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La Grue - Nouvelle

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La Grue

« Si tu savais ce que j’en ai marre ! Une grue de chantier vient d’être posée juste devant ma fenêtre ! Ils sont en train de construire un immeuble ! pffffff ! Pétard, ça va faire un boucan ! », voilà de façon claire comment Élisabeth parlait à son amie Pauline au téléphone.

Depuis plusieurs jours, cette grue avait poussé comme ça, juste sous ses yeux ébahis. Elle qui aimait le silence, cet évènement assez banal la mettait hors d’elle-même : « Tu parles d’un décor je te jure ! Je donnerai n’importe quoi pour la voir disparaître ! Elle est grande en plus ! Tu verrais, elle monte à je ne sais combien de mètres au-dessus de mon propre immeuble ! Ah la vache ! je n’aimerais pas être à la place du mec dans la cabine tout en haut ! ».

En cela, elle disait vrai, très sujette au vertige, tout ce qui était à plus d’un mètre du sol, l’effrayait. « Moi, tu comprends, j’aime le plancher des vaches ! Déjà, t’as qu’à voir, j’ai une amie qui habite au 8ème étage d’une grand tour HLM, jamais je ne vais sur le balcon ! Bien trop la trouille ! Alors cette grue, c’est pareil, elle est immense pour moi, en plus elle bouge, c’est terrifiant. Quand elle soulève des grands murs de béton dans l’air, c’est plus fort que moi, j’ai peur ! Et si la grue lâchait le morceau, là, plafffff, juste sur ma tête, ou sur mon toit, ou sur ma bagnole, ou sur les piétons ? booooouuuuuh ! ».

Pauline, de l’autre côté du téléphone, éclata de rire, elle savait son amie peureuse, mais à ce point, elle ne manquait pas d’imagination ! Elisabeth rajouta :

- « Tu rigoles mais tu sais, c’est arrivé des accidents de grue ! On en a déjà entendu parler ! Une grue mal posée ou mal dirigée et tu as des morts ! Avec ce type d’engin, pas étonnant ! Bon, c’est rare peut-être, mais avec la chance que j’ai, je me méfie ! ».

Quand elle raccrocha, elle revint de nouveau vers sa fenêtre, il était tard, la nuit tombait, la grue immobile était encore visible, elle leva la tête : « Ben oui elle monte haut la vilaine ! ». Elle soupira : « J’avais bien besoin de ça ! Moi qui désire tant me reposer ! Ça fait un bruit pas possible toute la semaine ! Je n’arrive plus à ouvrir ma fenêtre que pendant leur pause déjeuner, entre 12 heures et 13 heures. Et après, rebelote, le boucan reprend ! Ce que ça m’énerve ! ». Élisabeth était de mauvaise humeur ce soir, malgré la bienveillance empathique de son amie dans l’heure précédente, elle ne sentait pas sa colère retomber.

« Ah ça, pour être en colère, je le suis ! Tout le monde aime le bruit ! Plus personne n’aime le silence ! Tout le temps du bruit : Dans les rues, dans les voitures, dans le parc municipal, tu y vas pour lire, tu ne peux pas, Pourquoi ? Tu as toujours des jeunes cons qui mettent leur enceinte à donf ! Et tout est comme ça ! Tout le monde braille, crie, gueule, c’est un brouhaha continu ! Ras le bol ! ».

Elle ressassait ses pensées avec amertume. Elle aurait donné n’importe quoi là, tout de suite, pour trouver la paix dans son appartement, après toute une matinée passée à son travail de secrétaire. « Déjà qu’au boulot, il y a toujours du bruit, maintenant ici aussi ! Pas de chance ! ». Il faut dire qu’elle ne travaillait qu’à mi-temps, alors, aux heures où elle était censée rentrer pour se reposer, il n’y avait plus moyen, la grue jaune, ferrailleuse, géante, lui faisait un pied de nez. Elle la détestait.

Élisabeth était de petite taille, un peu d’embonpoint aux hanches, des grands yeux bleus, des cheveux bouclés bruns. Un caractère fougueux, bien « forte en gueule » précisaient ceux qui la côtoyaient. Elle n’était pas du genre à se laisser faire au moindre problème. Pourtant, toujours d’après ceux qui la connaissaient, tous en convenaient, elle était aussi très sensible, sa manière d’être au monde très extravertie, râleuse, cachait une générosité hors pair, un véritable cœur en or.

Mais là, ce machin sous ses yeux, elle ne le supportait pas. Il écrasait sa joie naturellement volubile, elle le reconnaissait elle-même : « En ce moment, je suis en mode « scrogneugneu », faut pas venir m’emmerder ! ». Tout le monde le savait, ses collègues en premier, puis sa sœur, sa nièce, même son concierge qui sentait très bien, rien qu’en regardant son visage, s’il pouvait lui parler ou non.

Pour se calmer, après tout un après-midi sans sieste, elle ouvrit la fenêtre de son appartement, il faisait doux en ce soir du mois de mai. La chaleur de la journée n’était pas encore tout à fait retombée. Elle huma l’air tiède, la senteur du lilas non loin. Elle ferma les yeux, fit une profonde respiration, afin de mettre dans son corps ce silence dont elle avait si soif. Au moment où la sérénité commençait enfin à poindre, un grand bruit se fit entendre, un son sec, lourd,  puis des cris surgirent juste au-dessus de sa tête, au 3e étage. « Ça y’est ! Ça recommence, mais c’est pas vrai, je suis maudite ! ».

Ses voisins, elle les connaissait bien, avaient toujours la sale habitude de parler très fort, de se disputer à des heures où elle espérait dîner en paix, devant sa télé, sans entendre leurs jérémiades, leurs portes claquées, les pleurs des enfants aussi. « Ah punaise, vive le mariage ! A quoi j’ai échappé ! Il était écrit que je n’aurais le silence qu’avec l’aide de mes boules Quiès ! ». Aussitôt dit, aussitôt fait, Élisabeth se boucha les oreilles, non pas avec ses bouchons, elle ne les posait que le soir au moment de s’endormir, mais avec son casque de chantier antibruit.

« Pfft, avec ça, on dirait Jacques Villeret dans la soupe aux choux ! Ça me donne une de ces tronches ! Mais bon il faut ce qu’il faut, je ne suis pas là pour me faire enquiquiner par tout le monde ! ». Munie de son « installateur de silence » sur le crâne, tout rouge, avec ses deux grosses coquilles de chaque côté, elle préparait son dîner. Dans le silence le plus complet.

De temps en temps, elle relevait son casque pour savoir si oui ou non l’engueulade hebdomadaire avait cessé. Dès qu’elle le soulevait, les cris de nouveau lui parvenaient. « Eh bien non, ils n’en ont pas encore fini ! », alors elle replaçait son dispositif, finissait de préparer son diner, puis, elle s’installait à table avec un bon bouquin devant elle : « Rien à faire, un livre, un bon dîner, dans le silence, c’est le pied ! ».

Élisabeth avait comme ça quelques convictions très personnelles, elle avait déclaré à sa voisine, pas plus tard qu’il y a 48 heures :

-         Dans la vie, t’as des trucs vachement simples qui font du bien ! Par exemple, j’adore me couper les ongles des pieds, quand je fais ça, je ne sais pas pourquoi, mais ça me détend ! Pas toi ? 

Sylvia en fut tout interloquée, elle avait ri d’un rire très sonore :

-          Ah ça alors ! non, je n’avais jamais remarqué ! 

-          Ah oui ? J’adore aussi lire un livre en suçant une barre de chocolat ou prendre un bain plein de mousse en sirotant un coca glacé !

Sylvia riait à l’énumération des petits plaisirs de son interlocutrice.

-         J’en ai plein des moments délicieux ! Pas toi ?

-         Oh si, sûrement, ça ne me vient pas comme ça, mais certainement oui !

Élisabeth était une femme qui aimait la vie, malgré sa propension bien connue à râler pour un oui ou pour un non, elle aimait jouir de ces petites joies à portée de main.

-         Aaaaaah le chocolat !

A l’énoncé de ce mot, les yeux d’Élisabeth roulaient sur eux-mêmes, elle faisait une grosse grimace avec un sourire étiré au maximum. Sylvia était morte de rire en l’observant.

-         Tu n’aimes pas le chocolat toi ?

-         Si, si.

-         Eh bien alors, tu dois comprendre ! Le chocolat noir aux noisettes entières, ça, c’est mon truc, quand je n’ai pas le moral, je peux en manger une tablette entière !

-         Aie aie aie, ça fait beaucoup ça !

Élisabeth haussait les épaules et répondait :

-         Si au Paradis, il n’y a pas de chocolat, je refuserai d’y entrer ! Voilà Madame ! Comme je vous dis !

Sylvia avait eu bien du mal à cesser de rire tandis qu’Élisabeth avait conclu sa petite conversation par une révérence inachevée.

Pour le moment, donc, Élisabeth mangeait dans le silence, avec pour lecture, le dernier roman d’un de ses auteurs préférés. Enfin le calme ! Le dessert surtout lui souriait, elle avait hâte de le déguster. Quand ce fut le cas, une bonne crème au chocolat bien sûr, un pot d’une marque qu’elle ne connaissait pas (elle l’avait acheté pour tester), elle s’apprêtait à vivre un de ces moments où on oublie tout : on lèche lentement la petite cuillère dans sa bouche avant de la retirer, quasi extasiée.

Malheureusement, ce dessert ne fut pas du tout à son goût : « Pétard, mais ils ont mis quoi là-dedans ? On dirait de la gelée de castor ! C’est dégueulasse ! ». Elle était très déçue : « Ça m’apprendra à prendre une nouvelle marque ! ». Ce désappointement fit remonter la mauvaise humeur de tout à l’heure. Elle souleva de nouveau son appareillage sur son crâne, elle n’entendait plus rien, c’était fini. Alors, épuisée, elle le retira puis s’affala sur son canapé pour regarder un peu les actualités de cette fin de journée. Elle n’eut pas le temps de s’informer plus que ça, très vite, le sommeil était venu la cueillir.

Elle fit un rêve très étrange : elle voyait une grue géante, encore bien plus grande que celle devant chez elle, elle était non plus jaune mais rouge, aussi grande que les anciennes tours du World Trade Center. Elle tournoyait continuellement dans le ciel bleu. Le plus incroyable, c’est qu’elle agissait avec pour fond sonore, un rire sarcastique puissant, quelque chose à vous glacer le sang. Dans la cabine de verre, placée à une hauteur considérable, il n’y avait personne, pourtant elle tournait, tournait avec ce rire effroyable. Mon Dieu ! Mais quelle horreur ! Élisabeth voyait de temps en temps, une personne rattrapée par la grue, saisie par le fond de son pantalon, elle soulevait l’individu jusqu’à ce que très haut, elle les relâche, les pauvres hurlaient de terreur en agitant les bras et les jambes, jusqu’à ce qu’ils retombent sur un matelas immense posé là. Les gens se relevaient lentement, étourdis, choqués, le SAMU près d’eux. Les secouristes les réconfortaient et leur donnaient à boire. Les gens interrogeaient :

-         « Mais que se passe-t-il ? Pourquoi cette grue nous choppe et nous balance dans les airs avant de nous propulser sur ce matelas géant ?

Personne n’avait la réponse, un infirmier  désemparé donnait des réponses hasardeuses :

-         Voilà bien la question ! Cela fait deux jours que ça dure, personne ne comprend. Il doit y avoir un mécanisme qui s’est détraqué au-dedans !

-         Mais le matelas grand comme une maison, qui l’a mis là ?

-         On l’ignore tout autant ! Ce doit être la grue elle-même qui l’a monté, regardez ! Il s’agit de milliers de matelas superposés, elle a dû préparer son coup depuis un bon moment !

Élisabeth témoin du dialogue n’en revenait pas. Comment une grue, un être inanimé pouvait rire, choper les gens par le fond de leur culotte puis les jeter avec un rire démesuré sur un matelas improvisé ?

Elle n’avait pas de réponse : « Bon le côté rassurant c’est que cet engin de malheur ne tue pas ! Il se fout de nous c’est tout ! ».

Allez savoir pourquoi, la grue avait-elle un pouvoir télépathique ? Avait-elle entendu la réflexion d’Elisabeth ? Ce qui était certain, c’est qu’au moment même où elle pensait de la sorte, la grue se mit à gronder comme le tonnerre, elle tournoyait à une vitesse folle, puis, comme ça, elle se pencha vers elle :

-  « Alors l’amie, tu fais moins la maline là ! Il paraît que tu n’aimes pas me voir devant toi ? ».

Élisabeth n’en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles, une grue qui parle maintenant ! Tout le monde autour d’elle l’observait, tous les regards qui la fixaient d’un air de dire :

- « C’est ta faute tout ça ! Tu l’as mise de mauvaise humeur ! ».

Un frisson lui parcourut le dos, une légère goutte de sueur dégoulinait le long de sa colonne vertébrale. Une foule nombreuse était maintenant près d’Elisabeth. Elle l’entourait. Des centaines de personnes envahissait le grand boulevard Saint Louis, plein à craquer sous ses fenêtres. Élisabeth ne répondit pas à la grue. Ses jambes se dérobaient sous elle. Elle sentait qu’elle risquait de s’évanouir devant cette foule en colère.

C’est alors, avant même qu’elle ait pu se dérober, que la grue, tout agitée par une rancœur mauvaise, l’avait saisie, elle aussi, par le fond de son pantalon, par l’arrière. Elisabeth se retrouva penchée en avant, tenue bien ferme, elle hurlait en agitant ses bras et ses jambes. Comme tous les autre avant elle, elle montait, montait dans les airs, comme dans un ascenseur sans vitre, en équilibre.

-  « Oh non ! Ça va être mon tour ! Je vais tomber ! ». Elle avait tort, pour elle, la grue ne la lâcha pas. Elle la maintenait ainsi dans l’espace puis d’un mouvement sec avec le bout de son bras rigide, elle la plaça avec une fermeté sans pareille sur le siège de la cabine. Elisabeth soupira :

- « Bon, c’est déjà ça, cette imbécile ne me balance pas ! ». La grue qui avait entendu lui donna une tape bien sonore sur l’épaule. Elle en fut vexée. En larmes, elle entendit un discours auquel elle ne s’attendait pas :

-         « Salut toi ! Je t’ai vu ces jours-ci, à toujours maudire ma présence ! Je n’en peux plus de ta râlitude ! Tu vois les manettes devant toi ? Eh bien, ma chère, tu vas avoir l’extrême obligeance de soulever un par un les matelas du dessous et de les placer où je te dirai !

-         Et pourquoi donc ?

-         On discute en plus ! Tu ne manques pas d’air ! Pour que tu te rendes compte à quel point je suis un engin génial, qui connaît parfaitement son travail ! J’en ai marre de t’entendre te plaindre sans arrêt !

-         Je ne sais pas comment faire moi !

-         Je m’en fous ! Vas-y !

Élisabeth regarda devant elle : Il y avait deux grandes manettes de chaque côté de son siège, des boutons aussi. Comme elle avait son permis, elle se dit, pour s’encourager, que ça ne devait pas être plus dur à manier qu’un tracteur de la ferme de son enfance. Ni une, ni deux, elle  prit une manette entre ses mains et commença. Aie aie aie ! Ce n’était pas si simple, la grue se mit à cracher des boulons mal vissés et riait d’un rire lugubre.

-         Alors, on ne fait plus la maline hein ? s’exclama la Grue.

Élisabeth ne lui répondit pas, elle trouvait sa manœuvre géniale au contraire.  Elle remarquait en effet que la grue rapetissait lentement sans s’en apercevoir. Elle continua, dans l’espoir de voir diminuer lentement cette horrible grue. Mais cette dernière ne l’entendait pas ainsi. Elle prit Élisabeth de nouveau par le fond de son pantalon et la balança en hurlant de rire sur le fameux tas juste en dessous.

La descente rapide, en chute libre, lui étranglait la gorge de terreur, elle se retrouva assise, en sueur, sur son lit, à crier encore, là, dans sa chambre : « Ce n’était qu’un cauchemar ! Un cauchemar ! ». Elle se toucha les bras, les jambes, le visage. « Ouf ! Ce n’était qu’un cauchemar horrible ! ». Le jour s’était levé. Tout essoufflée, elle prit soin de respirer avec lenteur. Elle s’encourageait : « Retrouve tes esprits, calme-toi ! Là, voilà, comme ça ! ».

Encore impressionnée par ce rêve qui l’avait tant marquée, elle n’osait plus regarder par sa fenêtre, de peur de découvrir le monticule de matelas, la foule immense, la grue surtout : « On ne sait jamais, si elle me voit ! ». Elle sourit : « Arrête ma vieille ! Ce n’était pas la réalité ! ». Elle se dirigea vers sa fenêtre, pas très tranquille tout de même. Rien. Il n’y avait rien. La grue jaune, immobile et  droite se tenait face à elle dans le silence. Les ouvriers n'étaient pas encore arrivés sur leur chantier. Elle soupira. Rassurée.

C’est alors que le petit garçon de sa voisine, qui avait l’habitude de la saluer un matin sur deux, avant son départ à l’école, vint sonner à sa porte. Âgé de 4 ans, en grande section maternelle, il avait le sourire joyeux, des yeux qui pétillaient dès qu’il la voyait. Entre lui et elle, une relation étroite s’était liée ces derniers mois. Élisabeth aimait les enfants, ils le ressentaient. À toujours les faire rire, les chatouiller, leur donner des bonbons, ils connaissaient tous sa boîte en fer colorée sur son étagère de cuisine. Ils savaient les plus  belles confiseries du monde s’y trouvaient.

Ce matin, donc, après cette terrible nuit dont elle se remettait à peine, elle vit son petit Louis à sa porte. Il tenait dans sa main une grue jaune en plastique qu’il avait monté tout en légos, il la lui tendit : « Tiens, c’est pour toi ! Je l’ai fait exprès ! ». Elle lui avait pourtant raconté quelques jours auparavant combien elle n’aimait pas ces engins de chantier. Cependant, frappée en plein cœur, elle le remercia avec un gros baiser sur la joue et un bonbon crocodile rouge glissé dans une de ses mains.

Quand elle referma la porte, elle se vit avec la grue dans les mains. Quelle horreur ! Folle de rage, en cette belle journée qui débutait à peine, elle prit le monstre jouet, objet de sa colère, et, là, rageusement, dans un plaisir jouissif mauvais, elle le leva droit devant elle, juste devant sa fenêtre pour que l’autre grue la voit. Comme si c’était possible.

Puis, lentement, pièce après pièce, elle la démonta : « Et un ! Et deux ! Et trois ! ». Il n’en resta plus rien, plus elle la détruisait, mieux elle se sentait. Elle raconterait à Louis, si jamais il revenait, qu’elle l’avait perdue. Tant pis, avec un bonbon, ça passera tout seul !

Quand elle eût fini son sabotage volontaire, elle rangea le tout dans un sac. Puis, café en main, elle leva sa tasse et prononça distinctement :

« Madame la grue, à la vôtre ! ».

La journée pouvait commencer.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Deogratias

03-06-2023

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La Grue appartient au recueil Mes Nouvelles

 

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