"Lune" est un texte court mis en ligne par
"Deogratias"..
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Lune
Ce soir, j’ouvre ma fenêtre. Le disque d’or de la lune me tend les bras. Souvent, lorsque je ne dors pas, je pars la rejoindre. Dans le silence, je plonge en son centre. Tout éclairée de l’intérieur, je deviens fluorescente. Les bras levés, le visage tout habité par sa clarté, j’avance sur la pointe des pieds. Je cherche l’ami Pierrot, je le cherche mais ne l’ai jamais trouvé.
J’avance sur les chemins de lune, Me voici, je ne sais comment, en équilibre sur un fil. Je me dis que d’en bas, quelqu’un, quelque part, me devine là-haut. Il voit ma frêle silhouette jouer au funambule. Cela doit l’amuser, petite forme humaine à marcher sur la lune, avec mes bras de chaque côté pour ne pas tomber.
Alors que je marche ainsi toute étourdie, le coeur illuminé par l’astre d’amour, tout d’un coup, je sors de son centre. A présent, je suis sur son contour. Je cherche à cueillir les étoiles, Petits myosotis célestes suspendus au regard de l’enfance. On ne vieillit pas tellement dans les paysages lunaires. Je tourne avec ce rond doré dont je ne puis m’échapper. Les étoiles rient avec moi de tant de facéties, A-t-on déjà vu une cueillette d’étoiles aussi périlleuse ? Sur le rebord de l’astre, moi-même vêtue d’une robe dorée, je sautille en même temps que les comètes à l’approche.
Il est des rêves enfantins dans mon cœur de femme. Il est des couleurs qui ne ternissent pas avec les années. Je cours maintenant dans le vertige de l’au-delà, bien au-dessus de moi : Entre mon rêve et mon passé, entre demain et bien plus tard encore. Je cours bientôt tout essoufflée par mes éclats de rire. J’entends les clochettes du muguet parcourir avec les lumineuses tout l’espace de mon âme. J’ai tant soif d’enfance. Pas vous ? Est-il plus grande joie que de revenir, comme ça, de temps en temps, au plus profond de soi, à ce temps qui ne s’écoule pas, à cette jeunesse qui jamais ne flétrit ?
Debout sur la lune, me revoilà bien droite, au cœur de son cœur. Je me perds dans son aura merveilleuse. Toute irradiée par le plaisir de son jour sans déclin. Je suis debout bien que blessée. Droite comme un i, je reste là sans bouger. Tout est bien pour qui sait rêver. Oui, tout est bien au cœur de la lune, avec le parfum de la voûte céleste. Son air me fait du bien.
Je suis une danseuse à présent, je tournoie sur la terre divine de mon rêve sublime. Il n’y a plus que moi et le ciel. Comme immergée dans une osmose qui advient. Je ne sais si je suis au paradis. Je crois juste qu’il viendra.
Oh mais maintenant, me voilà de nouveau en bas, à regarder là-haut ! Je ne me suis pas rendue compte, je suis redescendue ! Oh que j’étais bien dans la demeure sacrée, à l’écoute des cantiques éternelles, loin de toute pollution ! Là-haut, on respire bien. Voyez ! Je suis revenue, l’oxygène a rempli mon être. Me voilà fin prête à vous revoir. J’avais bien le droit, oui, c’était si bon, un peu de rêve en ce soir solitaire.
Soyez bons avec vous-mêmes, ce soir, ouvrez votre fenêtre. Venez me rejoindre dans la pureté immaculée de la lune. Entendez les battements lunaires de nos âmes voyageuses… En manque de rêve.
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Lune
appartient au recueil Textes et poésies
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Texte court terminé ! Merci à Deogratias. |
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