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Un secret - Nouvelle

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Un  secret 

Laurent, 59 ans, était un policier aguerri. Il en avait vu des petits cons qui avaient tenté de lui piquer son arme, des cambriolages incroyables, des morts par suicide ou par meurtre. Il avait mis plus d’un voyou en garde à vue durant toute sa carrière, il avait ramené plus d’une fois des fugueurs à leurs parents inquiets. Il avait couru après nombre de délinquants ! Bref, son métier avait toujours été pour lui une vraie passion.

De grande stature, 1,92 mètre, de larges épaules, toujours habillé d’un jean et d’un tee-shirt un peu trop moulant au goût de son épouse, Laurent impressionnait. Père de deux enfants qui avaient maintenant quitté le nid familial, il voyait approcher la retraite avec une sorte de bonheur et de stress conjugués.

Ses collègues, à cause de son physique hors normes, l’avaient surnommé : « Hulk » en référence au célèbre personnage de fiction, qui, dès qu’il était un peu trop contrarié, voire même en colère, se transformait en un géant redoutable pour faire justice en arrêtant les méchants. Laurent en avait pris son parti, cela ne l’ennuyait plus depuis longtemps. D’ailleurs, pour tout dire, il s’entendait bien avec tout le monde au commissariat où il travaillait. Ses yeux bleus au regard d’acier, sa stature immense son côté très sportif (il faisait du parachute, de la boxe française, du tir à l’arc et surtout une course à pied matinal depuis plus de 35 ans), bref, tout ce qui émanait de lui imposait le respect et tous le trouvait plutôt facile à vivre.

Très sociable, toujours prêt à rendre service, autoritaire quand il le faut, il aimait mettre de l’ambiance dans son bureau. Il apportait de temps à autre les viennoiseries du matin, il donnait un coup de main à un collègue en difficulté, par exemple, pour détailler une scène de crime par écrit etc. Mais quelque chose avait toujours intrigué ses compères : Laurent avait un secret. Ils en étaient absolument convaincus. Il faut dire que plusieurs indices allaient dans leur sens, et ce, depuis le tout début de leur coopération. C’était son air penaud, une fois par semaine, qui suscitait le plus souvent des interrogations.

Régulièrement, Laurent s’absentait, il prétextait avoir besoin de faire quelques achats, pendant sa pause déjeuner, pour sa femme. Il revenait ensuite avec toutes sortes de sachets multicolores dans un grand sac à dos. Tout le monde se demandait ce que pouvait bien contenir ce sac hebdomadaire qui l’empêchait toujours de rester à déjeuner avec eux chaque jeudi midi, quel que soit le mois de l’année, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Ce qui les questionnait surtout c’était l’air qu’il prenait à son retour : Il avait l’air honteux vu la tête qu’il tirait, il était gêné, un peu rougeaud, à enfermer précipitamment son trésor dans la consigne étiquetée à son nom. Si, par simple curiosité, quelqu’un osait lui demander ce qu’il avait acheté, c’était le seul instant où Laurent faisait place à un Hulk peu commode. Il devenait nerveux, se tordait les doigts, prenait un air crispé qui rendait plus saillantes ses rides d’expression, puis il répondait invariablement : « Qu’est-ce que ça peut te faire ? ».

À Laurent, on pouvait tout dire, rire de tout, faire des farces, compter sur lui en toutes circonstances, mais quand il revenait de ses achats, rien à faire, le gentil Hulk dominateur des bandits, le bienveillant Laurent, là, tout d’un coup, sans que personne n’en comprenne les raisons, devenait le Hulk qu’on apprécie moins : Tout gauche, il vociférait, il se mettait à vibrer, donnait des réponses incohérentes et même se fâchait : « Ça me regarde ! », « ça ne concerne pas le boulot ! », « laisse-moi tranquille ! », « Es-tu de la police ? ». Bref, sous ses airs gentils, chacun percevait qu’une faille personnelle habitait leur gentil « Laurent-Hulk ». Tous s’interrogeaient, mais jamais, jamais, personne n’avait eu de réponse.

Un soir, pourtant, au moment où la plupart des collègues n’étaient plus dans leur bureau respectif, Laurent avait dû croire qu’il était seul, il avait sorti son sac, puis, lentement, étala devant lui, une quantité de petites affaires de mercerie : des pelotes de laine noires, roses et jaunes, des perles colorées, des cotons à broder, des dentelles de toutes tailles, des petits morceaux de tissus. Un jeune stagiaire passait par là, environ 14 ans, il était revenu chercher un dossier qu’il avait oublié. En classe de 3ème, il était au milieu d’eux pour une semaine, quand il arriva dans le bureau de Laurent et qu’il vit tout ce fatras posé devant lui, il écarquilla de grands yeux et demanda :

-  « AH ! C’est pour votre fille ? ».

Laurent, très contrarié d’être ainsi découvert, rangea immédiatement le tout et répondit :

- « Oui, elle comptait sur moi cette semaine. Et je te demanderai de n’en parler à personne pendant ton séjour chez nous. C’est compris ? ».

Le jeune un peu hébété opina de la tête et s’enfuit immédiatement sans dire un mot de plus. Laurent soupira. Il fut rassuré, ce n’était qu’un môme, juste là pour très peu de temps. S’il avait été surpris par un collègue, l’affaire aurait été beaucoup plus gênante.

Ouf ! Personne ne doit savoir le contenu de mes courses ! Personne ! , il devenait soucieux. Régulièrement, il changeait le numéro de code de son cadenas pour être bien certain que personne ne viendrait fouiller dans ses affaires. Puis, comme chaque jeudi soir, il rentrait chez lui. Là, tout à fait à son aise, il rangeait toutes ses courses. De nouveau tranquillisé.

Sa femme elle-même avait cessé de lui poser des questions. Inutile de se confronter, une fois de plus, à un mur. La seule chose qui la contrariait au plus haut point, c’était qu’il en fasse tant de mystère. Après tout, pourquoi tant de précaution ? Pourquoi tout cacher ? Quand elle le lui demandait, il répondait invariablement : « Pourquoi ? Non, mais tu te fous de moi ou quoi ? Je suis flic, je suis Hulk, t’imagine la tête de mes collègues ? ». Elle avait beau argumenter que cela n’avait aucune importance, il n’en démordait pas. Son secret, il se le gardait pour lui tout seul et gare à celui qui le trahirait ! Il avait fait jurer mille fois à sa femme de n’en jamais rien révéler à quiconque. De guerre lasse, elle avait accepté une fois pour toutes.

Il n’acceptait même pas qu’elle fasse les achats pour lui. Rien à faire. Cela revenait à lui seul, et rien qu’à lui. C’était son trésor, son mystère, sa passion secrète, son plaisir, son dada, son hobby, personne ne devait se mêler de quoique ce soit. Là encore, elle accepta. De toute façon, pour sa part, cela l’arrangeait bien. Ce qu’elle aimait, quant à elle, c’était la chasse. Souvent, le dimanche matin, elle partait avec ses potes en combinaison verte, le fusil sur l’épaule et ses deux chiens. Voilà ce qui lui plaisait. Elle reconnaissait qu’il y avait bien longtemps qu’elle n’allait plus dans l’atelier de son époux. Elle n’était même plus certaine de savoir ce qu’il y fabriquait au juste. Maintenant, à force de recommandations, d’injonctions péremptoires, elle s’en fichait. « Il peut bien y faire ce qu’il veut, ce n’est pas mon royaume ! Moi, c’est la chasse ! ». Fin de l’histoire.

Un jour, cependant, à sa grande surprise, Laurent, alors qu’il était dans le magasin, un jeudi midi donc, rencontra une collègue d’un autre service, dans une ville voisine, d’un autre commissariat où, parfois, il s’était rendu :

- Ah bonjour Laurent, comment vas-tu ?

- Euh, bien merci !

- Qu’est-ce que tu fais là ? Tu es en mission commandée pour Séverine ? (Le nom de sa femme)

- Oui, exactement, elle m’a demandé de lui prendre quelques petites choses.

Laurent était rouge écarlate. Cramoisi même. La consœur s’en étonna :

- Oh mais ne sois pas si gêné, je viens rarement ici, moi, d’habitude je vais plutôt dans l’autre boutique près de la gare ! Tu cherches quelque chose de précis ?

Laurent hésitait mais son excitation pour son futur projet créatif le faisait piaffer d’impatience. Il n’y résista pas :

- En fait, est-ce que tu sais comment on enduit un tissu ?

- Oui bien sûr, il y a un produit pour cela. Viens je vais te montrer !

Ils discutèrent chiffon, colles et aiguilles pendant une bonne vingtaine de minutes. Ladite collègue en question fut très surprise par l’érudition de son confrère quand il parlait mercerie mais n’en fit rien paraître. Elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise.

- Tu serais bien aimable de ne parler de notre rencontre à personne, tu comprends ? Je préfère.

- Pas de souci, Laurent, Croix de bois, Croix de fer, si je mens, j’vais en enfer ! Elle se signa. Ils éclatèrent de rire.

Laurent n’avait jamais oublié cette rencontre improbable entre policiers dans ce magasin. Depuis, il avait toujours craint qu’elle ait raconté leur entrevue, ne serait-ce que par inadvertance. Mais bon, le temps était passé et personne ne semblait savoir. Il avait été rassuré.

Un jour, cependant, alors que ses collègues allaient de bureau en bureau à la recherche d’argent pour remplir la cagnotte qui leur permettrait d’offrir à Laurent un cadeau pour son départ à la retraite, ils se retrouvèrent tous dans la salle de repos, près de la machine à café :

- « Tu le sais toi ce qu’il cache dans sa consigne ?

- Non, pas du tout, mais bon, j’ai mon idée.

- Ah oui ? Tu penses à quoi ?

- Je pense qu’il achète des trucs pour ses petits-enfants. Quelquefois j’ai observé, il semble toujours revenir du côté de la rue Mazarine. Or, là-bas, il n’y a qu’une boutique : une mercerie. Assez grande d’ailleurs, c’est là qu’il doit aller.

- Mais non c’est pas possible, cela fait tant d’années qu’il nous cache son manège. Il n’a pas encore de petits enfants en plus, tu te goures ! Tu vois Laurent dans une telle boutique toi ? Franchement, pas moi !

- Moi, renchérit une autre collègue, je pense que sa femme le mène par le bout du nez, aussi costaud qu’ils sont, les hommes parfois devant leur épouse, ils n’en mènent pas large. Si ça se trouve, elle exige de lui qu’il rende visite à quelqu’un ou bien qu’il aille chercher telle course, j’en sais rien moi !

- Oui, c’est bien là le problème, personne ne sait ! À un moment donné, tout le monde a lâché l’affaire...Mais là, à deux mois de sa retraite, franchement, on aimerait bien savoir ! Ça occupe beaucoup les esprits en ce moment !

- Tu l’as dit. C’est un vrai mystère ! »

Laurent, qui ne pensait plus vraiment être encore l’objet de tant de questionnements, se doutait cependant que ses associés lui préparaient un pot de départ pour sa retraite. Il s’en amusait intérieurement, et, pour marquer le coup, parce qu’il était sur la fin de sa carrière, qu’il n’avait plus à craindre les railleries ou les intrusions dans son jardin secret, il décida de lui-même de révéler, le jour de son départ, ce qu’était son secret.

Pour ce faire, il redoubla d’efforts, se mit à la tâche encore plus que d’habitude. Seul, dans son atelier, pendant des heures, en oubliant même de se nourrir aux heures régulières des repas, il restait là, penché sur son travail, jusque tard le soir, la nuit même. Sa femme devait crier du rez-de-chaussée de leur maison :

- « Mais enfin qu’est-ce que tu fais donc ? Je sais bien que tu vas tout nous dévoiler bientôt, moi comprise, je ne sais même plus ce que tu fabriques là-haut ! Mais tout de même, descends ! Je te fais confiance, je sais qu’il ne s’agit de rien d’illicite ! Allez, descend donc ! Il est temps de faire une pause ! ».

Ce à quoi Laurent répondait :

- « Encore un peu ! Juste quelques minutes ! » … Ce qui avait le don d’énerver Séverine. Les minutes en question se transformaient en heures. Une fois sur deux, elle finissait par renoncer à le voir passer la soirée avec elle. Comme j’ai hâte de savoir ce qu’il fabrique enfin ! Au début, il faisait le repassage, c’est tout. Le contact avec les tissus l’apaisait après ces journées de travail. Ensuite, ce fut la confection de combinaison de parachutistes… Mais maintenant ? Mystère ! Même moi, sa femme, je ne sais pas ! L’atelier est toujours fermé ! Pff… Encore 15 jours à attendre ! Telles étaient ses réflexions.

Quand Laurent arrivait à son bureau, la joie anticipatrice à la vue de la tête que feraient ses collaborateurs quand ils découvriraient ce que lui, Laurent, fabriquait, lui provoquait un rire intérieur sans nom. Jusqu’ici, il cachait tout, un peu honteux, il ne parlait que de ses activités sportives. Mais, depuis peu, il avait changé de perspective. Sans doute à cause du nouveau copain de sa fille, un grand gaillard d’une vingtaine d’années, passionné par le tricot. Il en fut tout étonné. Leur conversation fut pour lui l’occasion de revoir enfin ses préjugés qui l’enfermaient dans le silence depuis tant d’années :

- « Oui, je sais, c’est étonnant pour un mec, lui avait dit le jeune homme, mais j’assume ! C’est ma grand-mère qui m’a appris. Ma sœur s’en foutait royalement. Moi, çà me fascinait. Alors, dès que j’ai un moment, je tricote. Au début, tout le monde se marrait à la maison, maintenant, chacun s’est fait une raison. Je me suis positionné. Tout va bien. Ma mère et moi, nous commandons ensemble sur Bergère de France depuis un bon moment.

- Ah ! Avait bégayé Laurent.

- Oui, alors, si vous n’avez rien contre un futur gendre tricoteur, tout ira bien ! Je me doute bien, pour ce qui vous concerne, quand on vous voit comme ça, que le tricot n’est sans doute pas votre affaire ! N’est-ce pas ?

Laurent était stupéfait. Sa femme était devenue muette. Il articula la même réponse distribuée depuis toujours à tout entourage familial ou professionnel : « Tu l’as dit, je boxe, je cours, je saute, mais oui, je ne tricote pas ! », il faisait suivre le tout par un rire un peu forcé, viril, grave même. Et tout le monde se mettait à rire avec lui.

Depuis donc cette conversation avec ce jeune ami, il avait décidé de vaincre sa torpeur. « Après tout, je n’ai plus rien à prouver. Je suis un homme, un vrai, personne ne peut en douter. Et si ma passion était acceptée ? Voilà après tout qui me libérerait ! J’en ai marre finalement de me cacher. Différence de génération sans doute, pourquoi est-ce que je n’assumerai pas moi non plus comme les jeunes de maintenant ? ». Aussitôt discerné, aussitôt accepté, il comptait bien provoquer la surprise générale le jour de son départ.

Laurent avait préparé le terrain. Une semaine avant, il avait rédigé une affichette posée sur la pancarte de la salle de repos : « Pour mon pot de départ, à tous ceux que ça intéresse, je révélerai, quelle est la grande passion qui a occupé mes dimanches depuis 30 ans, je vous invite jeudi 31 juillet à 16 heures pile ! ». L’invitation avait produit son effet. Tout le monde y allait de son petit mot, entre eux d’abord :

« À ton avis, tu as deviné toi ?

- Eh non toujours pas ! C’est un taiseux notre Hulk !

- Et toi ? Renchérissait un autre,

- Moi, je pense qu’il doit faire des maquettes, c’est un truc de mec çà. Des maquettes de bateaux ou d’avions. Les sacs colorés qu’on lui voit porter, je pense que c’est rapport au modélisme. Je crois avoir reconnu l’un d’entre eux.

- Ah oui ? Tu crois ? Trop bien alors ! Peut-être qu’il les vendrait alors ?

- Sais pas ! »

Laurent, qui avait surpris leur échange, souriait de plaisir : « Ils vont être vachement étonnés ceux-là ! », il sentait des frissons de plaisir lui parcourir les bras. Puis, à tous ceux qui le regardaient en pointant sa consigne :

- « Eh oh ! Bientôt tu nous diras hein ? Bientôt, tu n’as pas changé d’avis ? », il opinait de la tête et répondait :

- « Non, non, vous saurez tout ! Encore un peu de patience ! ».

Le jeudi arriva. La salle de repos était trop petite, il fallut tout déménager dans la grande pièce du fond : les gâteaux, les boissons, le cadeau. Tout était prêt. La curiosité si longtemps entretenue, le secret retenu, si important pour lui, tout cela les avait poussés à être tous là, nombreux, curieux, impatients. Enfin, enfin, ils allaient découvrir la vérité !

Laurent arriva dans la salle à 16 heures précises. Des exclamations fusèrent, des tapes sur ses épaules, un magnifique sac à dos pour cadeau, des gâteaux vite avalés. Au bout d’un quart d’heure à peine, une voix s’écria : « Alors, ton secret Laurent ? Ton secret ? ». Tous entonnèrent : « Le secret ! Le secret ! Le secret ! ». Laurent était aux anges. Il alla chercher dans son coffre de voiture un très grand sac, une valise et une malle, il porta le tout en deux fois, sur ses larges épaules.

- « Pétard ! Toujours aussi costaud toi ! » s’exclama la secrétaire du 1er étage. Tous approuvèrent. Et là, dans un silence royal, Laurent fit une petite déclaration :

« Voilà mon secret, vous avez le droit de rire, mais pas de vous moquer ! OK ? C’est très spécial ! »

- « T’inquiète pas ! Tu nous connais ! », répondit l’un d’eux avec sa gouaille habituelle. Tous opinèrent en riant.

Alors, Laurent céda, il ouvrit la malle, la valise et le sac énorme. Tous se penchèrent. Là, à la stupéfaction de tous, ils virent des centaines de poupées multicolores. Toutes faites à la main avec des paires de chaussettes, des collants, des laines, des perles et des tissus à fleurs. Ils virent des poupons qui dormaient tétines à la bouche, des petites poupées aux cheveux jaunes, avec des tenues absolument adorables, des poupées avec des costumes traditionnels de différentes régions : alsaciennes, bretonnes, basques. Tout le monde resta muet de stupeur. Laurent observait et prit le soin de préciser :

« Je fais ces poupées depuis plus de 20 ans, je les donne à une association. Je regarde des vidéos sur YouTube, avec une paire de chaussette, un collant, du rembourrage, je peux tout faire. Reste plus ensuite qu’à imaginer les habits ! ».

Tous ses collègues, femmes en tête, poussaient des petits cris d’admiration : « Mais c’est vachement bien Laurent ! ». Les hommes un peu plus sur la réserve, encore tout étonnés, n’en revenaient pas. On aurait dit qu’ils avaient avalé leur langue. Laurent ajouta : « Vous n’imaginez pas le bien que ça fait après des jours de stress au taf, un peu de minutie, de la musique en toile de fond, et me voilà parti pour des heures de détente ! ».

Les hommes prirent à leur tour toutes les poupées dans leurs mains. Les plus jeunes demandèrent si Laurent les vendait pour offrir à leurs enfants. Il leur répondit que chacun pouvait se servir.

C’est ainsi que les poupées aux couleurs chatoyantes, aux yeux charmeurs, aux tenues ravissantes passèrent de main en main dans les cris, les rires et les compliments. Laurent n’oublierait jamais la tête de ses plus proches, ni son épouse présente au milieu d’eux qui ne parvenait plus à émettre un son, si ce n’est pour pleurer d’émotion. Il dut la prendre dans ses bras et tous trinquèrent :  

 

« À Notre Hulk et ses poupées au grand cœur ! ».

 

Laurent partit plus tard, avec toutes les poupées qui restaient. Sauf une, une seule, qu’il laissa à son bureau : Un petit policier confectionné avec une chaussette noire.

 

 

 

 

 

 

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Deogratias

01-05-2023

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Un secret appartient au recueil Mes Nouvelles

 

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