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La Pinatelle du Zouave - Pause-Café

Pause-Café "La Pinatelle du Zouave" est une pause-café mise en ligne par "Deogratias"..

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(Photo prise cet après-midi du 13 avril 2024)

La Pinatelle du Zouave

(Forêt de Haute-Loire)

C'est une forêt toute simple. Entièrement faite de pins. Ils sont magnifiques. Quand je suis arrivée, le silence m'a prise dans ses bras. Un silence plein, habité, quelque chose comme une sensation de lourdeur. La pesanteur de la grâce.

Je marchais dans une allée recouverte d'un tendre tapis d'herbes, tout vert. Entièrement déroulé sous mes pieds, ivre de joie, il s'étendait devant mes yeux, tout heureux de me saluer. Quelque chose comme un sourire radieux. Le ravissement de la grâce.

J'avançais enfin après tant de jours sans lumière. Les arbres faisaient leurs révérences. En ce mois d'avril, encore bien des bourgeons sur les branches piaillaient d'impatience. Quelque chose comme la douceur de l'enfance. La nouveauté de la grâce.

A un moment donné, j'ai vu deux petits bancs à l'ombre d'un accacia esseulé. Assise, j'ai regardé la prairie qui s'étirait devant moi. Quelques modestes pissenlits s'amusaient de mon regard extasié. Si vous aviez pu voir les facéties des moineaux ! On  aurait dit qu'ils m'appelaient de toutes leurs forces. Quelque chose comme un cri d'allégresse. La mélodie de la grâce.

Un peu plus loin, une autre prairie déserte, m'interpellait sans fin. Un petit tronc d'arbre m'invitait malgré les hautes herbes à venir le rejoindre sans plus attendre. Une fois près de lui, j'ai remarqué que le soleil épris de sa beauté solitaire n'en pouvait plus de l'arroser. Pas une ombre, pas un coin de fraicheur. Quelque chose comme la  brûlure d'une caresse. La chaleur de la grâce.

Et ce silence, oh, ce silence ! Quel poids ! Quel masse ! Quelle ancre ! Je fermais mes yeux, je buvais son nectar. Je remplissais ma gorge affamée après tant de jours loin de lui. Il m'encerclait, je respirais de nouveau les effluves d'une présence invisible. Quelque chose comme une étreinte. L'Amour de la grâce.

La promenade n'a duré qu'une heure. Il me fallait rentrer, j'étais accompagnée. Je crois que la forêt pleurait de me voir m'en aller. Un peu comme un enfant ne veut pas quitter le giron d'une mère. Je lui ai dit tout bas que je reviendrai, seule, sans personne pour nous déranger.  Quelque chose comme un futur enchanté. La promesse d'autres grâces.

Me voilà de retour, son image est gravée en moi, comme des coeurs dessinés sur les troncs.  La beauté de la forêt  m'a emmenée dans son mystère. Elle m'a dit à voix basse une parole inoubliable. Quelque chose comme un secret inviolé :

"Nous sommes aimés"...

La grâce des grâces.

3 minutes de bonheur : 

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Deogratias

13-04-2024

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