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Un Amour qui brûle Quand l’artiste a salué pour la dernière fois de la soirée tous les spectateurs et que le rideau tombe, il n’y a plus personne alors pour l’applaudir. Plus personne pour le siffler, pour lui rendre les honneurs, pour le féliciter ou le blâmer.
Quand l’acteur a goûté aux joies des vivas du public, à son enthousiasme, à ses louanges, quand tout est fini, il n’y a plus personne pour se lever, pour en redemander ou pour le remercier.
Quand la journée est finie, quand toutes les personnes s’en sont allées et que le soir tombe, il n’y a plus personne non plus pour t’encourager, te conseiller ou te reprocher. Plus personne pour t’interroger ou te corriger, pour rire ou pour pleurer.
Quand les débats d’opinions ont pris fin, et que las de débattre ensuite avec d’autres débatteurs, tu te retrouves tout seul, alors, là encore, il n’y a plus personne pour coller avec toi au plus près de l’actualité, plus personne pour briller ou pour écraser, pour t’élever ou t’abaisser.
Quand le monde a tourné à plein pour te remplir d’idées, de vérités et de mensonges, que le partage s’est achevé, il n’y a plus personne pour te réclamer, pour s’inquiéter, pour t’aimer ou te haïr.
Quand le soir tombe, comme un couperet ou comme une évidence. Quand la nuit t’environne, comme un souffle d’air frais ou une condamnation :
Te voilà seul.
Plus de succès, plus rien à gagner. Enfin, seul avec toi-même, avec Dieu, avec le silence. Seul avec tes pensées. Enfin, tu peux écouter, tu te retrouves sans parure. Enfin !
Tu t’éloignes du théâtre où tu te complaisais. Il était temps. Seul avec le Seul, seul avec ta solitude. Tu vas réfléchir, loin de tout le tumulte du monde. Dans le silence, loin du brouhaha dans lequel tu te noies. Tu n’as plus rien à perdre ou à prouver. Plus rien à exposer ou à cacher.
Mon Dieu, enfin, tu te rends compte ! Voilà pourquoi le monde aime tant le bruit : Il n’a plus d’accès à l’intériorité. Il en a peur. Dans sa brutalité ordinaire, ses faiblesses et ses manques.
Maintenant, tu peux respirer, être toi, complètement toi. C’est un peu comme se préparer à la mort. C’est une rencontre avec plus grand, plus fort, plus vrai, plus beau aussi. Tu n’as plus à fuir ta peur. L’évitement n’est plus possible.
Vois-tu c’est ce qui manque le plus à notre monde : Un peu de recul, un peu d’envol, un peu de distance. Ne plus tant palabrer. Ne plus tant faire de bruit. Mon Dieu comme est grande la beauté d’une âme qui n’a plus peur de s’entrevoir, de se croiser, de se regarder. Comme est grande aussi la bonté de Celui qui en profitera toujours pour t’amarrer à l’ancre de l’espoir, au goût de la vie, à l’intensité du quotidien sans triomphe et sans gloire.
Vois-tu c’est ce qui manque le plus à notre monde : Un peu de musique silencieuse, un peu de hauteur, un peu de profondeur. Ne plus tant s’écarter de soi, de Dieu et de la solitude. Ne plus craindre de prier à voix haute, de pleurer pour de vrai sans se regarder souffrir, ne plus se prendre pour son propre spectacle. Comme est grande en vérité la simplicité de l’enfant qui ne sait pas encore se défendre, comme est puissante la force du silence. Comme est limpide l’abaissement naturel vers notre abîme.
Vois-tu c’est ce qui manque le plus à notre monde : Une génuflexion, un bémol et le balbutiement de celui qui n’a pas réponse à tout. Comme est simple la candeur de l’humilité qui ne fuit plus, comme est jolie la terre vue d’en haut ! Comme est cadeau la lumière des yeux qui contemple un Autre que soi ! Comme est claire l’eau vive de l’âme en quête d’autre chose !
Mon Dieu, je ne suis que moi, mais tout moi, sans amputation ni rébellion. Sans cinéma ni compromission. Moi face à moi puis moi face à toi. L’un qui conduit vers l’Autre. L’Un et l’Autre, main dans la main, dans le ciel sans fard d’une petitesse consentie. L’Un et l’Autre, cœur à cœur, dans la plénitude d’une Rencontre sans comédie. Mon Dieu comme sont inutiles en vérité toutes ces discussions aléatoires et sans but ! Alors, que, partout, le monde brûle. Que notre cœur nous brûle.
Mon Dieu, je suis moi. Tu es Toi. Mon cœur est brûlant. C’est ce qui manque le plus à notre monde : Un cœur qui bat sans faire d’histoire. Un cœur qui aime.
C’est ce qui manque le plus à notre monde : Un Amour qui brûle.
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Un amour qui brûle
appartient au recueil Textes et poésies
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