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La semaine Sainte (Regard Chrétien) - Texte

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La Semaine Sainte

C’est la semaine Sainte entre toutes

Oh mon Dieu ! Que j’ai hâte !

Cette semaine j’écouterai avec joie les mots qui font vibrer :

Le salut, la sanctification, le rachat, la Rédemption.

 

Autant de mots qui n’ont plus aucun sens pour mes contemporains.

Autant de vérités qui restent obscures pour nombre d’entre eux.

Autant de joies qui leur échappent et passent tout à côté sans les toucher.

 

J’écoute les cloches de mon amour oublié qui m’appelle.

Je me souviens de ce vendredi saint à nul autre pareil.

C’était au Carmel.

Sur le dallage nu de la chapelle en prière, je m’étais allongée à plat ventre, les bras en croix.

A 15 heures. Heureuse du Pardon Divin.

Heureuse de ma génuflexion.

Heureuse de notre Rencontre intime.

Heureuse.

 

Pour les miens, rien de commun. C’est ainsi. Personne n’est à blâmer.

Rien sur la Foi pure, rien sur la Rencontre et les fonds baptismaux,

Rien sur la touchante exaltation de l’Amour transpercé sur une Croix ignominieuse.

Rien ne les concerne. Rien qui les émeuve. Ce n’est que du vent. Des histoires. Une légende.

C’est prouvé. « Tu vois bien, le Suaire de Turin, c’est un faux ».

« C’est dégueulasse un homme agonisant sur les murs de vos salons »,

« tu vois bien, d’abord tout se vaut…Rien ne dit que ….on ne sait pas »….

Tous leurs mots, leurs arguments…

  

Cette semaine, oh Bonheur !

Le Christ portera de nouveau sa croix,

De nouveau, une fois de plus, je le verrai condamné,

Flagellé, insulté, broyé, ensanglanté.

Surtout, Oh Bonheur inextinguible et Souffrance indicible, je le regarderai Crucifié.

Oh la scandaleuse folie de la Croix Salvatrice !

Je me revois. Dans ce carmel béni où je n’ai pu rester.

Je m’étais relevée, inondée de mes larmes.

Une joie pure, un mélange de soulagement et d’allégresse.

 

Aujourd’hui, près de moi, les traditionnelles fêtes du calendrier chrétien sont ignorées.

Il s’agit d’un temps trop daté, il n’est plus à leur goût.

Plus rien ne fait sens. Plus rien ne les rejoint. C’est un machin sans attrait.

Une épopée ringarde qui a tout faux.  « Pas de preuve et puis d’abord ! ».

Tout est question de ressenti, de résumé factuel, de vérité historique, de découvertes irréfutables.

Mes rites sont estampillés « doloristes », me voilà esseulée au milieu de ma joie.

 

Tandis que l’on se moque, j’ai la saveur de la dévotion qui m’inonde.

Oh oui ! Quelle joie ! C’est la semaine Sainte !!

Que j’ai hâte !!!

Tout va recommencer. Ce n’est pas qu’un souvenir.

Comme chaque année au cœur de notre monde.

Je vais croiser de nouveau le regard de la Mère sur son Enfant chéri qu’elle offre au monde.

Et puis ma Véronique qui essuiera son visage altéré.

Je vais sentir la haine qui le frappe sans pitié.

Je vais le voir abattu mais jamais désespéré.

Tout, je vais tout revivre.

Jusqu’à ce matin de Pâques.

Oh mon Dieu ! Comment décrire cette joie ?

Je vais rencontrer Marie Madeleine aux abois devant le tombeau vide.

Qu’elle est belle cette semaine dont plus personne ne parle !

 

Tandis qu’ensevelie dans ma semaine à goûter la joie d’être sauvée par l’Amour,

J’entends les sarcasmes sur les méfaits de mon Église,

Je vois les soupirs, les yeux sur mon chapelet.

Je ne sais pas pourquoi.

 

Tout ce que je sais ce sont les vocalises mélodieuses d’une liturgie incomparable.

« Voyez comment s’est dépouillée cette humble majesté »

 « Croix à jamais Triomphante, Ô Croix de Jésus-Christ ».

« Tantum Ergo Sacramentum »

L’Amour va encore me laver les pieds

Et s’offrir dans le pain qui divinise.

L’Amour va souffrir pour me relever,

Avec Lui, dans la joie de la Résurrection.

 

Oh mon Dieu que j’ai Hâte !

Aujourd’hui, c’est le dimanche des Rameaux !

C’est le début, le tout début de ce voyage spirituel qui s’ouvre.

Les soldats, les femmes en larmes, les chutes, les cris,

Les douleurs, les yeux, les gestes, les mots.

L’hideuse souffrance, l’ignominie à l’état pur, la cruauté sans fin,

Le déchaînement de la violence éhontée.

Je vais tout voir, tout contempler.

 

Tandis que l’on rejette jusqu’à l’idée de la mort et de la souffrance

Tandis que la révolte sourde à tout instant devant tant de malheurs

Je le rencontre sans fuir, je le regarde bien en face,

Lui qui donne une valeur rédemptrice à nos douleurs.

L’Amour Seul peut comprendre.

Seul l’Amour explique l’Amour.

Seul l’Amour peut exiger ce prix.

Tandis que ma dévotion sera jugée malsaine par les jugements du monde

Je serai cachée dans la joie Salvatrice de l’Amour qui dépasse tout.

 

Pourtant, je dois bien l’avouer, On est toujours en deçà de la liturgie,

Toujours en dessous, le mystère est trop grand, trop divin.

Je ne peux que l’approcher sans jamais l’épuiser,

Je sais d’avance, malgré ma bonne volonté,

Je ne pourrai pas tout célébrer, tout méditer, tout prier.

 

Trop petite, je n’aurai que mon désir.

Lui Seul me guidera vers le silence...

Le silence de l’Amour.

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Deogratias

02-04-2023

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La semaine Sainte (Regard Chrétien) appartient au recueil Textes et poésies

 

Texte terminé ! Merci à Deogratias.

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