« La Joie mélancolique » de Ancolies
4ème de couverture :
Après son premier volume « Plutôt la vie », l’auteur poursuit avec ce nouvel opus sa quête de sens et de beauté, et son joyeux jeu de massacre de notre temps compté, passant au crible de son regard empreint de lucidité, d’humanité et de poésie le tableau pâle et écarlate de nos vies, de nos drôles de vies.
Inventaire en vrac : Sentiments déviés, Illustrations sans crayons ni pinceaux, Exagération lyrique, Serments inutiles, Contes moraux, Lanternes et Lessive, Honoraires et flatterie, Esthétisme de rigueur, Ruptures allégoriques, Us et costumes, Sitcom dentaire, Voyages pâles, Slogans excédentaires, Colères saines et fondées, Arts et Libertés appliqués, Chevalerie posthume, Consignes de sincérité...
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Le premier livre d’Ancolies m’avait beaucoup touchée. Celui-ci plus encore ! Ancolies continue ici de nous raconter sa vie. De l’extérieur, on ne pourrait voir qu’un parcours tumultueux, décousu, extrême. On pourrait croire qu’il a vécu mille vies et qu’aucun fil directeur n’unit les différentes périodes de son existence si mouvementée.
Il n’en est rien.
Régulièrement, dans sa biographie, Ancolies écrit quelques citations et aphorismes. Elles sont placées là, au bon moment, comme une respiration avant de poursuivre la lecture de ses souvenirs. C’est l’une d’entre elles qui m’a donné la trame de fond, le fameux « fil directeur » de son histoire :
« Certains cherchent la célébrité, moi je cherche le sens ».
C’est, à mon humble avis, ce qui explique toute la vie d’Ancolies. Toutes ses péripéties : Tous les métiers qu’il a exercés, et ils furent nombreux, les femmes qu’il a aimées, les choix qu’il a posés, les décisions artistiques…
Ancolies a dû lutter toute sa vie contre la dépression et on n’imagine pas combien ce combat est difficile. Entre les envies de mourir, les addictions aux médicaments, l’impuissance de la médecine, les effets indésirables des traitements, on n’imagine pas combien cette maladie est sournoise. Il faut beaucoup de courage pour affronter la dépression. La société porte sur cette pathologie un regard encore bien trop négatif, pleine de stéréotypes, de jugements imbéciles. La vérité c’est qu’il faut un courage incroyable pour surmonter cette souffrance hors-norme.
Je pense à toutes les personnes qui souffrent, et elles sont nombreuses, de ce même mal. Elles qui endurent non seulement les conséquences de cette maladie mais, qui, en plus, doivent affronter le regard des autres. Pour elles aussi, ce livre serait sans aucun doute un réconfort.
Ancolies est d’une très grande poésie quand il nous raconte ses excès, mais aussi ses valeurs. Comme je l’ai déjà dit, tout pourrait laisser croire, vue du dehors, que sa vie n’est qu’une suite ininterrompue d’expériences sans lien entre elles. Vue de l’intérieur, c’est tout le contraire. Aussi étrange que cela puisse paraître, toute sa vie, cet artiste, car c’est un véritable artiste, a cherché du sens à la vie dans tout ce qu’il a fait. Et quand il n’en trouvait pas, il a bâti lui-même ce sens. Y compris dans ses travers et ses erreurs. Quel courage il lui aura fallu déployer face à l’adversité dans ce monde si chaotique !
Ancolies est un chercheur de sens. C’est son tourment, son trésor, sa quête, sa richesse, sa beauté et son but. Tout s’éclaire dès lors qu’on le comprend. J’ai été bouleversée par certains chapitres comme par exemple ce très émouvant récit d’une déroute personnelle : « Je ne savais plus où j’allais. Je devais rentrer chez moi mais je ne savais plus où était chez moi… ». Ce passage là vous fait verser des larmes. Ou bien alors le moment où il annonce son divorce à son petit garçon âgé de 6 ans. Beaucoup de moments très forts en émotion. A vous arracher les larmes. Tandis qu’à d’autres moments, j’ai éclaté de rire tant il sait nous raconter, avec sa verve bien à lui, des anecdotes truculentes.
Ce chercheur de sens raconte aussi très bien quelles sont ses valeurs. Elles sont nombreuses et elles sont belles. Quand il parle de la gratitude, sa plume est magnifique : « Ce sentiment permanent de gratitude m’enrichit et m’aide à voir le jour en vert émeraude ».
Bref, lisez ce livre. Il est émouvant, plein d’humour, riche en belles émotions, avec beaucoup de joie. Vous ne vous ennuierez pas une seconde. Vous y trouverez ce que moi j’ai trouvé : la certitude qu’il ne faut jamais juger et qu’il n’y a rien de plus humain et de plus enrichissant que de s’approcher « d’un chercheur de sens ».
(En vente sur le site : https://www.thebookedition.com)
27-04-2024