Penses tu vraiment qu’à présent est venu le temps des regrets ?
Il est mort. Tu peux bien pleurer toutes les larmes de ton corps, tu auras tort. Il s’est moqué de toi comme le diable se moque de la croix. Il ne s’est pas fait prier, oh Dieu ça non, pour te faire passer pour un con. Tu as mal à en cracher ton esprit, à en vomir ton âme, mais il est partit chéri, n’en fais pas un drame. Car ce sont tes côtes qui sont brisés et non les siennes, c’est bien ton sang qui s’est gelé et ta triste peine me fais pitié, elle est bien peu de chose à côté de la mienne. Les regrets tournent autour de toi, ils caressent ton long manteau noir, effleurent ta nuque et susurrent a tes oreilles qu’il est temps, maintenant, de couper le dernier fil qui te maintient à lui. Laisse le s’en aller… il n’en veut plus. Destiné, fiancé ? Il n’y croit plus. Ta foi s’en va, déçue de toi, de ton corps de tes bras. Ils ont déjà creusé pour lui, la petite boîte est ouverte tu n’as plus qu’as le déposer à l’intérieur, afin qu’il puisse s’endormir et te manquer.
Tu le sens à présent ce vide ? Cet immense désert où l’air sec vient heurter chaque recoin de ton corps, ce néant ténébreux qui donne au blanc de tes yeux l’impression d’être éteint ? Tu n’es plus. Où es tu ? Loin de ton corps certainement, il reste là et ne bouge plus, ton visage se confond dans la blêmeur du ciel. Il ne reste que le rouge de cette rose tremblante entre tes doigts. Tu la jette dans le fossé pendant qu’ils finissent de l’enterrer. Les gens s’en vont, te touchent l’épaule pour se défaire de leur fausse compassion, mais tu n’en à que faire, il pleut sur tes joues, ces quelques gouttes qui viennent embrasser ta bouche ont le goût inerte de tes sentiments.
Les yeux fermés tu écoutes. Il n’est plus là.
Il ne bat plus.
Ce silence te rend sourd jusqu’à ne plus entendre la raison te hurler son amour.
Mais l’amour tu l’as enterré.
La vie est morte.
22-07-2014