– Texte court (1500 à 5000 caractères)
– Texte (+5000 caractères)
→ Poème en prose ; Prose poétique → Précisez en haut de votre page.
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Le roman "1984" d'Orwell a eu un succès sans précédent malgré le fait qu'il ne s'agissait pas d'un crime ou d'une histoire d'amour mais d'un roman satirique. La satire est un type d'art qui est souvent rejeté non seulement par les critiques mais aussi par l'élite qui gouverne un pays. C'est précisément pour cette raison que le succès d'une œuvre satirique est une chose extraordinaire. Orwell lui-même est un auteur extraordinaire car il a osé faire connaître le vrai visage du système totalitai...
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Elisabeth Delport possédait une magnifique bâtisse donnant sur un immense domaine dans le Périgord noir. Férue de belles lettres et poésie, elle sillonnait les environs proposant des ateliers d’écriture. Au fil des années, elle fit beaucoup d’adeptes dont je faisais partie. Tous les deux ans, elle les conviait pour une journée chez elle afin de célébrer cette passion au cœur de son parc. Des heures festives mêlant la langue française, la musique et la peinture réjouissant de nombreux artistes...
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Mon rêve, mon bref moment de paix, vient de prendre fin avec la déflagration des bombes. Chaque nuit se termine de la même façon depuis plusieurs mois. Aucun isolement, pas même le mien, ne serait capable de m’éloigner du chaos qui règne dans le monde extérieur. Pas la moindre minute, pas le moindre battement d’ailes des jeunes étourneaux, ne passe sans que ma mémoire ne m’accable avec le sifflement perçant des ailerons blancs de la brigade aérienne. Mon réveil est déjà un retour au cauchema...
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Une volée de cloches annonçant les vêpres de ce temps de l’Avent la tira de sa somnolence. Elle l’avait accompagné jusqu’à la porte n’ayant enfilé qu’une chemise qu’elle n’avait même pas boutonnée. Au risque de glisser, il avait descendu la flopée de marches à reculons sans la quitter du regard. A peine était-il parti qu’elle s’était recouchée dans les draps encore chauds et parfumés de son odeur. La neige qui tombait en lourds flocons avait déjà effacé les traces des pneus pourtant profondes...
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Dans la vallée de la mort aveuglante et ampli de cris, mes pensées résonnent et mon cœur saigne d’une douleur transperçant que je n’arrive pas à éradiquer. Face aux ténèbres qui m’engouffrent et à l’impulsivité de cette douce folie, je me sens bercé par tant d’âmes meurtries. Ai-je seulement une raison d’être ici, pourquoi en enfer et pas au paradis, pourquoi est-ce le diable qui m’implore de le rejoindre et non Dieu. Qu’ai-je fait dans ma misérable vie pour subir ce châtiment impie, sinon v...
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Aujourd’hui, on lui coupe la parole, on lui coupe la gorge, c'est plus simple et définitif, on respire mieux depuis qu'il étouffe. Le symbole incarné est devenu chair tout court, étêté, écimé, et l’Etat est visé par son intermédiaire, sans plus même assumer ses choix, sa déroute, sa peur, et surtout celle des urnes . En effet, les ministères n'ont cessé , depuis 68, de vouloir " faire entrer le monde à l'école" , alors qu'elle était un lieu de découverte et d'étude de la pluralité , des langu...
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Curieuse chose que de grandir. On avance, on avance, mais sans trop comprendre où on va, et on le pense même alors qu'on est juste enfants. "Je rêve souvent de la même chose. Un pré, dans lequel je fuis à loisir. Pas d'âge, rien qui ne disparaît, rien qui ne s'effondre. Puis je me réveille, pour voir encore une journée arriver. Je sors respirer un bon coup, mais j'étouffe, et je ne sais pas où je vais." aurais-je pu penser il y a moins d'un an Actuellement, j'avance quand même, je grandis, e...
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Chanson de zeste Aoi Vert Hauts sont les monts, rase la campagne ; preux le roc, albe l’aragne. À l’aube – merveille ! Un être baignait, nonpareil. Eau « Â ! », fit l’être. À sec. Il eut soif, l’air métèque. L’heure sonna. Le temple du monde s’embrasa. Un feu ? Un gueux ? Une fille, en prêtresse, l’approcha. Tombeau Elle cherchait un toi, un écho. Un nom ? Un tombeau ! – orpheline qu’elle était – sur les lieux. Mal vêtue, raide, ardue. Franche. Perdue. Elle portait une pelle, un seau d’eau. D...
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L’homme que l’on appelait le Lion Noir, était en chasse depuis trois jours. Il avait été engagé par les indigènes de cette île afin de mettre un terme à la terreur que leur inspirait un tigre qui décimait leurs troupeaux et s’attaquait parfois à la tribu. L’homme avait 43 ans, il mesurait un mètre quatre-vingt-sept, et son corps semblait être taillé dans le marbre. Il avait des cheveux bruns qui lui retombaient sur les épaules. Il portait une barbe qui au menton commençait à être autant gris...
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Mes quatre saisons préférées ! Je dois ce petit texte à mon enfance rurale, juste après la guerre dans cette île que j’ai adorée ; peut être pour mieux m’en éloigner, alors que nos journées étaient encore dictées par ce que la nature avait décidé. Ici pas de hiérarchie, tous, nous étions faits du même bois. Pas d’agenda, pas de rendez-vous si ce n’était dans un champ pour s’entraider, moissonner ensemble, vendanger ensemble des parcelles pourtant toujours minuscules… C’est là que j’ai grandi…...
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Allez, Nath, une p’tite ? encore. Qu’est-ce que ça peut faire de toute façon…on s’en fout. C’est de toi à toi. De toi à moi. Toutes les 2. Ok ? Tout le monde s’en fiche que tu fumes ! Ils ne peuvent pas comprendre. Et y’a personne qui va s’en plaindre ! Allez viens ! on va sur la terrasse et on fume. Ok ? On est bien toute les 2. Toi et moi. Toujours, et pour toujours. Je t’aime tellement. Tu le sais, pas vrai, que je t’aime ? je suis toujours là, moi, avec toi. Toujours. On est bien, non ? I...
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Je vis en Seine-Saint-Denis, dans une jolie maison que nous avons fait bâtir avec mon conjoint. Agée d'une quarantaine d'années, fonctionnaire, mère de trois enfants, je suis Klidja H., surnommée le rouleau compresse-coeurs. J'essaye de m'expliquer ce sobriquet, particulièrement malfaisant et déplacé, utilisé à mon endroit par mes collaborateurs. En effet, comment peut-on se permettre de me nommer ainsi, moi qui suis si bienveillante, une collaboratrice ouverte et disponible à toute heure...
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La curiosité constitue déjà la raison pour laquelle l’homme est là sur terre. Il veut tout connaitre sans aucune mise en épreuve. L’homme aime transgresser ce qui est défendu et prohibé. Il cherche à rendre permis ce qui n’est pas permis. Aujourd’hui, la curiosité comme une indiscrétion n’est plus un défaut : elle est prise généralement pour une qualité. Cette forme de curiosité permet à certains de se protéger. Avant de faire quoi que ce soit, l’homme préfère se renseigner d’abord. Il n’ose...
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Elle ne dormit que très peu cette nuit-là. Elle avait dû quitter son bureau précipitamment, laissant sa page d’écriture inachevée, un insecte, guêpe géante aux pattes velues, portant l’habit des Daltons, maillot bariolé de noir et de jaune, et bourdonnant sauvagement autour de sa tête. Bourdon ou frelon ? Elle n’aurait su le dire ! Elle était restée un instant, figée sur l’écran, n’osant bouger, de crainte que le monstre ailé ne l’attaque et de son dard ne la pique, l’envoyant dans un délire ...
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Dans le village on l'appelait le Maître des abeilles. Un surnom dont il avait hérité petit, du temps où il courait les prairies fleuries à l'affût de ces hyménoptères. Aujourd'hui, sous le poids des ans, son dos s'était voûté mais sa passion était restée intacte. Dans ce petit coin de France vallonné, on disait que cette passion dévorante pour les abeilles était due au miel qui avait remplacé le lait lorsqu'il était enfant. En fait on ne savait rien de lui mais on en parlait beaucoup ! Il éta...
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Dois-je vous dire ma Chère, que Madame de Meudon s’est improvisée salonnière depuis peu et tient table ouverte le premier mardi de chaque mois. Chez elle point de gens de lettres et fort peu de conversations politiques. Dans ce petit temple de la causerie, on vient déniaiser son esprit, lire quelques petites pièces en vers ou en prose, et surtout se délecter de gracieuses frivolités, de potins d’alcôves et de conversations galantes. Sa petite cour gaie et un tantinet libertine où les causerie...
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Une touffe de poils roux Dans la campagne qui s'endort, la tiédeur de la journée commence à s'estomper et la fraîcheur gagne les buissons et les prés. Quelque part dans ce puzzle vert où chaque pièce est d'une nuance différente, on entend encore le geai des chênes et les pinsons. Le soleil, avec cette lumière dorée si typique de fin d'après-midi printanier, donne à chaque chose un relief particulier : l'arbre semble plus haut, le rocher moins gris et l'azur plus clair que bleu. La nature va ...
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Ma machine à laver était en panne depuis belle lurette. Une Brandt 3000. Je n'avais pas cherché à jouer le réparateur ni à en appeler un. Elle passait sa seconde vie comme plan de travail dans la cuisine. J'avais pris l'habitude d'apporter mon linge au lavomatique sur la vieille place. Deux fois par semaine je m'y rendais. Changeur de monnaie éventré, de l'urine dans les tambours, la télé murale arrachée, des giclées d’Ariel plein le sol, le plafond et les murs. C'est l'état dans lequel j'av...
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Lorsque je poussais le portillon du jardin ce soir-là, il y eut en moi comme un pressentiment : quelque chose d'inhabituel s'était passé ! D'abord, la palette transformée en portail n'était pas exactement,à la même place, le genre de détails qui fait '' tilt'' lorsqu'on est un habitué des lieux. Je pénétrais donc sur la terrasse que je cultivais sans que j'aperçoive la moindre chose étrange. Avais-je rêvé ? Si j'étais descendue ce soir-là après la grosse chaleur, c'était avant tout pour arro...
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C'est une petite bille bleue qui roule en ellipses autour d'un grand cercle jaune, et à laquelle s'enroule, balourde, sa petite sœur au visage pâle, toujours à demi cachée par une frange d'obscurité. Les démiurges de tous horizons, pour peu qu'ils laissent courir leurs doigts à sa surface, y sentiront ci et là quelques aspérités rocailleuses, des gros cailloux de terre meuble qui tachètent avec parcimonie l'inaltérable bleuté de sa structure. Les plus minutieux, ceux en tout cas que n'a pas ...
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L’enfant rêveur. Dans la classe, tous les écoliers sont suspendus aux lèvres de la maîtresse. C’est le jour de la rentrée. La première entrée à « l’école des grands » comme disent les chérubins qui viennent tout juste de quitter la maternelle pour rejoindre le cours préparatoire. La maîtresse explique les règles à respecter dans la nouvelle école. Se ne sont plus des bébés et ils ne seront plus maternés par la maîtresse ou la tata. Maintenant ils sont grands. Debout devant le tableau noir, el...
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En prenant les allées de Tourny, Fanny ne voulut pas se retourner, trop fière, pénétrée par l'orgueil des rebelles. Elle avait laissé les boulevards situés dans le centre-ville, face au café de PARIS. Plantée entre les arbres, elle avait attendu Pierre, cramponnée à un parapluie sur lequel tombaient des larmes s'égrenant en collier. L'endroit était déserté par les derniers passants du jour qui s'éteint. Elle fut intriguée par cet homme qui l'observait au travers des vitres du café. Il regard...
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Hervé était un petit garçon de neuf ou dix ans plutôt mignon. Pas très grand pour son âge, assez mince mais pas maigre pour autant. Il était toujours vêtu avec beaucoup de soin, de longs cheveux blonds, toujours bien coiffés, un peu trop longs peut-être pour un garçon. Hervé était un enfant poli, bien éduqué, souriant, jovial, serviable, bon élève et participait volontiers à toutes les activités extrascolaires.
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Voilà, c'est fini. J'éteins l'ordi, je le range dans sa housse. Il est 23 heures, je viens de boucler « mon » dernier journal. Point final d'une carrière débutée il y a 39 ans au Courrier Picard, jamais quitté depuis. Dans les locaux, nous ne sommes plus que deux. Ma compagne, Carole, est restée pour vivre avec moi ce dernier jour, ce dernier soir. J'avais envie de le vivre comme ça. Je range mes affaires dans mon casier, je viendrai les rendre plus tard. Là, normalement, pour parler comme d...
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C’est une histoire qui ne peut avoir lieu qu’à la circonstance particulière de la crise Covid-19. C’était en janvier, on commençait à se connaitre, en France. Tes yeux mélancoliques m’attirent parmi la foule, ta belle silhouette quand tu fumes, tes regards sincères et hypnotisants me caressent tendrement. Je n’oublie jamais mon impulsion incontrôlable de poser ma main sur tes cheveux quand tu t’exprimais ta tristesse, ma main s’arrêtait dans l’air avec mon battement de cœur trop fort que mes...