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Mon autobiographie

Autobiographie : IV - rock and bac ou bac'n'rock

 

          Chers amis, sôlu bisààme, voici mon épisode 4. En fait, dans les deux chapitres à venir je m'attarderai sur la question du rock et des diplômes. D'où le nom de « bac'n'rock ». Deux choses qui, comme vous pouvez vous en apercevoir sont étroitement liées, vachement ! Hélas, une logique qui est à l'image de la vie, pas très... logique.

           Je suis ce que l'on peut appeler un « faux intellectuel ». Signification ? Flash-back sur 1984.

           À l'âge de 15 ans, la perspective des études ne m'intéresse pas. Mais alors, vraiment pas – alors que ma sœur vient de réussir brillamment son bac, C de surcroît ! Moi je ne pense qu'au football, au rock, à me barrer de mon collège ripou, à traîner avec les copains ou à regarder les copines. Même pour le bac, il faut me motiver, me raisonner pour me faire la leçon : « Va au moins jusqu'au bac, pour avoir quelque-chose ! ».

          À 15 ans je veux faire du rock, rien que du rock ! Vœu qui sera exaucé trois ou quatre ans plus tard lorsque SOS, groupe du Val de Villé m'embauche comme bassiste. On est à l'automne 1988 et – ironie du sort – je rentre en terminale pour préparer ce fichu bac.

          Résultat de tout ça : SOS n'a duré que 4 ans, j'ai fait la bagatelle de dix ans d'études (siii !!!) et … autant de chômage ! Terrible la vie. Voilà pour ce qui est de la notion de « faux intello ».

          Bon, les années 80 c'est ça, la dictature du diplôme et je suis élevé dans cet esprit. Les enseignants ne cessent de rappeler, de nous rabâcher que l'employeur n'engage que le plus instruit, même si c'est pour nettoyer les chiottes ou pour mettre un vulgaire Stämpfel sur des enveloppes. Et bla bla bla et bla bla bla.

          Effectivement, beaucoup d'entreprises embauchent alors des ingénieurs pour balayer la cour, n'ayant mieux à leur offrir. L'été 84 encore, un pote à mon cousin raconte ses déboires : à plus de 25 ans les bouchers lui refusent l'embauche malgré son expérience parce qu'il n'a pas de diplômes. « Même pas le bac ! Je ne veux plus vous voir !  - Mais j'ai travaillé deux ans en charcuterie, ai été stagiaire en boucherie à plusieurs reprises, je suis bon en comptabilité et ... - Raauuus, drüüüsssen !!! ». Telle est l'unique réponse des recruteurs.

           C'est le résumé des années 1980. Les années 90 substitueront à la dictature du diplôme celle du CV – expérience, formation professionnelle – et les années 2000 seront celles … du népotisme ! Super pour moi (1).

           Donc SOS, octobre 1988, Neuve-Église (Val de Villé). Un trio, la basse, un solo de sax sur le slow SOS qui est notre chanson fétiche. Le style est donc du rackay, de la chanson rock-pop. Christophe le chanteur-leader, laisse la basse pour la guitare, écrit les textes, tous en français. Michel mon copain de première S a laissé la guitare pour les claviers. Les deux ont déjà une expérience dans le rock, et le groupe a déjà quelques mois. Une boite à rythmes complète la formation, tchaca boum tchaca boum boum. Berlin devient vite la chanson-phare du tour de chant, au refrain sulfureux « Berlin cité empoisonnée ! » ; l'année d'avant les Porte-Mentaux nous on fait « Elsa Fraülein » ; et pile un an plus tard le mur chute, rasé de nous entendre (2). Vous connaissez Jéricho ? On peut au moins se vanter d'avoir infléchi le sens de l'humanité !

          Christophe aime ma façon de jouer de la basse, surtout parce que je procède en contre-chant, mélodiquement et en arpèges. En accords aussi. Michel aime mon slap. De plus, comme il débute au synthé, je lui apprend l'harmonie au clavier. Donc je reste, je suis embauché définitivement (titulaire de la fonction publique radicale). Très vite je prendrai le sax, parfois les claviers, me lancerai dans le chant (chubidou bidoubidou up ! Les petits chœurs) et écrirai mes premiers textes (dont Morose, mais tous perdus à ce jour), mélodies et grilles d'accords. Ma vocation écrivainistique (3) ne m'a jamais vraiment quitté.

            Les morceaux se succèdent, Touch, South Africa, Quatre murs, On n'a pas choisi, Disco, Douce nuit, Mardi neuf, le Temps, Enfant de là-bas, Rêves noires, Liza, Afro, Morose... Christophe, quelques mois avant les célébrations du bicentenaire de la Bastille nous fait « une chanson douce » version rock et révolutionnaire – « le drapeau blanc faut pas le tacher ; Aux armes citoyens, que la mort vous libère enfin ! ». Euh ouais, on se calme les Gauchos !

           On répète chez Michel, dans son grenier sympa. Malgré un louable aménagement de celui-ci, on a froid durant cet hiver 1989. Alors on déménage définitivement dans sa cave – où on se les gèle encore plus. Et on travaille d' arrache-pied pour monter notre répertoire, pour se créer un son, un style, un nom.

          Pour le 21 juin, on n'a pas trouvé de concert, pas de podium ni même à Benfeld… penauds, on se console en donnant un tour de chant aux amis, petit concert dans notre cave. Moi je suis penaud d'avoir raté mon bac. Mais l'année était difficultueuse.

         À partir de là tout s'enchaîne. On embauche « Clapton », un copain du lycée qui s'ennuie dans la vie, guitariste assez virtuose et présent dans l'assistance du concert. Moi je viens de décrocher mon permis, et peux désormais rouler de mes propres ailes (celles de la Coccinelle que j'ai abîmées dès mes premiers km, au grand dam de mon père), Christophe embauche un autre pote pour nous manager (surnommé Crevette et ancien du lycée) ; ce dernier nous trouve un batteur (enfin un vrai, à mort les boites à rythmes !). Enfin, je pars en vacances avec Christophe et Crevette, à Biarritz en camping, où l'on peut méditer sur notre bébé commun qui est ce groupe en friche.

          À vingt ans, l'avenir pour moi c'est le rock, mon bac à repasser et ma coccinelle orange (paternelle, datant de 1973). Suite au prochain numéro

JB – 2014

Petites notes :

 

(1) Voir épisode précédent, mon après-éviction bnuesque

(2) La légende dit qu'on a chanté sept fois de suite « Berlin », et à la septième fois le mur est tombé … j'ai bien dit la légende

(3) Petit néologisme personnel, voir épisode n°1


22-09-2017 ProtectionPublication certifiée par DPP

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