Les âmes à la mer - Partage et Divers

Les âmes à la mer

(de Ancolies)

Le premier livre (Plutôt la vie) m’a fait découvrir la vie, l’artiste, l’auteur, le talent d’Ancolies. Le second livre m’a permis d’approcher plus encore sa recherche de sens, ses blessures, sa personnalité. (La Joie mélancolique). Ce troisième livre (Les âmes à la mer) ressemble à un album photos qu’il aurait sorti de l’armoire pour nous raconter non pas la suite mais davantage chacune des parties de cette vie. On tourne avec lui les pages de son parcours qu’on connait un peu mieux : ses passions, ses aventures, ses amours et ses choix.

Par ailleurs, Ancolies continue de nous entrainer dans ses questionnements. J’y ai encore trouvé, ce qui ne m’étonne pas, sa profondeur, ses attentes, sa propre poésie. Je suis retourné avec lui sur les traces de son passé et de ses rencontres.

Je n’ai donc pas été surprise par sa générosité dans ses amitiés, ni par la profondeur de ses souffrances. C’est un être entier. Authentique. Plongée dans son univers, j’ai aimé l’écouter, le suivre dans sa pensée, le voir dans ses combats.

Extraits :

« Le voyage de la vie n’a plus de cap, perdus le compas et le nord, non il n’y a plus de sens et tout n’est plus que vide et vacuité. Oui, l’amour ici-bas est notre vrai voyage……Si nous sommes dans l’échec d’aimer, nous ne sommes que pharisiens, boitiers vides, sabliers creux, épiciers ».

« Non, on ne peut pas dire que je n’ai pas eu ma chance, mes chances même. Mais qu’est-ce qui cloche en moi ?....Mon destin…Je veux m’empêcher de réussir quoiqu’il arrive ?...C’est l’héritage des super névroses de mes super parents qui fait de moi un éternel « damn, encore raté » ?

Je l’ai suivi dans ses déceptions et ses fiertés. Il y a un très beau passage sur le don de soi : « Je faisais travailler quasi jour et nuit, envoyant à tour de bras de ces compils à des amis, avec une pochette dessinée par mes soins. Retours ? Rien. Jamais. J’envoyais à des amis qui partageaient ma passion…Je le faisais parce que j’aime bien partager….Il en était de même lorsque je créais des dessins affublés d’un titre pour la naissance ou l’anniversaire d’enfants d’amis….Retours : Zéro. »

J’ai aussi été marquée dans ce récit de vie par la quête de Dieu, de spiritualité d’Ancolies. C’est l’autre face du chercheur de sens que j’ai découvert dans la « joie mélancolique ». Il y a des passages que je considère non pas seulement comme des cris de révolte, des revendications ou des pamphlets contre Dieu. Je dirai que ces passages sont comme certains versets de psaumes, ils sont prières :

« …Sacrifié ? Pour nous sauver ? Sympa. Et c’est très réussi. Des vies de chien contre la promesse d’une bienheureuse vie immortelle. On n’a rien demandé nous…..Eh Christ, t’es glacé parce que c’est ce monde ci que ton père a créé ?...Sacré Christ Glacé, tu me fais pitié : t’es sacrifié pour « ça » ! Pour ce que les hommes ont fait du monde, pour la corruption sans limites…ça pour nous sauver, t’as réussi ton coup, on peut pas dire ! A moins que sans toi tout cela n’eût été pire. ….Eh Christ Glacé, t’es pas non plus le seul à avoir été cloué sur une croix. »

La question de Dieu revient sans cesse dans les écrits d’Ancolies. Il a des comptes à régler avec Lui. Comme souvent chacun de nous à différentes étapes de notre vie.

En bref, encore un livre plein de sensibilité qui ne peut que toucher le cœur en plein centre. Ce fut mon cas. Une fois de plus, vous ne serez pas déçu.

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