le cubisme.

Damien BENMANSOUR, Lettres et Arts, 04/04/2022

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Damien Origine.

23-04-2022

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L'homme qui court, Kasimir Malevitch n'appartient à aucun recueil

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Damien Origine..

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